NWSL - Alors que l'équipe nationale américaine disputait son premier match de préparation pour les JO, la NWSL se poursuivait ce week-end avec une nouvelle journée de championnat. Mais cette semaine, c'est une polémique qui a fait les gros titres avec un terrain beaucoup trop petit du côté de Rochester dans le New Jersey...
Au départ, c'était un simple match entre le Flash de Western New york et le Seattle Reign. Le Flash dispute ses matches habituellement au Rhinos Stadium de Rochester (New Jersey) , une enceinte occupée ce week-end, et notamment le 9 juillet, jour du match par des concerts dans le cadre du Rochester Summerfest. Un concert "Throwback 90's" (retour dans les années 90) était programmé dans le stade avec le groupe TLC en tête d'affiche et l'équipe du Flash devait trouver une autre enceinte pour disputer son match de championnat.
La solution se trouvait à quelques pâtés de maisons plus loin avec le Frontier Field, un terrain habituellement utilisé par les Red Wings de Rochester, une équipe de baseball qui évolue en ligue mineure. Mais à l'arrivée, cette solution s'est avérée désastreuse.
Un terrain sous-dimensionné
Le terrain dessiné sur la partie herbeuse du terrain s'est révélé trop petit. En effet, comme on peut le voir sur la vidéo du match et sur les captures qui ont circulé sur les réseaux sociaux, le terrain n'est pas très large et bordé par des zones recouvertes de terres, loin des standards habituels pour des matches de football de haut niveau.
Selon les règles de la NWSL, les terrains doivent faire un minimum de 70 yards (environ 64 mètres) de large pour une longueur de 100 yards (environ 91 mètres). La FIFA, elle fixe des dimensions minimum de 90m sur 45 mais les compétitions internationales doivent se disputer sur des terrains de 105m sur 68. Pour ce match, la NWSL avait donné son accord pour que la rencontre se joue sur un terrain plus petit.
Cette situation semble liée en premier lieu au fait que le terrain n'ait pas été adapté pour un match de football, avec par exemple de la pelouse posée sur les parties du terrain en terre qui correspondent aux trajectoires utilisées par les joueurs entre les bases pendant les matches de baseball.
Un choix de ne pas toucher au terrain probablement lié à des motifs financiers, et qui a représenté une mise en danger des joueuses en plus de l'impact négatif et sur le jeu mais aussi sur la réputation de la NWSL. L'information a été largement relayée sur les réseaux sociaux pratiquement en direct et par la suite dans les médias américains, notamment alertés par les tweets des joueuses de l'équipe nationale américaine qui pour certaines ont regardé le match après leur rencontre face à l'Afrique du Sud.
Le baseball et le football ont l'habitude de cohabiter
Cette situation a créé une vague d'indignation dans le monde du foot féminin aux États-Unis. Les réactions les plus vives sont venues du Seattle Reign par la voix de sa coach Laura Harvey qui a parlé de ce match (perdu 3-2 par Seattle) comme d'une « farce » qui « ne devait plus pouvoir arriver à nouveau ». Megan Rapinoe, joueuse de Seattle et actuellement avec la sélection US s'est adressé au Flash en disant que le club « devrait avoir honte » du fait des « risques » qu'ils ont fait courir aux joueuses des deux équipes. La NWSL, par la voix de son commissaire Jeff Plush, a, de son côté, publié une lettre d'excuses adressée « aux joueuses, aux entraîneurs et aux supporters ».
Aux États-Unis, l'utilisation d'un terrain de baseball pour des matches de football n'est pas chose nouvelle. Le terrain sur lequel s'est disputé le match entre le Flash et le Seattle Reign avait accueilli plusieurs matches de football féminin entre la fin des années 1990 et le début des années 2000.
C'est dans ce stade de Frontier Field que Mia Hamm avait inscrit son 100e but en sélection face à la Russie lors de l'édition 1998 de la Nike Cup. Chez les garçons, le Yankee Stadium de New York est régulièrement utilisé par le FC New York City, club coaché par le français Patrick Vieira.
Hichem Djemai