Selon une étude conjointe de la FIFA et de la FIFPRO, 152 joueuses - soit une sur cinq - ont été la cible de messages discriminatoires, abusifs ou menaçants sur les réseaux sociaux lors de la Coupe du Monde 2023. 

 

Les joueuses américaines ont été particulièrement touchées, recevant plus du double de messages abusifs que le deuxième pays le plus touché. Le rapport indique que l'homophobie est prédominante, représentant près de 20 % des messages abusifs, soit presque le double par rapport à la Coupe du Monde masculine 2022. Un total de 5,1 millions de publications a été analysé grâce à l'intelligence artificielle Threat Matrix, avec un accent sur les principales plateformes de médias sociaux. 

Le 6 août a été identifié comme le jour le plus abusif, marqué par la défaite des États-Unis. Le président de la FIFPRO, David Aganzo, souligne l'impact néfaste de cet environnement en ligne toxique sur la santé mentale des joueuses et joueurs, appelant à ne pas ignorer les abus persistants en ligne. Le rapport met également en lumière la prévalence de l'activisme politique et des abus politiquement motivés, avec une légère augmentation des abus envers les arbitres. Des efforts de surveillance ont été déployés, bien que certains messages ne puissent être entièrement masqués sur toutes les plateformes.

La joueuse colombienne Leicy Santos souligne la sensibilité de la question de la santé mentale des joueuses face à ces abus en ligne : “S'il y a une chose dont les footballeuses souffrent le plus, outre la défaite, ce sont tous les commentaires abusifs, les railleries, les insultes. Au-delà de ce que nous faisons en tant que footballeurs professionnels, nous sommes des personnes. Certains joueurs sont capables de supporter les abus scandaleux que nous recevons en ligne, mais d’autres ne le sont pas.” a déclaré la star colombienne Leicy Santos.

 

 

En tout, 5,1 millions de publications dans 35 langues ont été examinées : 697 joueuses et entraîneurs propriétaires de 2111 comptes sur Facebook, Instagram, TikTok, X et YouTube ont ainsi bénéficié de la protection de ce service. Par ailleurs, 239 comptes actifs détenus par 29 arbitres et les 32 équipes participantes ont également profité de couverture.

 

Il ressort de l’étude que :

  • 1 joueuse sur 5 (152) concernées par la Coupe du Monde 2023 a fait l’objet de publications discriminatoires, insultantes ou menaçantes
  • Les commentaires à caractère homophobe, sexuel ou sexiste représentent près de 50% des insultes constatées*
  • Les chances pour une joueuse de la Coupe du Monde 2023 d’être visée par des insultes en ligne étaient supérieures de 29% à celles pour un joueur de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™.

 

Le service de modération de la FIFA et FIF Pro utilise une intelligence artificielle (IA) pour protéger les participants des insultes en ligne, "nettoyer" leurs fils d’actualités et leur permettre de se concentrer sur leurs performances. Il évite également à leurs abonnés de se retrouver exposés à de tels commentaires, explique la Fédération dans son communiqué.

"Grâce au Service de Modération de la FIFA sur les réseaux sociaux, mis en place il y a un an avec le soutien de la FIFPRO, la FIFA a contribué à réduire l'exposition des joueurs/joueuses, des équipes et des officiels aux abus et aux messages de haine en ligne en signalant et en masquant plus de 400 000 commentaires. La discrimination n'a pas sa place dans le football ni dans la société. Ensemble, nous disons : NON À LA DISCRIMINATION !" a martelé le Président de la FIFA, Gianni Infantino.

"Les abus persistants en ligne touchent les footballeurs du monde entier et ne peuvent être ignorés. Cet environnement en ligne toxique est un endroit qui comporte des risques pour leur santé mentale et leur bien-être. Le monde du football a la responsabilité de protéger les joueurs dans leur cadre professionnel. Par conséquent, la FIFPRO et la FIFA ont accentué leur collaboration pour mettre en place des mesures préventives lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ en Australie et en Aotearoa Nouvelle-Zélande. Cependant, nous ne pouvons pas le faire seuls. Le football a besoin de l'implication de tous ses acteurs pour créer un environnement plus sûr et meilleur pour tous." a également déclaré le Président de la FIFPRO, David Aganzo.

Le service de modération sur les réseaux sociaux s’inscrit dans le cadre de la campagne No Discrimination de la FIFA, menée en association avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. Astrid van Genderen Stort, responsable du Service de Relations Extérieurs et des Partenariats au Haut-Commissariat des Nations Unies.

 

*Données issues de plus de 20 millions de messages contenant les noms d’utilisateurs des joueurs (20 millions pour Qatar 2022 et 5,1 millions pour Australie & Nouvelle-Zélande 2023), soit la plus importante étude comparative connue à ce jour pour le football masculin et féminin.

 

Crédit Photo : USA Women 

. La rédaction