Malgré les ambitions assumées du Président de l'ASJ Soyaux, Denis Bodi, un brin sarcastique lors de la présentation de la D1 Feminine en septembre dernier. Le club de Charente peine à montrer son réel potentiel en ce début de championnat. On a voulu comprendre pour quelles raisons avec l’entraîneur adjoint, Nicolas Goursat et Anna Clerac, véritablement déçue et frustrée par cette contre performance.


Votre ressenti sur ce match ?
Le ressenti, c'est qu'on avance pas beaucoup malgré ce qu'on peut proposer, malgré l'effort des filles, le travail accompli. Le résultat fait qu'on prend pas de point et qu'on avance pas donc y'a quand même un brin de déception. Néanmoins il y a des choses positives pour un club comme nous, donc on va se remettre au travail pour rapidement lancer notre saison.

Il a quand même manqué de peu dans ce match.
Oui, oui, on aurait pu aussi prendre la correction en début de match, donc ça va vite d'un camp à l'autre et derrière on aurait même pu empocher le match nul, donc voilà. Les émotions très rapidement en haut et très rapidement en bas donc un peu de déception, mais on a montré de bonnes choses, donc partagé on va dire.

Le plan de jeu, c'était de jouer assez haut, de se projeter, et de jouer rapidement ?
On savait de toute façon qu'on allait pas forcément avoir la possession comme c'était le cas contre Rodez (1-1). On a une capacité de se projeter rapidement vers l'avant avec des joueuses qui vont assez vite. Après le fond de jeu est cohérent. C'est bien joli de vouloir jouer au football, mais le résultat c'est ce qui compte et dans l’efficacité, je pense qu'on doit progresser encore. Le bloc était assez bas, voir même médian avec Laura Bourgouin qui allait presser, qui elle aime bien allait gratter ces ballons. On a réussi à le faire sur les quatre-vingt dix minutes, choses que beaucoup de joueuses pourraient peut être pas faire non plus, donc voilà. Contrairement à l'erreur qu'on avait pu faire contre Lyon, où on a un peu bafoué les consignes du départ, là on était mieux en place, donc forcément on a réussi à amener beaucoup de difficulté à Juvisy.

Quel était le mot de la pause après la première mi-temps ?
Les points positifs, dans l'état d'esprit on était là, c'est une de notre force depuis le début de saison, on a un groupe très très soudée et c'est ce qui va nous faire avancer. Tout en leur mettant le petit bémol qu'on a tendance à donner le bâton pour se faire battre. Et voilà les quinze premières minutes où on était en difficulté, ça vient que de nous même et ça c'est très frustrant. Charge à nous maintenant de se mettre au boulot et de gagner un peu en sérénité sur ces phases de jeu, parce qu'on doit pas se mettre en difficulté nous-mêmes.

 

 

Anna Clérac : "Je sors du match avec des regrets"

 

Anna Clérac, en tant que joueuse qu'est-ce que tu retiens de ce match ?
On a manqué d’efficacité et que si on avait mis toutes nos occasions, je pense qu'on aurait pu revenir au score et même mener au score. Après elles aussi elles ont en loupé... Maintenant faut passer à la semaine suivante et au match prochain, absolument gagner.

Est-ce que vous prenez en compte la stratégie de l'adversaire ?
On prend en compte forcément l'adversaire, on sait que Juvisy est une équipe référente de ce championnat de D1, avec des joueuses internationales, avec un vécu et une expérience nettement plus élevée que la notre. Donc forcément on adapte tout ce qu'on met en place en fonction de l'adversaire.

Vous étiez à deux doigts de revenir au score, comment vous expliquer que ça n'est pas abouti ?
Parce que peut être que Soyaux à sa place en D1, maintenant il va falloir le concrétiser par des points. On est dans une position, où on doit se dire que les autres clubs doivent nous craindre aussi.

Vous attendez de la progression après ce match ? Une amélioration par rapport à la saison précédente ?
La progression en trois matchs... J'espère, c'est le but. Après voilà y'a eu des recrues, qui ont eu un petit temps d'adaptation aussi. Dans certain domaine, oui, je pense qu'on a progressé mais dans d'autres, j'irai pas dire qu'on a régressé mais on a du boulot à faire.

On sent qu'il y avait vraiment la place pour mettre ce deuxième but pour Soyaux.
Oui et croyait moi qu'on a essayé d'insister là dessus après [Anna] pourra mieux vous dire les choses...

Quel est ton ressenti de ton côté, Anna ?
Oui, on a eu plusieurs, enfin moi j'ai eu plusieurs face à face, et j'ai pas été assez efficace devant le but et je sors du match avec des regrets. Parce que si je met mes occasion, on peut revenir à égalité.

Vous avez eu un petit coup dur avec l'arrêt d'Amandine Guérin, comment vous le gérez ?
Bah tant que j'ai pas toutes les infos sur ça, j'ai pas forcément envie de communiquer, parce que voilà j'ai pas tous les éléments pour être très très honnête... Là je parle même pas de football, je parle de la personne. Moi le premier, je suis abattu par ce qui lui arrive, parce que c'est une professionnelle, qui nous a beaucoup apporté sur les quatre dernières saisons. Donc voilà je suis très attristé par ce qui lui arrive. On attend de plus amples éléments afin de pouvoir communiquer. Le Président a fait un mot très touchant pour Amandine, maintenant on va essayer de l'accompagner dans sa vie future, de bien se soigner et puis en espérant qu'elle puisse emprunter une autre voie footballistique.

En tant que coéquipière, Anna ?
Franchement, j'y ai beaucoup songé... Enfin, on était sereine quand on avait Amandine dans les buts. On savait qu'elle pouvait sortir à tout moment une claquette ou n'importe quelles occasions. On était tranquille. Après Romane [Munich] c'est une bonne gardienne et elle prend la relève, c'est une très bonne gardienne aussi.

 

Photos : Nelson Fatagraf

Dounia MESLI