En Division d’honneur lors de la saison 2012-2013, capitaine d’une équipe demi-finaliste de coupe de France en 2015 et désormais Internationale, Sarah Nahim a effectué un joli parcours footballistique à ce jour. Cependant c’est avant tout son comportement et ses valeurs qui sont mis en avant par ceux qui la connaissent.

Formée à Saint-Quentin avant d’évoluer un an à l’Amiens SC, Sarah Nahim a par la suite répondu aux appels du football club de Rouen pour s’y engager à l’été 2014. Dès le début de saison, Hakli Dahmane lui confie également le brassard de capitaine qu’elle garde encore aujourd’hui sous les ordres de Stéphane Arnold. A 25 ans, Sarah Nahim est «d’un bon niveau D2 », nous confie ce dernier,  elle n’est pas encore au top dans le domaine tactique. Sa technique est au-dessus de la moyenne mais il y a encore des choix parfois hasardeux », continue-t’il. Elle-même le concède d’ailleurs sans amertume aucune «Je n’aurais pas cette prétention de viser la D1 car il y a un énorme palier entre les deux divisions. J’aurais été un peu plus jeune j’aurais pu tenter mais là je reste sur mes objectifs de base de jouer en D2 : c’est fait. Après si j’ai l’opportunité de monter en D1 avec un club de D2 pour le niveau émotionnel ce serait la cerise sur le gâteau. Si je monte avec une D2 ce serait le kiffe !»
La tête sur les épaules, l’éducatrice sportive l’a toujours eu et le fait de devenir récemment internationale marocaine n’a pas pour autant changer sa façon de vivre le football. «Pas de compétition officielle donc tu ne réalises pas trop mais aller jouer en Jordanie avec ton papa les larmes aux yeux ça fait plaisir. Je suis Française et fière de l’être mais c’est important pour papa et maman. Ça me rappelle les origines de mes parents, qui m’ont offert une origine dont je suis fière aussi. »


Des valeurs humaines exemplaires
«Elle emmène le groupe vers le haut, c’est important », nous confie S. Arnold, «elle a quelque chose de fédérateur qui permet de faire le lien entre l’entraîneur et le reste du groupe, c’est capital dans un groupe ». Tous ses entraîneurs mettent en avant les valeurs humaines de cette défenseure centrale.
«Sarah ne se prend pas pour quelqu’un d’autre, elle est naturelle, elle a une passion et elle la vit à fond. Pour monter mon projet je voulais de belles et de bonnes personnes, et quand j’ai rencontré Sarah je voulais savoir quelle femme elle était. C’était une belle personne, humainement quelqu’un de très très bien ». Rares sont ces compliments aujourd’hui dans le football, pourtant Dominique Chevalier (qui l’a eu sous ses ordres à Amiens durant un an, ndlr) ne tarit pas d’éloges à son sujet. «Quelqu’un de humble, un peu de manque de confiance en elle à l’époque car elle ne connaissait pas son potentiel. » Passé le cap de la D2 dont elle se fixait l’objectif, Sarah est désormais capitaine du FCR et même si les coachs «n’ont jamais été ses meilleurs amis » comme elle le dit elle-même, ceux-ci y trouvent un pion essentiel de la vie d’un groupe «elle est pour beaucoup dans les bons résultats de l’ASC de l’époque » reconnaît l’ancien coach amiénois, «elle ne prend pas le chou » rajoute Arnold. Le capitanat ? Pas une pression supplémentaire, ni d’exagération vis-à-vis du groupe «l’ambiance que je mets, c’est dans ma personnalité. Sans le brassard je le fais quand même ».
Alors que la première partie de saison touche à sa fin et que le FCR s'en sort de façon "honorable" selon son entraîneur, la capitaine des rouges et blanches continuera encore et toujours de mettre une bonne ambiance dans le groupe en restant fidèle à elle-même.

 

 

Adrien Bray

Dounia MESLI