Les premières impressions de Patrice Lair, après la victoire du PSG face à l'OL, hier pour le compte de la 11e journée de D1. Un entraîneur parisien forcément heureux et qui parle du chemin parcouru par  son équipe depuis le début de saison.

 

« Un sentiment de fierté par rapport à mon groupe, déjà et d'humilité aussi parce que l'Olympique Lyonnais a été pour moi un grand club et un moment fort dans ma carrière d'entraîneur aussi. Aujourd'hui, il y a eu un bon match, deux très belles équipes, une équipe de Lyon qui maîtrise, qui a des joueuses exceptionnelles et nous une équipe assez bien organisée avec un gros mental. Et comme je leur disais à la mi-temps, il fallait être patient et on allait avoir une ou deux possibilités. Marie-Laure a fait le geste qui fallait pour marquer ce but.

Après, la solidarité était là, un petit peu de chances aussi parce quelques ballons ont traîné. mais bravo à ce groupe parce que là j'ai du mal à réaliser parce que quand on est partis en stage en début de saison à Ploufragan, un moment je me dis : « Ouh là ! Ça va être compliqué ». Et puis non, à force de travail et de solidarité, d'ambiance dans le groupe aussi, parce que les filles, elles sont assez exceptionnelles de ce côté-là. Les jeunes, les anciennes, tout ça, ça a amené une grosse solidarité. De la qualité aussi parce quand on arrive à battre Lyon, c'est qu'on avait la qualité. Et ce soir, elles ont été récompensées et je leur dit chapeau. »

Une « passation de pouvoir » entre Lyon et Paris ?

« Il faut pas parler de passation de pouvoir, on a encore beaucoup de travail. J'ai entraîné cette équipe-là pour avoir ce fond de jeu, cette force qu'ils ont, en plus des joueuses. Nous il faut qu'on construise de ce côté-là. Je pense qu'on est en train de le faire avec certaines jeunes tout ça. On va essayer d'améliorer le groupe, en 2017 d'être meilleures, et en 2018 d'être très très bons pour pouvoir peut-être vraiment jouer le titre.

Là, on est devant, c'est fabuleux, on va passer des fêtes, on est premiers. On m'aurait dit ça... C'est mérité, la sueur, ça montre bien que quand on travaille dur, quand on se remet en question, quand on amène une certaine rigueur, une certaine discipline... Et peut-être moi aussi, je me suis peut-être amélioré aussi, je suis peut-être meilleur entraîneur aujourd'hui.

J'ai peut-être une pédagogie qui a changé aussi qui est peut-être plus dans le dialogue et l'encouragement sur les filles. J'ai gagné beaucoup de titres en étant très sévère, même agressif quelques fois. Non c'est à moi aussi... Je suis comme mes joueuses, je m'améliore et si on continue à s'améliorer, je pense qu'on arrivera à un moment donné à avoir une très belle équipe à Paris. »

Une « soirée de rêve » pour Paris ?

« C'est une soirée fabuleuse, le football, c'est ça le football. Le football, il est merveilleux pour ça. Un match tu peux toujours le gagner avec de l'envie, avec de l'organisation. Non c'est... tout est possible. Moi je fais un métier fabuleux. On a une pression peut-être, des choses comme ça mais là je vis un moment sympa. J'ai la retenue parce que c'est l'Olympique Lyonnais en face et l'Olympique Lyonnais, on dira ce qu'on voudra mais j'ai beaucoup de respect par rapport à ce club. »

Paris a-t-il réussi à perturber Lyon ?

« Il y a plein de petits ingrédients, et ça il faut s'en servir avec son groupe. Moi, avant le match, je leur ai dit que tout était possible, qu'il fallait absolument y croire. A chaque fois depuis le début de saison, elles ouvraient les grands yeux (…) mais je leur ai dit on est capables de le faire, il faut se le mettre dans l'idée. C'est pareil, c'est ce mental, cette envie de se surpasser, de jouer ensemble qui amènent aux victoires et quand on arrive à faire ça on peut aller très très loin. »

Sur la dynamique actuelle du PSG

« (…) L'élément déclencheur, c'est la Ligue des Champions. Si on renverse pas la vapeur contre Lilleström, je sais pas si ce truc, il se crée vraiment parce que là on a compris qu'on pouvait passer un cap, qu'on était capables de se sublimer sur un match. On a remis le couvert aujourd'hui. Ça démontre bien qu'on est encore capables de le faire, de progresser, peut-être à un moment d'avoir plus de maîtrise dans le jeu encore pour pouvoir gagner les matches en étant peut-être meilleurs dans la possession. Mais le football, c'est quoi ? C'est l'efficacité, on a su attendre pour être efficaces et c'est quand même quelque chose, avoir battu Lyon parce que Lyon ça faisait un moment. »

Des « jeunes » sans complexe face à l'OL

« Regardez les parcours, Grace, elle joue en moins 19 ans l'année dernière, Aminata elle joue à Guingamp. C'est pour ça que quand on cherche un petit peu, on donne sa chance, on voit les possibilités de certaines joueuses. Non, il faut travailler, il faut oser aussi !

On m'a pris pour un cinglé quand je suis allé cherché Aminata, Sarah Palacin, Eve Perisset. « Elles jouent pas dans leurs clubs, elles sont pas dans des grands clubs » On s'en fout de ça ! Quand on sent quelque chose, qu'on les met dans un contexte, dans une progression, dans une envie, dans une motivation et aussi dans l'ambition. Parce que depuis Ploufragan, même si y'a des moments où j'y croyais pas trop, je leur donne ce goût de l'ambition et ça c'est important. »

Sur le but de Marie-Laure Delie

« Une joueuse en pleine confiance. Marie-Laure Delie c'est une excellente joueuse. (…) Qu'est-ce que c'est une attaquante ? De la confiance. Et là, je pense que moi j'ai progressé un peu plus de ce côté-là. Je parle peut-être plus, je vais redonner un peu plus de confiance. Avant c'est vrai que je tapais fort quand même. Mais bon aujourd'hui je suis heureux de ce but. Mais on a aussi des grandes joueuses, Cristiane est une grande joueuse aussi, mais c'est un collectif qui a triomphé ce soir avec une grande solidarité. Bravo ! »

 

photo: psg.fr

Hichem Djemai