Face à la Suisse à 10 contre 11 à la 17e minute, les Bleues étaient à deux doigts de céder leur place en quart. Mais les Françaises se sont remobilisées et ont raflé le match nul (1-1), synonyme de qualification. Une dernière rencontre de phase de groupe, difficile mais qui a montré une facette des Bleues, qu'elles démontrent depuis ces derniers matchs, un mental à toute épreuve. Une qualité qui sera très importante face à l'Angleterre, ce dimanche. Olivier Echouafni en parle.

 

Quel match face à la Suisse ! Quel scénario ! Vous avez du passer par beaucoup d’émotions Qu’est ce que vous retenez de cette qualification ? 

Avoir le cœur costaud, mais croyez moi, c’est une grande satisfaction. Bon le scénario n’a pas été simple mais on y a cru jusqu’au bout et finalement notre égalisation… Notre qualification, au vue du match à dix contre onze pendant 75 minutes est largement méritée. 

Votre satisfaction, est-ce que c’est aussi la plus importante dans la carrière que vous avez vécu aujourd’hui ? 

Écoutez, j’ai connu d’autres scénarios en tant que joueur et aussi en tant qu’entraîneur, il faut dire que face à la Suisse c’est un cas assez particulier. On aurait pu imaginer beaucoup de scénarios mais peut-être celui-là je l’aurais pas cru, et finalement on s’aperçoit qu’à dix contre onze on a été vraiment des vraies guerrières sur le terrain. On a su pratiquer un jeu incroyablement bon. Bien sur il y a quelques déchets mais c’était logique. Avec une équipe suisse qui nous attendait encore une nouvelle fois et on s’en est très bien sorti, très très bien, on n’a pas paniqué et je savais qu’il est temps d’avoir une situation sur les coups de pied arrêtés et c’est ce qui s’est passé.

Est-ce que ce genre de match peut comme on dit fédérer une équipe et ouvrir la voie à une grande aventure ? 

Complètement ! Bien sur, vous savez, ça fait quelques mois qu’on le dit. Que cette équipe a du caractère, elle vient de le montrer une nouvelle fois. Ce n’est pas donné à n’importe quelle équipe de pouvoir faire ce qu’elles ont réalisé contre la Suisse. Et c’est un grand moment de fierté d’être avec ce groupe là. Maintenant, il ne faudra pas qu’à chaque fois se mettre à un handicap. Il faut qu’on soit, on va dire, dans l’action pas dans la réaction .

Vous avez commencé très bien le match, mais vous avez eu un moment difficile contre l'Autriche et ce match là contre la Suisse vous avez concédé un but. Qu'est-ce que vous devez faire pour éviter une telle situation?

On a besoin peut-être d’être impliqués, pour pouvoir ensuite mettre en place nos idées. Lors du prochain match, je pense qu’on va commencer à dix directement. On fera entrer une fille à un moment donné. (rire ironique).   

Oui, vous avez raison de dire que c’est une grande équipe, une grande nation, qui marque des buts. Il y a une nouvelle compétition qui va commencer et croyez moi, les Anglaises ne voulaient pas nous rencontrer et bah elles vont nous rencontrer. Elles savent aussi ce qu’on est capable de faire, comme on est capable de revenir comme on l’a fait à dix. Elles ont dû voir ce soir qu’à dix contre onze on avait encore de la force et du caractère et croyez moi rien ne pourra nous arrêter et on fera un match plein face à cette équipe anglaise.

Quel effet y aura-t-il sur vous d'avoir après la suspension de deux défenseures principales pour les quarts de finale? (Wendie Renard et Eve Perisset)

Oui c’est vrai, on a pris beaucoup de carton ce soir, il va falloir aussi que l’UEFA et les arbitres se rendent compte que l’équipe de France essaie de faire du spectacle, de jouer, malheureusement, on n’est pas complètement aidé. Après, on comprend aussi les tensions et les pressions qu’il peut y avoir. Mais l’équipe de France joue au ballon comparée à d’autres nations qui ont tendance à rester en bloc bas et que ça serait bien d’être un peu plus protégée. Maintenant, les suspensions font partie aussi du jeu, tout le monde va être concerné et tout le monde sera concerné au niveau du match.

Est-ce que vous avez été surpris de voir à quel point l’équipe d’Angleterre a progressé depuis ces dernières années et notamment depuis la fois qu’elles vous ont joué ? 

En tout cas, elles se sont très très bien préparées. Elles ont un sélectionneur qui donne beaucoup d’impulsions pendant le jeu, qui a des idées précises. Et c’est vrai que cette équipe à beaucoup d’atouts offensifs, ça va très vite mais nous aussi on est capable de les contrer et elles le savent bien.

Dounia MESLI