Après la victoire de La Roche-sur-Yon face à Bordeaux en 16e de finale de la Coupe de France, nous avons pu échanger avec Malika Bousseau, la coach yonnaise satisfaite et ambitieuse pour la suite de la saison.

 

Malika Bousseau – On voulait aller au-delà des 16e. En tout cas depuis que moi je suis revenue avec les filles, c'est vrai qu'on butait toujours en 16e et contre Bordeaux. Donc là, c'est bien de pouvoir aller en huitièmes et ce qui était important c'était de pouvoir faire un match contre une D1. C'était aussi important pour savoir où on en était nous. Et puis, voilà c'est la Coupe donc j'y tiens. Il y a le championnat mais je veux que cette année la Coupe soit vraiment « une Coupe », qu'il y ait de l'animation à côté, qu'il y ait vraiment une autre ferveur que le championnat.

Cœurs de Foot – Par rapport au 16e de finale Bordeaux – ESOF de l'année dernière, aujourd'hui les rôles étaient inversés ?

M.B – Oui, elles sont à peu près dans la même zone où on devait être et puis j'ai envie de dire que c'est deux équipes qui jouent au ballon, donc un peu dans la même philosophie donc c'est vrai qu'on est deux équipes qui se ressemblent. Là, les rôles étaient inversés, nous on était le petit poucet et elles l'équipe de D1, avec deux objectifs différents. Une équipe qui joue le haut de tableau en D2, et puis une équipe qui joue le maintien comme nous l'année dernière.

CDF – Est-ce qu'en préparant ce match, vous avez essayé de faire abstraction du match de l'année dernière ?

M.B – Abstraction, oui et non. Je pense que quand le tirage a été fait, les filles y ont pensé. Par contre il fallait pas que ce soit ça qui prime donc ça a été une motivation supplémentaire (…) surtout celles qui ont vécu le match. Après, ça fait deux fois qu'elles nous éliminent aussi donc il fallait aussi casser cette spirale-là donc il y a aussi eu ça.

CDF – En début de match, on a eu le sentiment que du côté de votre équipe il y avait peut-être un peu de crainte, d'attentisme aussi...

M.B – Oui et puis le niveau entre la D1 et la D2. En D1, ça va plus vite, c'est plus agressif. Et nous, on a eu du mal à hausser notre niveau de jeu et surtout à aller plus vite notamment au milieu. On a pris un peu cher au milieu sur la première mi-temps. En deuxième, on a pu récupérer des ballons, et c'est vrai que ça a été un peu mieux en deuxième mi-temps là-dessus.

CDF – Après la pause, on a vu votre équipe jouer plus haut sur le terrain...

M.B – On a été allées chercher un peu plus haut, et serrer un peu plus haut. Et puis surtout serrer à deux, à trois et pas une seule une par une en laissant moins d'espaces.

CDF – Avant le match, on vous a vu prendre le temps de discuter avec Julie Pasquereau la première buteuse du match...

M.B – Toutes ! Je prends le temps de toutes eur dire un petit mot que ce soit Julie ou une autre. Je mets un point [d'honneur], c'est ma façon de faire. C'est vrai qu'avant chaque match, j'essaye de leur dire un petit mot à chacune ou par ligne, par complémentarité pour pouvoir leur donner les deux ou trois consignes mais en individuel.

CDF – Pour la suite, il y a l'objectif de la Coupe. En championnat, vous n'êtes finalement pas si loin que ça de Lille. C'est une fin de saison ambitieuse ?

M.B – Lille est toujours devant avec cinq points. Nous, il faudra faire en sorte de pas en perdre du tout et espérer... Espérer, c'est que Lille en perde. Mais oui, on court après Lille, qui est mieux placée que nous. A nous de rester derrière, de leur mettre la pression et puis on sait jamais, peut-être qu'à un moment donné, ça va basculer quelque part. A nous d'abord, avant de s'occuper de Lille, je pense que nous on fasse un sans-faute sur cette deuxième phase.

CDF – Votre équipe enchaîne actuellement une série de victoires après un début de saison compliqué. A quoi vous attribuez ce changement de visage de l'équipe ?

M.B – Je pense qu'il y a le problème quand vous descendez de D1 en D2. On a perdu quand même six joueuses entre les arrêts et les deux/trois départs (…) donc il a fallu réajuster l'équipe même si on a pas beaucoup recruter. C'était un choix, justement pour faire jouer les jeunes comme Lisa [Fragoli], Anaïs [Pugnetti], les plus jeunes, Mélanie Roux...

Voilà c'est un choix, il a fallu à un moment que les filles réatterrissent et [comprendre] que la D2 était beaucoup plus forte donc il fallait se hisser, ça allait pas venir tout seul. Je pense que les filles ont eu un peu de temps d'adaptation là-dessus.

Hichem Djemai