Où mettre la barre pour Rodez ? Après la très bonne saison des joueuses de l'Aveyron, comment continuer à progresser et réaliser à nouveau une belle saison. Dans une équipe restée stable à l'intersaison, Rodez veut continuer de regarder le haut, et réduire l'écart qui les sépare des meilleures équipes de D1.
Rodez a changé de dimension. L'an dernier le bon parcours du RAF était salué par des honneurs qui ont surtout récompensé l'entraîneur Sébastien Joseph, qui a mené Rodez vers une belle cinquième place (52 points), le meilleur résultat du club depuis son accession en D1 en 2010, sans oublier une demi-finale en Coupe de France.
Ces bons résultats ont eu un premier effet, au-delà des accolades de circonstance. Dans son recrutement, le RAF a pu aller chercher des joueuses qui ne seraient pas forcément venues à Rodez il y a quelques années : Océane Daniel et Cathy Couturier en provenance du PSG, Élise Bonnet de l'OL. Avec Angeline da Costa, arrivée du voisin Albi, elle représente le type de joueuses que Sébastien Joseph souhaitait recruter dans son effectif. De jeunes joueuses qui correspondent à des « profils à fort potentiel » pour le coach aveyronnais.
Parmi les critères de sélection, le fait d'être passées par des « grands clubs » en l’occurrence Lyon ou le PSG, ou encore par le Pôle France à Clairefontaine pour Angeline da Costa et Elise Bonnet. C'est aussi « l'expérience en équipe de France jeunes », à l'image d'Angeline da Costa qui a connu le maillot bleu en U16 et U17 mais surtout Cathy Couturier qui arrive au RAF avec un titre de championne d'Europe remporté cet été avec les U19 françaises.
Renforcer un effectif de qualité
Des jeunes joueuses qui rejoignent un groupe où Sébastien Joseph est satisfait d'avoir pu « conserver la colonne vertébrale » avec des joueuses comme Déborah Garcia dans les buts, Manon Alard, Solène Barbance, Audrey Cugat... qui disposent désormais d'une certaine « expérience ». Les bons résultats de Rodez permettent donc pour le moment de densifier son groupe. Un effectif que le coach de Rodez estimait « déjà homogène » l'an dernier, et qui selon lui l'est « encore plus cette année ».
Une qualité qui va avec une bonne ambiance au sein d'un « groupe [qui] vit très bien » et « extrêmement soudé ». Une « cohésion de groupe » que le staff a cherché à nouveau à renforcer à l'occasion de cette préparation.
Le seul secteur qui préoccupait Sébastien Joseph en préparation de cette saison était la défense centrale. L'an dernier, il avait dû faire sans Anne-Sophie Ginestet, titrée aux Universiades en Corée du Sud mais également blessée et qui avait manqué la saison avec le RAF. Un secteur donc où le coach sentait que son effectif était juste derrière les deux titulaires, Marine Haupais et Manon Alard.
Cet été, le départ de Marine Haupais vers Montpellier a été une surprise pour le staff de Rodez qui a eu « assez peu de temps pour se retourner ». Mais au final, Sébastien Joseph semble assez confiant sur l'état de sa défense. D'abord avec le retour d'Anne-Sophie Ginestet dans le groupe et l'arrivée d'Océane Daniel pressentie au départ pour remplacer Manon Alard, annoncée partante mais finalement restée au club cet été. Une équation à somme nulle en quelque sorte avec le RAF qui perd sa capitaine mais dispose de joueuses capables d'assumer le travail fourni par Marine Haupais dans l'axe.
Seule ombre au tableau, les « petits bobos » qui ont touché certaines joueuses pendant la préparation et notamment Océane Daniel qui ne devrait pas être immédiatement opérationnelle pour débuter dans le onze ruthénois.
« Une ambition de milieu de tableau »
Sébastien Joseph sait qu'il sera difficile à Rodez d'aller plus haut que la cinquième place cette saison. Dans cette optique, les objectifs de son équipe sont construits dans « une logique de points [plutôt] que de classement ». Comme l'an dernier, être capable de prendre le maximum face au équipes de bas de tableau mais aussi pourquoi pas accrocher les équipes du « top 4 » qui n'ont pas forcément réussi à Rodez la saison dernière en championnat.
Pour parvenir à ses fins, Sébastien Joseph a pu s'appuyer pendant cette préparation sur l'aide de l'entraîneur des U19 venu l'épauler pour les entraînements mais aussi sur Tom Bouvier, nouveau préparateur physique de l'équipe. Arrivé cet été, il a pu travailler avec les joueuses sur des « séances individuelles » et ainsi participer à cette volonté du coach « d'aller beaucoup plus loin dans le travail » en s'appuyant sur l'expérience acquise par le groupe. Une situation qui tranche avec l'an dernier où Sébastien Joseph s'était senti « un peu tout seul » dans la gestion du groupe pendant la préparation.
Car le RAF en est conscient, l'équipe va « devoir être performante tout de suite » et notamment en ouverture sur le terrain de Saint-Étienne. Mais Sébastien Joseph est conscient que l'équipe à encore besoin de prendre « le temps de travailler » et ne pas subir la pression de résultats. Quitte à parfois accepter de perdre des matches si cela n'empêche pas l'équipe de progresser sur le plan du jeu mais aussi (paradoxalement) sur le plan comptable...
Hichem Djemai