Coeurs de Foot - Au sujet de son parcours personnel
J'ai joué à l'ES 16, le PUC ainsi que le PSG étant plus jeune, mais en grande partie, je n'ai joué que dans des clubs de R1, donc mes fondements viennent de là on va dire. Mais je n'ai jamais rêvé d'être pro, malgré mes 12 ans dans le foot. Ce sont des choix de vie, mais le foot ça reste ma passion et moi ce que j'aime c'est me dépasser sur le terrain, être dans le vestiaire, chanter avec mes potes, et après faire la troisième mi-temps. C'est surtout pour le collectif, qu'on aime le foot.
CDF - Pour vous ce match de Coupe de France, c'est un peu un match de gala, avec tous vos supporters qui ont donné de la voix pour vous. Comment vous l'avez vécu justement sur le terrain en tant que joueuse ?
C'était la récompense de tout le parcours qu'on a fait, avec des victoires serrées et intenses à chaque fois. Aujourd'hui c'était vraiment une fête dans le sens où on ne croyait pas énormément en nos chances de victoire, on était conscientes du décalage entre une D1 et nous [une R1, deux divisions en-dessous], mais par contre on a tout misé sur le fait de prendre du plaisir, d'écouter la ferveur de nos supporters. Quand on se prenait un but et qu'on revenait au milieu de terrain, au moins on en profitait pour écouter un peu les chants, et apprécier ce moment avec nos supporters.
CDF - On peut dire que ça vous a réconforté d'avoir vos supporters derrière vous, pour vous encourager malgré les buts que vous preniez ?
Clairement ! Cette ambiance de folie [on a apprécié], on sait que tout le club est en fête, on parle de nous [dans les médias], et ce sont des matches de plus dans notre saison, ce sont des matches "gratuits", ce sont des matches que d'habitude on ne joue pas, jouer en Coupe de France au mois de février, ça ne m'était jamais arrivée, c'était la première fois de ma vie que j'étais qualifiée en 1/8 de finale, comme la plupart des joueuses de mon équipe. Pour nous c'est du bonus et on en a profité à fond.
CDF - Tu fais quoi à côté du foot justement ?
Je suis journaliste chez RMC, je fais du terrain mais aux infos générales, tout sauf le sport. Je vais aller aux Jeux Olympiques, donc je fais parfois le sport (sourire).
CDF - Tu joues dans un club amateur, mais comment tu vois le football féminin à ton échelle ?
Je trouve justement que d'être dans cette structure "amateur", c'est justement on va dire, développer notre passion commune, une passion qui prend du temps et qui est super importante à côté de notre vie professionnelle. Je pense que dans mon équipe personne n'aspire à devenir pro un jour, mais par contre on est des amatrices hyper engagées, et se frotter au monde pro, c'est ce qui nous fait plaisir, et en même temps on se rend compte de la différence [de niveau].
CDF - Qu'est-ce que vous vous êtes dit à la fin du match ? Qu'est-ce que le coach vous a dit ?
(Elle réfléchit) A la fin... Surtout à la mi-temps, le discours c'était qu'on était rigoureuses et que c'était l'essentiel, et qu'on s'en fichait un peu d'en prendre 5-6 ou 7 derrière, l'important c'était d'être solides défensivement et de rester rigoureuses et engagées. Aujourd'hui ce qui est primordial, c'est que ça paye en championnat, on était barragiste pour la D2 l'an dernier, on peut toujours l'être cette année, on est même bien parti pour l'être, donc ça va être ça l'objectif. Je pense que l'épopée Coupe de France ça nous a soudé encore plus pour la suite de la saison. Dans notre division on prend plus de plaisir parce que le niveau est équivalent, on joue au foot [on ne subit pas autant].