Après la défaite face aux Pays-Bas et l’élimination de l’Italie en quart de finale de cette Coupe du Monde, Milena Bertolini a fait le bilan du tournoi pour son équipe. Un ressenti très positif notamment pour l’avenir du football féminin en Italie.
« Bien sûr, nous sommes tristes ce soir car c'est le cas lorsque nous devons subir une défaite. Cependant, nous sommes très fières et ravies d'avoir fait de bons résultats ici dans cette Coupe du Monde. (…) Je ne m'attendais pas à de tels résultats. Lorsque nous avons quitté l'Italie, je ne pensais pas que serions capables d’atteindre un tel niveau, surtout dans la phase éliminatoire de la Coupe du Monde. »
Son message à l’issue du match alors que son équipe était réunie sur le terrain
« Les joueuses étaient là, le staff aussi. Tout ceux qui ont contribué à notre résultat, à notre campagne en préparation et pendant la Coupe du Monde. (...) Je leur ai dit que j'étais absolument fière de leur travail et qu'elles devaient être heureuses de ce qu'elles avaient accompli.
Elles ont permis au public italien de tomber amoureux de ce sport et d'apprécier cette discipline. Je crois qu'elles ont beaucoup fait pour faire avancer la cause du football féminin en Italie. Et je crois aussi que l'on pourra faire beaucoup plus dans les prochaines années. Je crois que les joueuses ont gagné en confiance, et qu'elles sont beaucoup plus conscientes de ce qu'elles peuvent apporter. »
Son bilan de la rencontre, et notamment sur la différence entre les deux mi-temps
« Nous avons eu quelques difficultés après la pause sur le plan physique. D'un point de vue tactique, nous avons été en mesure de nous mettre au niveau des Néerlandaises. Nous les avons contré assez efficacement en première mi-temps. Mais lorsque l'on joue un quart de finale, en particulier contre les Pays-Bas, il faut tout faire pour les empêcher de marquer et marquer vous-même, car on n'a pas beaucoup d'occasions en 90 minutes.
Après la pause, nous avons eu du mal. Quand je suis arrivée dans le vestiaire, j'ai vu la fatigue sur le visage des joueuses et malheureusement je n'avais que 3 changements possibles. Je les ai fait [vu] qu'il y avait des joueuses blessées et il a fallu lutté parce que nous avions beaucoup de joueuses épuisées au cours de cette partie. Dès la mi-temps, il y avait beaucoup de fatigue, et nous n'étions pas en mesure de proposer une opposition sérieuse aux Pays-Bas.
« Nous sommes arrivées fatiguées à la Coupe du Monde »
C'est vraiment dommage de ne pas avoir profité [de nos actions] sur coup de pied arrêté. Et avec la fatigue, c'est vrai que l'on perd parfois en lucidité, et on prend parfois de mauvaises décisions. (...) Nous sommes arrivées fatiguées à la Coupe du Monde, et lors de ce 5e match, nous étions quasiment vidées. Nous avons ressenti cette fatigue très durement lors de la deuxième mi-temps aujourd'hui.
(...)
Il ne faut pas oublier que les joueuses italiennes ont affronté des professionnelles dans cette Coupe du Monde. [Les joueuses italiennes] sont des amatrices et ce qu'elles ont réussi à obtenir est extraordinaire. Grâce à leur talent, leur esprit d'équipe, elles ont été en mesure de se mettre au niveau des meilleures professionnelles. Aujourd'hui, ce qui compte, c'est que les clubs et les dirigeants [en Italie] permettent aux joueuses d'avoir les mêmes conditions de travail que les autres professionnelles dans le monde. »
« Les joueuses ont pleuré parce qu'elles ont beaucoup rêvé »
Sur les valeurs montrées sur le terrain par les joueuses
Nous sommes ravies quand on voit ce que les joueuses ont fait sur le terrain, à s'entraider, à tout donner, même lorsque elles étaient épuisées. Il faut leur tirer notre chapeau. Je crois que c'est également pour ça que les joueuses néerlandaises ont félicité les Italiennes [plusieurs joueuses ont aussi échangé leurs maillots].
Ce sont des valeurs que l'on aimerait voir dans le football en général. Parfois, l'on voit des jeunes qui s'entraînent et qui prennent du plaisir. Mais lorsque cela devient plus sérieux, plus professionnel, on perd de vue ces valeurs-là. On voit que nos joueuses ont toujours à coeur ces valeurs.
Sur les larmes des joueuses italiennes
Toutes les joueuses ont pleuré [après le match]. Quand on s'est rassemblées, il y a eu aussi beaucoup de larmes, car quand on s'engage à fond, on y croit, c'est votre passion, donc c'est naturel, d'être déçue, de pleurer, de montrer ses émotions, d'être bouleversée.
Les joueuses ont pleuré parce qu'elles ont beaucoup rêvé (...) Il y a eu des larmes, car c'est terminé et c'est compréhensible. Mais ce n'est pas fini, je crois que c'est simplement une étape, un tremplin pour le football féminin italien.
Photo: Getty Images / FIFA
Hichem Djemai