La réaction du coach nantais, Mathieu Ricoul, suite à la défaite 1-0 de son équipe face au CA Paris, la quatrième défaite du FC Nantes en autant de match cette saison 2022/23 de D2 féminine.

 

Coeurs de Foot - Une défaite frustrante voir cruelle au vu de la débauche d’énergie de vos joueuses (la quatrième en autant de match sur cette saison, ndlr) ?

C'est cruel, cauchemardesque, il y a tous les adjectifs possibles qui peuvent être utilisés. C'est une spirale négative, on est dans mauvaise dynamique. On essaye, mais on n'est pas tranchant ni transcendant. On a des occasions mais on ne marque pas, il n'y a pas ce supplément d'âme qui permet de marquer.

Il y a de l'énergie, il y a la volonté, mais il manque ce déclic, ce déclic de marquer le but, ce déclic d'ouvrir le score. Si on ouvre le score, ce n'est plus pareil, mais le problème c'est que dans le foot si tu ne marques pas, tu te fais punir, et nous on se fait punir cash à chaque fois.

 

CDF - Vous avez essayé de changer de système en première période, mais sans rien donner et en seconde mi-temps vous avez fait des changements qui auraient pu être payants, mais le CA Paris a bien verrouillé sa défense ?

Oui c'est ça, on a essayé, mais on bute et on est brouillons dans nos animations offensives. A un moment donné, on veut tellement [marquer], on a des œillères et on s'enferme dans des choses qui ne fonctionnent pas. Il faut rester lucide, même si ça ne fonctionne pas. Si on doit gagner ce match-là à la 92e minute 1-0, on le gagne à la 92e, mais [ce n'est pas arrivé]. Il faut être patientes, il faut être lucides, il faut maîtriser ses nerfs et malheureusement on n'a pas su ou pu le faire, et on se fait punir.

 

CDF - La saison dernière Nantes jouait la montée, le club a terminé 2e du dernier exercice, cette saison on a le sentiment que vous êtes un club attendu et que cela pénalise votre "effet de surprise" ?

Il y a ça, on est conscient de cela, les joueuses ont consciences qu'on sera attendu tous les dimanches. Après on n'a pas la même équipe que l'année dernière, on a perdu volontairement ou involontairement, mais on a perdu des joueuses cadres qui étaient très importantes et forcément il y a un collectif à retrouver, il y a plein choses aussi [qui manquent], le niveau individuel de certaines n'est pas forcément à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre. Donc forcément collectivement il y a des choses à mettre en place et cela prend du temps, beaucoup de temps.

 

CDF - Comment se sentent les joueuses ? Avec six descentes cette saison, l'exercice va être rude...

Elles sont abattues, tristes.

En début de saison je l'ai trouvé bien [moralement]. Mais après on a tout qui s’enchaîne. Aujourd'hui l'infirmerie elle est pleine, elle est archi-pleine (il souffle), on ne peut même plus en mettre, tellement il y a en a, donc [c'est compliqué de gérer]. Il y a sept titulaires potentielles qui sont sur le flanc. C'est compliqué comme situation, on n'arrive pas à se sortir de ce cauchemar. Mais il va falloir trouver la solution. 

Exactement il y a six descentes, donc il faut travailler, il faut travailler mieux et trouver la solution, de toute façon il n'y a que ça à faire.

Dounia MESLI