L’Olympique lyonnais féminin, rebaptisé OL Lyonnes depuis le 19 mai 2025, s’apprête à tourner une page décisive de son histoire. Entre une refonte organisationnelle, un nouvel entraîneur, des ajustements d’effectif et une séparation d’avec la section masculine, le club entend consolider sa place au sommet du football féminin mondial.

 

Une identité renforcée et assumée

Cette transformation s’inscrit dans une volonté affirmée par Michele Kang, présidente du club, de faire des Lyonnes un modèle pour le football féminin. “Ce nouveau chapitre pour OL Lyonnes va bien au-delà d’un simple changement de nom et de logo, il s’agit de redéfinir ce qui est possible dans le football féminin.” Après une saison 2024-2025 contrastée, marquée par un titre de championnes de France mais aussi des éliminations précoces en Ligue des champions et en Coupe de France, les réformes s’accélèrent.

La scission officielle avec l’OL masculin, actée en février 2024, marque un tournant inédit en France. Elle permet aux Lyonnes d’avoir leurs propres infrastructures et de se détacher administrativement sans renier l’héritage olympien. “Nous sommes nées dans la famille de l’OL et nous en faisons partie”, rappelle Michele Kang, soulignant que la nouvelle entité restera liée à son passé tout en développant une autonomie inédite.

 

Un projet ambitieux et structuré

Deux annonces stratégiques accompagnent cette évolution : désormais, tous les matchs à domicile seront disputés au Groupama Stadium, et un centre d’entraînement ultra-moderne dédié exclusivement au football féminin verra le jour à Meyzieu d’ici 2027-2028. Ces avancées visent à offrir aux joueuses un cadre professionnel optimal, bien que la question de la rentabilité reste en suspens. Cette saison, l’affluence moyenne en championnat a plafonné à 3 531 spectateurs, un chiffre en deçà des références anglaises, malgré la popularité de l’équipe.

Sur le volet sportif, l’arrivée de Jonatan Giráldez, entraîneur aux succès européens avec le FC Barcelone, augure une évolution tactique ambitieuse. L’effectif se renforce également avec les signatures de Jule Brand et Marie-Antoinette Katoto, deux joueuses de calibre international. En contrepartie, l’équipe voit partir des figures historiques comme Eugénie Le Sommer et Dzsenifer Marozsán, marquant la fin d’une ère. Cependant, plusieurs internationales, dont Ingrid Engen et Korbin Albert, pourraient rejoindre l’effectif lyonnais dans les prochaines semaines. Wendie Renard, capitaine historique, aura quant à elle l’opportunité de rappeler son importance après sa non-sélection pour l’Euro.

 

Entre rupture et continuité

Face aux défis organisationnels et sportifs, OL Lyonnes cherche à s’imposer comme une référence dans un paysage en pleine mutation. En conjuguant héritage et renouveau, le club ambitionne de reprendre sa domination sur la scène européenne et d’incarner un modèle de développement durable pour le football féminin.

 

Agbémégno DAGBOVI