Un an après l'avoir quitté à l'Euro 2017, on a retrouvé Olivier Echouafni qui relève donc un nouveau défi cette saison en ayant pris les rênes de la section féminine du PSG. L'ancien sélectionneur analyse sans détour cette première rencontre et cette victoire 1-0 face au FC Fleury.

 

 

Coach c'est quand même frustrant de gagner de cette manière, sur un penalty dès ce premier match de la saison ?

Oui sur le contenu je suis complètement d'accord. Après sur le résultat brut... J'appréhendais beaucoup ce match en fait, pour la simple et bonne raison qu'on a fait une grosse préparation, qu'on a aujourd'hui un effectif qui n'est pas encore au complet et qu'on savait que pour nous c'était le match piège par excellence. 

Je leur ai dis que l'année dernière en début de saison il y a eu 1-1 face à Soyaux, donc aujourd'hui il y a 1-0 pour le Paris Saint-Germain, il fallait limiter la casse on va dire, on l'a fait et il faut féliciter cette équipe de Fleury, qui a été super généreuse, qui nous a causé des problèmes en deuxième mi-temps, qui a gagné ces duels. Elles auraient peut être mérité d'égaliser, certes, mais nous on aurait aussi dû marquer plus de buts, notamment en première mi-temps et on a pas su le faire.

 

On a remarqué une vraie osmose dans ce match aujourd'hui. Qu'est-ce que vous avez instauré dans cette équipe ?

Osmose c'est un grand mot. Je pense que le terrain ne s'y prêtait pas aujourd'hui pour mettre en place notre jeu, donc on a eu beaucoup de jeu dans la verticalité, dans le dos de la défense, c'était notre stratégie, ça a été payant parce qu'il y a la victoire au bout, mais on sait qu'on peut faire beaucoup beaucoup mieux, tant individuellement que collectivement. Aujourd'hui ce qui est très positif, c'est qu'aujourd'hui c'est la première fois qu'on encaisse pas de but. On est aussi dans la continuité où on marque aussi dans chaque match, ce qui signifie qu'on commence à avoir de l’efficacité dans les deux surfaces [en attaque avec des buts, et en défense sans encaisser de buts].

 

Le PSG débute un nouveau cycle et on a vu une équipe qui a envie de jouer ensemble aujourd'hui...

En arrivant j'avais surtout l'impression qu'il y avait une équipe, mais il n'y avait pas de groupe réellement donc l'idée c'était de réinstaurer une vraie notion collective et même s'il y avait une assez bonne ambiance, mais elle n'était pas assez importante je trouve au niveau du terrain. Du coup on essaye et à travers tous les stages qu'on a pu faire, tous les matches [de le résoudre], ça a créé une vraie osmose et maintenant on attend de tout coeur de récupérer toutes nos filles pour avoir un vrai groupe au complet. 

 

Comment on explique le mercato assez faible (en nombre de joueuses) du PSG ? Est-ce qu'on peut s'attendre à des surprises avant la fin du mercato...

Alors "assez faible" c'est peut être pas approprié, j'ai envie dire que le Paris Saint-Germain est en phase de reconstruction, on a perdu 5 joueuses de plus de 30 ans, des filles qui avaient une grande expérience du haut niveau, et on a fait le choix pour l'instant de s'appuyer sur la jeunesse, sur des jeunes de qualité, qui certaines ont 16 ans, 17 ans mais dans des préparations il y a toujours des surprises, on en a quelques unes [dans le groupe] et c'est très intéressant pour l'effectif. Maintenant il va y avoir des arrivées, on va d'abord récupérer nos internationales U20, Marie-Antoinette [Katoto] et Sandy [Baltimore] et puis on a aussi le retour de Wang [Shuang], qui sera là dès la semaine prochaine, Daiane [Santos] qui devrait aussi revenir, notre Brésilienne et puis deux ou trois autres arrivées donc ça fait pratiquement sept joueuses [qui manquent]. Je pense que d'ici 15 jours on aura certainement pas le même effectif.

 

J'imagine que vous avez suivi le mondial U20 avec cette 4e place au bout et avec un parcours assez antagoniste entre Marie-Antoinette Katoto et Sandy Baltimore...

Oui oui, on est déjà déçu pour l'équipe de France, qu'elle ne réussisse pas à gagner la Coupe du Monde à domicile, c'est là peut être la plus grande frustration. Après malheureusement il y a toujours des paramètres qu'on ne peut pas toujours gérer et vous avez en face aussi des filles qui veulent gagner des trophées. C'est vrai qu'on s'attendait à ce que cette équipe aille encore plus loin, elle ne l'a pas fait, il y a des raisons, mais il faut savoir aussi que ces filles sont en phase de progression et qu'il faut leur laisser du temps. Certaines doivent digérer aussi des saisons pleine, d'autres découvrent le haut niveau donc...

 

Quels sont les objectifs de cette saison au PSG ? Les joueuses ont gagné la Coupe de France la saison précédente, là il va y avoir la Ligue des Championnes à nouveau...

Les objectifs sont assez simples, on est sur une phase de reconstruction. L'idée c'est d'être compétitives sur toutes les compétitions. On s'en privera pas. Que ça soit en championnat, en Ligue des Champions ou en Coupe de France. On a un titre à conservé en plus [celui de la Coupe de France], donc les objectifs pour nous ils sont très clairs. Etre compétitif et aller le plus loin possible. On sait qu'on a une première partie de saison qui va être très difficile pour toutes les équipes, avec 14 matches à jouer, plus la Ligue des Champions, ça va être assez lourd mais pour ça on va tout faire pour amener les filles vers leur meilleur niveau.

 

Qu'est-ce que vous donnez comme consignes aux filles pour aller dans votre sens, dans l'état d'esprit, parce qu'on les sens plus légères que la saison précédente peut être ? 

(rires) Elles mangent moins. Non, je ne sais pas, mais je ne vais pas juger ce qui a pu se passer par le passé. Je pense qu'il faut savoir trouver le juste équilibre entre savoir leur dire qu'on ça ne va pas et savoir aussi leur dire qu'on ça va bien. Mais quelques fois quand on leur dit que ça va bien, elles ont tendance à vite se relâcher donc l'idée c'est avant tout de trouver le juste équilibre entre les deux et puis les faire progresser, parce que je suis vraiment venu pour ça, "collectivement", parce qu'il y a travers le collectif qu'on aura des résultats. Après le talent ça viendra, la fille qui nous fera gagner à un moment donné 1-0, à la dernière minute, c'est le talent qui parlera, certainement. 

 

Dounia MESLI