Arrivée l'été dernier en provenance du DFCO, Océane Daniel - formée au Paris Saint-Germain - a su trouver sa place dans l'effectif francilien, avec une certaine confiance retrouvée et l'objectif du maintien en tête ! Avec 13 points, deux devant Guingamp et trois devant Soyaux, le GPSO a un calendrier des moins avantageux (PSG, Fleury, Montpellier et Lyon, ndlr) et devra batailler plus que jamais pour sa survie, qui risque d'être compliquée à aller chercher. Mais les Chouettes ont prouver cette saison qu'elles pouvaient avoir les ressources nécessaires pour y parvenir. Entretien avec l'une de leur défenseure centrale, Océane Daniel !

 

Coeurs de Foot - Depuis cette saison tu évolues au GPSO 92 Issy. Comment s’est passée ton adaptation, tu reviens un peu dans ta région de formation on va dire ?

Océane Daniel - Oui c'est vrai je reviens plus proche de mes parents, qui n'habitent pas très très loin.

Sinon au sujet de l'adaptation tout s'est bien passé, je connaissais quelques joueuses d'Issy, donc tout allait bien.

 

CDF - On a le sentiment que ton passage à Dijon a été un peu décevant ? Et avant à la Fiorentina aussi, c'était une grosse étape de partir à l'étranger ? Avant l’électrochoc avec Issy cette saison ?

O. D. - Oui c'est vrai [un peu décevant], mais après à Dijon je me suis blessée, j'ai eu une rupture des ligaments croisés, donc j'ai perdu une saison sur les deux. La première année, je n'avais pas vraiment la confiance du coach, il y avait une certaine concurrence, et oui c'était une année assez compliquée...

La Fiorentina jouait la Ligue des Champions, et les premières places à l'époque, maintenant un peu moins, et puis je me suis dit que c'est une expérience en plus, il faut prendre ce qu'il y a à prendre.

(Blanc) Oui, oui (elle se répète), on peut dire ça comme ça [pour l'électrochoc avec Issy]. Après c'est vrai que quand on a un staff qui nous fait confiance et qui est à l'écoute, c'est plus facile [d'être performante].

 

CDF - Tu as gagné en maturité et en expérience également, donc tu sais mieux t'imposer aussi peut-être ?

O. D. - Oui aussi, ça joue forcément d'avoir des saisons derrière.

 

CDF - Tu commences à l’âge de 14 ans ta formation avec le PSG, après tes débuts à Rouen, comment tu analyses ton passage au sein de la formation parisienne ?

O. D. - C'est là où j'ai tout appris au PSG. C'est dur d'arriver [dans un nouveau club], surtout quand on vient de la campagne comme moi (sourire) au fin fond de la Normandie.

J'étais avec Pierre-Yves Bodineau, c'était mon coach pendant les 4 saisons où je suis passée. La première année j'étais dans un appartement à Saint-Germain-en-Laye et ensuite la deuxième année, on était en internat pour certaines. Ce n'était pas facile, mais c'était vraiment une bonne expérience. La dernière année avec le PSG, je m’entraînais avec les U19 et également avec la D1, et je jouais les week-ends avec les U19.

 

CDF - Tu remportes le championnat national avec les U19 la saison avant d'intégrer le groupe d’entraînement de la D1, mais on te sent un peu effacée ou est-ce qu’on a du mal à trouver sa place justement dans un grand club comme le PSG ?

O. D. - Oui forcément au début ce n'est pas facile, dans le sens où oui je viens vraiment de la campagne (rires), un petit village.

Mais les filles m'ont permis de bien m'adapter, même si au départ c'est clair que c'est difficile. Surtout qu'on arrive dans une grande ville, je n'ai plus mes repères, je n'ai plus mes parents à côté, donc c'est super compliqué à gérer.

 

CDF - C'est une expérience assez exceptionnelle de rejoindre le PSG aussi jeune j'imagine ? Comment tu as fait pour rejoindre le PSG justement ? As-tu toujours joué défenseure centrale ?

