Au lendemain de la 1ère journée de la Valais Women Cup, nous avons eu le privilège de nous entretenir avec l'une des joueuses emblématiques du PSG, Sabrina Delannoy. Dans le cadre de magnifique des Thermes Parc du Val d'Illiez, nous avons parlé de la saison à venir, entretien !

Déjà 10 ans qu'elle porte les couleurs du PSG et pourtant, on sent toujours ce mélange de passion et d'ambition quand elle parle du club "qui lui a permis d'être titulaire" dès son arrivée, à 20 ans seulement. A l'époque, Paris n'affichait pas les mêmes ambitions qu'aujourd'hui, preuve que le football féminin a déjà beaucoup évolué en France.
Lorsque l'on évoque la professionnalisation, elle se rappelle "combien c'était compliqué de récupérer physiquement quand il fallait consigner études, travail et entraînements." Derrière sa décontraction apparente, on sent qu'elle a conscience de faire partie des privilégiées et admet "avoir toujours beaucoup travaillé pour y arriver."
Le travail, vous l'avez compris, c'est la source de motivation de cette athlète qui a fait le choix de "continuer à travailler à la fondation PSG en parallèle, pour préparer l'après" même si pour le moment, elle se concentre sur le présent.
Cette année, le PSG a parié sur 6 joueuses issues des U19 pour compléter l'effectif de Farid Benstiti, elle y voit "une belle occasion d'accompagner les jeunes dans leur montée en puissance" même s'il leur faudra du temps pour "pouvoir être au niveau d'un match de ligue des champions." Aujourd'hui, les "attentes du staff sont plus élevées en ce qui concerne le niveau attendu" que celui qu'elle a connu à ses débuts, mais avec l'arrivée de nombreuses internationales, "évoluer dans un tel groupe est très formateur."

Les objectifs de Paris sont les mêmes que ceux de l'an dernier "écrire l'histoire en ajoutant 1 titre ou 2 au palmarès", mais les siens ont changé ! "J'ai rendu le brassard pour me concentrer sur mes performances, ça ne changera pas mon implication, ni mon envie de tout donner sur le terrain" nous confie-t-elle avec beaucoup de sérénité, rappelant au passage son affection particulière pour "les supporters qui les soutiennent dans les bons comme dans les mauvais moments."
Difficile de ne pas faire le lien avec l'élimination précoce des Bleues au Canada pour laquelle "il a fallu un peu de temps pour évacuer la déception avant de pouvoir profiter de vacances bien méritées." Dès septembre, après la reprise du championnat, il faudra également se concentrer sur les échéances tricolores à venir, notamment la préparation des J.O, "où porter les couleurs de la France sera une grande fierté" et se qualifier pour l'Euro 2017 au Pays Bas. Pour cela, elle sait qu'elle devra "continuer à livrer des prestations solides pour être sélectionnée car, rien n'est acquis" d'autant plus que le groupe ne comptera que 18 joueuses.
Défaites face au FC Bayern hier, les parisiennes joueront demain la petite finale de la Valais Women Cup face à Zürich, champion de Suisse en titre, "avec l'envie de franchir un nouveau cap dans la préparation et en attendant de nouvelles arrivées pour se renforcer." Après tout, la saison n'a pas encore débuté et tout reste encore possible sur le marché des transferts, mais il faudra faire vite pour "laisser du temps aux recrues pour s'intégrer au groupe et faire preuve de cohésion." Un élément important qui avait fait la différence l'an dernier face aux "grandes équipes européennes."

Avant de partir retrouver ses coéquipières pour dîner, elle évoque très posément "la nécessité de rendre la D1 féminine plus attractive, grâce pourquoi pas aux rapprochements entre clubs de Ligue 1 et section féminine, comme à Lille" puis "le manque d'homogénéité entre les équipes par rapport à l'Allemagne où le championnat est plus ouvert" avant de conclure sur "la nécessité d'avoir des médias objectifs, qui travaillent pour accompagner le développement du football féminin."
C'est sur ce quelques mots que notre échange se conclu et nous souhaitons une bonne saison au Paris Saint Germain.

Rendez-vous cet après-midi pour la suite de la Valais Cup !

Koralee Cano
Crédit photo : Cyrielle B. - Sport'N'Pics

Dounia MESLI