Cette nuit avait lieu l'édition 2021 de la draft universitaire en NWSL. Un moment important avant le lancement de la saison, puisque c'est à cette occasion que les différentes franchises de la ligue américaine sélectionnent leurs recrues parmi les meilleures joueuses du championnat universitaire. La défenseure et internationale étasunienne Emily Fox a été sélectionnée en première position par le Racing de Louisville.

 

La cérémonie de la Draft (loterie) se déroulait cette année de manière virtuelle, après une saison 2020 escamotée par la pandémie de COVID-19. Une période d'incertitude qui a amené nombre d'internationales américaines à rechercher du temps de jeu en Europe, plutôt que d'évoluer en NWSL.

Dernier exemple en date, la possible signature d'Abby Dahlkemper à Manchester City en FA WSL anglaise, une équipe qui compte déjà deux championnes du monde américaines avec Sam Mewis et Rose Lavelle. Pour Catarina Macario, la signature à l'Olympique Lyonnais est officielle depuis mardi, alors que la joueuse américano-brésilienne aurait probablement été l'option numéro une dans cette draft universitaire 2021.

 

Emily Fox en premier choix

En son absence, c'est Emily Fox qui a été sélectionnée en première position par le Racing de Louisville. Elle évoluait ces dernières avec les Tar Heels de l'Université de Caroline du Nord, et la défenseure américaine de 22 ans compte également quelques sélections avec les États-Unis. Elle avait notamment connu une partie difficile face à l'équipe de France en janvier 2019 au Havre, positionnée dans le couloir gauche face à Delphine Cascarino.

Le profil d'Emily Fox correspond à celui des joueuses sélectionnées en première position lors des précédentes drafts. Elles sont souvent internationales américaines, ou en passe de connaître leur première sélection, à l'image de Sophia Smith qui a débuté avec les États-Unis en novembre dernier, après avoir été sélectionnée en première position par les Portland Thorns lors de la Draft 2020.

Détail significatif, les 6 joueuses sélectionnées en première position depuis 2016 (Emily Fox inclus) font toutes partie du groupe de Vlatko Andonovski, à l'occasion du stage de la sélection américaine organisé actuellement en Floride. Parmi ces anciennes « numéros unes », Tierna Davidson, Emily Sonnett et Rose Lavelle, championnes du monde avec les États-Unis en 2019.

 

Champions de père en fille

Parmi ces joueuses d'avenir de la sélection US, on retrouve Brianna Pinto, sélectionnée en troisième position par le Sky Blue, ou encore Trinity Rodman, deuxième choix de cette draft, rejoignant les rangs du Washington Spirit. Comme son nom l'indique, la jeune attaquante de 18 ans, internationale U20 est la fille de Dennis Rodman, basketteur de renom et quintuple champion NBA.

Trinity Rodman s'est montrée offensive dès sa sélection, estimant ne pas vouloir rester « la fille de son père » mais être reconnue pour ses propres mérites. À bientôt 19 ans, elle va découvrir la NWSL sans jamais avoir joué une seule minute dans le championnat universitaire, du fait notamment l'annulation des compétitions programmées en 2020.

Un contexte sanitaire qui pourrait retarder les débuts en NWSL de certaines joueuses sélectionnées dans cette draft. Cette année, la possibilité leur est laissée de disputer une dernière saison en universitaire, avec des tournois qui se dérouleront au printemps. C'est le cas par exemple de Kristen Davis, sélectionnée en 13e position par le Racing Louisville et qui évoluera quelques mois supplémentaires avec les Red Raiders de Texas Tech.

Parmi les joueuses sélectionnées, elles sont plusieurs à avoir déjà connu le plus haut niveau international. C'est le cas de l'attaquante canadienne Deanne Rose, sélectionnée par le North Carolina Courage, en 10e position, et qui a déjà disputé une Coupe du Monde (2019) et remporté la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Rio. Gardienne de l'équipe de Jamaïque lors du Mondial 2019 en France, Sydney Schneider a été choisie en 29e position pour rejoindre le Washington Spirit.

 

Six choix pour Louisville et Kansas City, un seul pour le Reign

Pour rappel, le mécanisme de la Draft se base sur les résultats de la saison précédente (ici la NWSL Challenge Cup), à savoir que les équipes les moins bien classées bénéficient des premiers choix au moment de leur sélection. Chaque équipe a ensuite la possibilité d'échanger son choix contre un autre, cette année ou lors d'une draft ultérieure.

En théorie, chaque équipe dispose de 4 choix (un par tour), mais cette possibilité d'échange modifie la donne. Cette année par exemple, Kansas City et Louisville disposaient de six choix contre deux pour Houston et un seul pour l'OL Reign.

Ces choix peuvent également être échangés contre de l'argent (allocation money), ou encore des places dans l'effectif réservées pour les joueuses internationales, avec un nombre limité pour chaque club. Ces échanges peuvent avoir lieu pendant l'année, ou même pendant le déroulement de la Draft.

Ce fut le cas hier avec plusieurs échanges qui sont intervenus pendant le premier tour, avec par exemple Sky Blue qui a fait le choix de récupérer 275.000 dollars en allocation money (argent qui permet de payer des joueuses au-delà du plafond salarial), contre deux choix de premier tour, échangés avec Kansas City et le Washington Spirit.

