La saison dernière s'était achevée avec le sentiment que Montpellier n'était pas loin, ni du PSG ou même de l'Olympique Lyonnais qui a pourtant réalisé le triplé. Montpellier n'est pas loin mais à chaque fois la marche se révèle trop haute. Ravir la deuxième place qualificative pour la Ligue des Champions ou remporter la Coupe de France, des objectifs que se fixent le club, les joueuses et qui sont vécus comme des projets atteignables plutôt que comme des vœux pieux face à la concurrence. Au point de réussir cette saison ?

La saison qui vient de s'écouler a probablement dû être difficile à avaler pour le MHSC. Les Montpelliéraines étaient parvenues à monter en puissance sur la première partie de l'année 2015, confirmant ensuite ces dispositions sur la première partie de saison 2015/2016 avec une phase de matches allers conclue sans défaite et à la deuxième place du classement.

La suite, on la connaît, un début d'année 2016 compliqué avec des défaites à domiciles face aux rivales du PSG et Juvisy et une fin de saison où Montpellier a du batailler pour conserver une honorifique troisième place au dépens de Juvisy. Une victoire en Coupe aurait pu faire oublier cette déception mais Louisa Nécib en avait décidé autrement et enlevait aux Héraultaises leurs derniers espoirs de trophée.

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Là où la déception s'accentue, c'est que beaucoup s'étaient convaincus que cette saison 2015/2016 pouvait être « l'année où jamais » pour Montpellier. Une équipe stable face à un PSG en reconstruction permanente pour tenter de rattraper l'OL, Montpellier pouvait brouiller les cartes et y est presque parvenu. Cette saison, le MHSC a perdu trois joueuses cadres, la tumultueuse Andressa Alves partie au FC Barcelonaise, Rumi Utsugi a rejoint le Reign de Seattle en NWSL et la capitaine Kelly Gadéa débarquée du côté de Marseille.

Du côté du staff, ces chamboulements n'empêche pas de rester ambitieux. Dans cette optique, la « régularité » est l'un des maîtres-mots du coach Jean-Louis Saez à l'approche de la nouvelle saison. Parvenir à « durer toute une saison », c'est en somme le cap que doivent passer les Héraultaises qui à chaque fois se sont montrées brillantes mais sur des demis-saisons.

C'est le constat depuis deux exercices. En 2014/2015, le MHSC a pris 30 points sur les 11 premières journées, et 36 sur la deuxième partie de saison. La saison dernière, le contraste est encore plus saisissant : 40 points en début de saison, puis 31 sur les 11 dernières journées. C'est l'un des points sur lesquels Montpellier sera attendu cette saison et qui sera déterminant dans sa capacité à viser plus haut.

Un gros potentiel offensif

En défense, le départ de Kelly Gadéa sera compensée par l'arrivée de Marine Haupais, en provenance de Rodez. Marine Haupais qui sort de quatre saisons pleines dans l'Aveyron dont deux où elle a porté le brassard de capitaine. Une régularité qui lui a permis d'être récemment sélectionnée en équipe de France B aux côtés notamment de Valérie Gauvin sa désormais coéquipière à Montpellier.

Les deux autres recrues du MHSC sont plutôt à mettre dans le secteur offensif. D'abord Lindsey Thomas qui fait son retour dans l'Hérault après une saison réussie en prêt avec le club suisse du FC Bâle. C'est ensuite l'arrivée de Clarisse Le Bihan, ex-guingampaise et réserviste en attaque pour l'équipe de France aux Jeux Olympiques cet été.

Deux joueuses tournées vers l'offensive avec Lindsey Thomas qui pourrait être positionnée dans un couloir, et Clarisse Le Bihan comme attaquante axiale. Elles viendront compléter une ligne offensive fournie aux côtés de Laetitia Tonazzi, Sofia Jakobsson et deux autres espoirs françaises en attaque Marie-Charlotte Léger et Valérie Gauvin qui ont toutes les deux connu leur première sélection en bleu la saison passée. Avec Clarisse Le Bihan, elles représentent l'avenir de cette équipe montpellieraine et pourquoi pas de l'équipe de France en vue de l'Euro et de la Coupe du Monde 2019.

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Derrière, les doutes du MHSC pourrait venir du milieu de terrain. Un entrejeu où c'est Sandie Toletti et Virginia Torrecilla qui devraient être le plus souvent alignées. Mais derrière les deux titulaires, Jean-Louis Saez disposera de moins d'options que la saison dernière. Le retour de blessure d'Anouk Dekker devrait représenter une première option mais le club cherche toujours une joueuse qui pourrait être positionnée sur le côté gauche du milieu héraultais.

Face à cette situation où des manques pourraient se révéler dans l'effectif du MHSC, Jean-Louis Saez mise sur les U19 du club, avec l'espoir de faire émerger des joueuses qui soient capables de s'installer dans le groupe pro. Le coach a d'ores et déjà inclus Morgane Nicoli en défense avec l'espoir de lancer définitivement la jeune joueuse de 19 ans. D'autres joueuses pourraient suivre.

Un choix et une contrainte pour Montpellier qui espère pouvoir s'appuyer sur ses jeunes et ainsi mettre toutes les chances pour enfin assurer une saison pleine, condition sine qua non pour tutoyer les sommets.

Hichem Djemai