Au service du développement du football féminin depuis des années, Sam Ammor décide il y a quatre ans de lancer un tournoi pour populariser la pratique chez les jeunes filles, dans sa région d'origine, la Women's Cup du Grand Est à Phalsbourg. Année après année, cet expert du ballon rond à peaufiner cet évènement, qui est aujourd'hui l'une des références en France et en Europe. Pour Coeurs de Foot, il a bien voulu nous donner son sentiment sur cette 4e édition, plus que réussie et sa vision du football féminin, des championnats à l'équipe de France.

 

 

Coeurs de Foot - Bonjour Sam, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour Dounia, 

Je suis Sam Ammor, je travaille au sein du football féminin Français en tant que consultant depuis quelques années maintenant et je suis en même temps le fondateur de la Women’s Cup du Grand Est via l’association Talons & Crampons et de la société Teamate (Let’s Play Together), structure d’événementielle sportive qui organise l’évènement.

Nous organisons la Women’s Cup du Grand Est en collaboration avec le club de l’US Trois-Maisons Phalsbourg ainsi que la ville de Phalsbourg.

 

CDF - Pourquoi avoir lancé ce tournoi et quel bilan dressez-vous de cette 4e édition ?

Tout d’abord je souhaiterais vous remercier pour votre présence et tout le travail effectué lors de notre 4e édition. Cet évènement est le fruit d’une idée personnelle et familiale à la fois. J’ai découvert le football sur ce terrain au travers de mon grand père dans ma jeunesse et j’ai ensuite eu la chance de baigner dans le milieu du football féminin, ce qui m’a donné l’envie de créer un évènement de cette envergure, chez nous à Phalsbourg .

Concernant le bilan, nous sommes absolument satisfaits des premiers retours. Les équipes sont heureuses de leurs passages chez nous tant d’un point de vue sportif que par l’accueil, la restauration ou encore l’hébergement. Les rencontres étaient de très hauts niveaux et pour la première fois en 4 ans, nous avons pu assister chez nous à des rencontres de niveau Ligue des Champions (Bordeaux vs Francfort & Bordeaux vs Hoffenheim TSG, ndlr).

Malgré une météo capricieuse et un Pass Sanitaire imprévu, nous sommes heureux d’avoir pu attirer un grand nombre de spectateurs.

Pour résumer, nous sommes absolument heureux du déroulement de cette 4e édition, et nous avons hâte de proposer aux nombreux fans de football féminin de la région, un plateau d’équipes participantes aussi prestigieux d’ici un an.

 

CDF - Quel est votre vision du football féminin en 2021 ? 

Le football féminin est en perpétuelle progression. 

On le voit durant les gros événements, les matches sont de plus en plus spectaculaires et offrent un spectacle de très haute qualité !

Concernant la France en particulier, les clubs se professionnalisent de plus en plus et les joueuses se mettent au diapason. Cependant on espère juste que les hauts dirigeants investissent de manière plus considérable quant à la visibilité du football féminin, mais aussi au niveau des « fondations » du football féminin (Centre de formation, etc …)

 

CDF - Pensez-vous que la France a pris du retard et prend encore du retard par rapport aux autres pays ? 

C’est juste une question de culture.

Chez nous en France, malheureusement, nous ne pouvons pas dire que nous sommes au niveau des Anglais ou encore des Espagnols en terme « d’amour » du football.

Nous avons de grandes athlètes, de grandes joueuses, de grands et grandes coachs ou encore de grands dirigeants… Cependant nous n’avons pas encore la culture foot que peuvent avoir certains de nos voisins.

Alors oui, en ce moment nous prenons du retard sur certains pays comme l’Angleterre ou encore l’Allemagne et attention à notre voisin ibérique qui lui progresse à une vitesse Grand V.

Les équipes de D1 dans ces pays là jouent régulièrement dans des stades pleins (avant période Covid), s’entraînent sur de superbes installations comme les hommes et bénéficient de vraies subventions de la part des chaînes de TV (grâce notamment au foot masculin, ndlr)… chez nous c’est loin d’être le cas !!

 

"Cette équipe de France est décevante compétition après compétition."

 

CDF - Pensez vous que l’équipe de France soit prête pour l’Euro ? Quel est votre regard sur le coaching de Corinne Diacre ?

Aujourd’hui elle n’est pas prête, car la sélectionneure fait un max d’essai et c’est donc fort logique que les automatismes ne soient pas encore fluides.

Je suis absolument d’accord pour que Corinne Diacre fasse des essais et puisse voir un maximum de joueuses, il faut préparer l’avenir sachant que cette équipe de France est décevante compétition après compétition.

J’en suis d’autant plus triste car je suis le supporter numéro 1 de cette équipe et je reconnais bien volontiers la qualité des joueuses qui en font partie !

Cette équipe est à mes yeux, capable de remporter le prochain Euro, car la qualité y est, mais maintenant il faut que la mayonnaise prenne et que les joueuses donnent tout… enfin !

 

CDF - Une nouveauté pour la prochaine édition ?

L’idée est de proposer un plateau toujours aussi performant, mais aussi d’y apporter une touche de nouveauté avec des clubs Hollandais, Espagnols ou encore Italiens.

C’est au travers de la diversification et du qualitatif que l’on arrivera à attirer du monde durant l’évènement et donc attirer de nombreuses jeunes filles à jouer au football !

 

CDF - Quel conseil pourriez-vous donner aux joueuses ou aux jeunes filles qui veulent se lancer dans le foot ?

Qu’elles doivent arrêter de se poser des questions et qu’elles aillent se faire plaisir en jouant au football.

L’idée est qu’elles prennent du plaisir car le football ca ne reste qu’un jeu et ça, il ne faut pas l’oublier (sourire).

Dounia MESLI