 

Une ligue en expansion

Élément supplémentaire, l'arrivée du Racing de Louisville, franchise créée l'an dernier et qui va disputer sa première saison en 2021. La NWSL est désormais constituée de dix équipes, alors que la Californie va elle-aussi disposer de deux nouvelles franchises à partir de 2022, du côté de Sacramento et de Los Angeles.

La franchise du Kentucky avait constitué une partie de son effectif en novembre dernier, lors d'une expansion draft, procédure qui permet à une équipe nouvellement intégrée à la NWSL de sélectionner des joueuses parmi les effectifs de toutes les autres équipes. En plus de cette expansion draft, Louisville se voyait automatiquement attribué le premier choix lors de cette draft universitaire 2021.

Cette expansion ne se fait pas sans accident, avec le retrait des Utah Royals, relocalisés en urgence à Kansas City. Un mouvement provoqué par le scandale autour des propos jugés racistes de Dell Roy Hansen, ancien propriétaire des Royals, suivi d'autres révélations concernant le fonctionnement interne du club. Hansen avait été contraint par les instances de la MLS et la NWSL de vendre la franchise, avec notamment pour conséquence, la disparition (au moins jusqu'en 2023) des Royals.

 

2021, retour en grâce pour la NWSL ?

De fait, la situation de la NWSL reste incertaine. En 2019, la victoire américaine à la Coupe du Monde avait amplifié l'engouement autour du championnat, gonflant notamment les affluences dans les stades. Une tendance qui semblait partie pour durer, avec le choix de plusieurs clubs d'investir de plus grands stades, jusqu'ici utilisés principalement par des équipes de MLS (football masculin).

Dans le contexte sanitaire actuel, l'année 2020 a constitué un véritable coup d'arrêt, malgré des audiences TV encourageantes enregistrées l'été dernier à l'occasion de la Challenge Cup. Il faudra d'ailleurs encore patienter avant la reprise des rencontres en NWSL. Si cette draft universitaire lance la saison 2021, les matches ne débuteront qu'au printemps, avec une nouvelle édition de la Challenge Cup, suivie d'une saison de championnat programmée de mai à novembre.

 

Photo: AFP

 

NWSL – Draft universitaire 2021 (Le détail des joueuses sélectionnées)

Premier tour

1) Emily Fox sélectionnée par le Racing Louisville FC (University of North Carolina)

2) Trinity Rodman – Washington Spirit (University of North Carolina)

3) Brianna Pinto – Sky Blue FC (University of North Carolina)

4) Kiki Pickett – Kansas City (Stanford)

5) Emina Ekic – Racing Louisville FC (University of Louisville)

6. Yazmeen Ryan – Portland Thorns FC (Texas Christian University)

7) Madison Haley – Chicago Red Stars (University of Louisville)

8) Tara McKeown – Washington Spirit (University of South California)

9) Viviana Villacorta – Orlando Pride (UCLA)

10) Deanne Rose – North Carolina Courage (University of Florida)

 

Deuxième tour

11) Taylor Otto – Racing Louisville FC (University of North Carolina)

12) Sam Coffey – Portland Thorns FC (Penn State)

13) Kirsten Davis – Racing Louisville FC (Texas Tech University)

14) Mikayla Colohan – Orlando Pride (Brigham Young University)

15) Victoria Pickett – Kansas City (Universty of Wisconsin-Madison)

16) Lucy Parker – Kansas City (UCLA)

17) Addie McCain – Kansas City (Texas A&M)

18) Kelsey Turnbow – Chicago Red Stars (Santa Clara University)

19) Anna Heilferty – Washington Spirit (Boston University)

20) Alyssa Malonson – North Carolina Courage (Boston University)

 

Troisième tour

21) Parker Goins – Racing Louisville FC (University of Arkansas)

22) Amirah Ali – Portland Thorns FC (Rutgers University)

23) Taryn Torres – Sky Blue FC (University of Virginia)

24) Kerry Abello – Orlando Pride (Penn State)

25) Brianna Alger – Chicago Red Stars (Washington State University)

26) Joelle Anderson – Houston Dash (Pepperdine University)

27) Makamae Gomera-Stevens – Houston Dash (Washington State University)

28) Jimena Lopez – OL Reign (Washington State University)

29) Sydney Schneider – Washington Spirit (University of North Carolina-Wilmington)

30) Myra Konte – North Carolina Courage (Vanderbilt University)

 

Quatrième tour

31) Emily Smith – Racing Louisville FC (University of California, Berkeley)

32) Channing Foster – Chicago Red Stars (University of Mississippi)

33) Delanie Sheehan – Sky Blue FC (UCLA)

34) Kaylie Collins – Orlando Pride (University of South California)

35) Alissa Gorzak – Chicago Red Stars (University of Virginia)

36) Alex Loera – Kansas City (University of Virginia)

37) Hannah Betfort – Portland Thorns FC (Wake Forest University)

38) Brookelynn Entz – Kansas City (Kansas City University)

39) Mariana Speckmaier – Washington Spirit (Clemson University)

40) Tess Boade – Sky Blue FC (Duke)

Hichem Djemai