O. D. - Ah oui totalement ! Quand ils ont appelé mon père je n'en revenais pas. J'ai tout de suite dit oui, forcément, je n'ai pas hésité.

Il y a un recruteur qui est venu à un match quand je jouais à Rouen, ensuite ils ont pris contact avec le coach, qui a donné le numéro à mon père. Je suis revenue de l'école un jour et mon père m'avait appris la nouvelle.

A Rouen j'étais milieu pendant 3 ans, et quand je suis arrivée au PSG, le coach Julien Rigoux me mettait latérale droit et ensuite Pierrot (Pierre-Yves Bodineau) m'a mis dans l'axe. Comme j'étais jeune, ça ne m'a pas brusqué de changer de poste.

 

CDF - En 2016 tu débutes ta carrière professionnelle en rejoignant Rodez - qui évoluait en D1 à ce moment-là - avec le recul que gardes-tu de cette saison ? Est-ce qu’on apprend des choses ?

O. D. - C'était super, première expérience en D1, j'ai joué toute l'année titulaire, ça m'a apporté beaucoup d'expérience et après ça m'a ouvert les portes de la Fiorentina et Anderlecht, donc je ne retiens que du positif.

Rodez c'est un club vraiment familial, tout le monde se connaît, les masculins étaient en National 2, on s’entraîne presque sur le même terrain. Forcément ce ne sont pas les mêmes exigences au PSG, y'a une grande différence, mais j'ai beaucoup appris dans ce club aussi.

 

CDF - Qu’est ce que le coach, Camillo Vaz t’a dit en rejoignant le club justement cette saison ? Est-ce qu'il t'a parlé de ce qu'il attendait de toi, sur ton poste, sur les responsabilités à avoir ? On te sent plus sure de toi cette saison justement, et tu as eu le brassard de capitaine ?

O. D. - Il m'a dit qu'il me voulait absolument et dès les premiers contacts j'ai senti la confiance qu'il allait me donner, donc je n'ai pas hésité.

Oui, plus [de responsabilités] qu'à Dijon en tout cas, donc ça m'a mis dans une bonne dynamique en début de saison.

Oui [je suis plus sure de moi], bonne analyse (sourire). 

 

CDF - Vous étiez dans une très mauvaise situation à un moment donné, puis vous avez enchaîné avec la série des 3 victoires, quel a été le déclic ? Aujourd’hui la course au maintien sera d’autant plus rude pour vous en voyant les 4 derniers adversaires qui vous attendent (PSG, MHSC, Fleury et Lyon, ndlr) ?

O. D. - Le déclic je pense que c'est qu'on s'est dit plus les choses, entre nous, et on a su ce qui n'allait pas, chacune avait plus confiance en sa partenaire, du coup on s'est plus libérées et ça s'est vu sur le terrain directement.

Ah bah oui, on n'a pas un calendrier très favorable pour nous par rapport aux autres équipes [qui jouent le maintien], mais tout est encore jouable, notre destin est entre nos mains, c'est à nous de faire le job et on verra à la fin de ses quatre matches.

 

CDF - Tu joues à un poste très exigeant ou la moindre erreur se voit tout de suite et peut se payer cash. Comment est-ce que tu prends cela en compte ? 

O. D. - Comment je prends cela en compte ? (Elle réfléchit) Oui c'est beaucoup de pression de jouer en défense, mais c'est comme une gardienne, si elle fait une erreur, ça se voit et ça se paye cash, nous c'est pareil, sur les autres postes ça se voit un peu moins. Mais je pense que déjà il ne faut pas faire d'erreur de toute façon (sourire), ce n'est pas compliqué, il faut éviter le maximum d'erreurs.

 

CDF - On sait que les places en sélections sont très chères, comment tu expliques que tu n'as jamais eu l'opportunité d'être appelée de ton côté ?

O. D. - Ça je ne sais pas, c'est un mystère, moi j'attends toujours (sourire gêné).

 

 

Photo : Régis HAZENFUS - Photographe

Dounia MESLI