A la veille du match amical entre la France et le Canada, qui aura lieu ce soir à 21h, Amandine Henry et Eugénie Le Sommer se sont présentées en conférence de presse au Roazhon Park (Rennes). L’occasion pour la capitaine et la vice-capitaine des Bleues d’aborder la rencontre face à la 4e nation au classement FIFA, mais également d’évoquer comment elles situent cette équipe de France.
Il y a eu un résultat fort face au Nigeria (8-0) mais malgré tout un discours de Corinne Diacre qui était un petit peu mitigé sur la manière. Quel est votre avis sur ça ?
Amandine Henry : C’est sûr que le résultat il est très bon, mais il faut mettre la manière aussi parce qu’il faut qu’on ait beaucoup plus d’exigence pour arriver à cette coupe du monde. Ne pas se relâcher. On sait qu'à chaque match, c'est important d’avoir une bonne entame et qu’il ne faut pas attendre la demi-heure pour être présentes.
Ce que vous avez montré en deuxième période par contre était encourageant. Notamment en termes de respect des consignes, la sélectionneur l’a souligné. C’est sur ça que vous vous êtes appuyées pour préparer ce match face au Canada ?
Amandine Henry : Oui c’est sûr qu’à la mi-temps la coach n’était pas très satisfaite de nous, au niveau technique où on a eu pas mal de déchets. C’est ce qui a fait qu’en deuxième mi-temps on s’est un peu plus appliquées. On a mis plus de mouvements et c’est ce qui a fait qu’on a été meilleures.
Eugénie, tu es un peu la « Bretonne de l’étape ». Qu’est-ce ça fait de revenir à Rennes ? On sait que le public ici est très friand de l’équipe de France féminine.
Eugénie Le Sommer : Oui forcément j’aime bien revenir dans ma région. Et je sais qu’en plus le public répond souvent présent ici, donc ça fait toujours plaisir d’être encouragées et de sentir le public derrière nous. Et oui moi qui suis bretonne, forcément de rejouer sur mes terres je suis la plus heureuse.
C’est une bonne chose aussi d’arriver dans de bonnes conditions, avec ce bon résultat vendredi, pour préparer le match du Canada ?
Eugénie Le Sommer : Oui bien sûr c’est plus facile d’aborder ce deuxième match quand on a une victoire très large au premier match. Après on ne va pas se reposer là-dessus. On sait aussi que, sans manquer de respect au Nigeria, elles étaient plus inférieures au Canada. Ça va être un match très difficile qui nous attend [contre le Canada], et ça sera complément différent de ce qu’on a pu vivre face au Nigeria.
A un an d’une grande échéance, vous vous situez où par rapport aux autres équipes ?
Eugénie Le Sommer : Je pense qu’on est parmi les meilleurs équipes, on est dans le top 10 mondial. Après, dans une compétition ça peut aller très vite et on peut très bien être favorite et tomber en poules. Y a pas vraiment de vérité dans le football. On a une place de « favorites » mais il ne faudra pas se contenter de ça. L’équipe est en construction, on a encore beaucoup de progrès à faire et le classement ça veut rien dire. Ce qui comptera ce sera les matches et de gagner les matches surtout.
Amandine Henry : Pour savoir où on en est c’est un peu compliqué. Nous on est focus sur nous-mêmes. C’est sûr que de rencontrer différentes nations avec différents styles ça nous permet de prendre de l’expérience. Après, le but du jeu c’est d’être présentes le jour J, donc ça sert à rien d’être les meilleures maintenant et de ne pas réponde présentes dans un an. Il faudra être conquérantes.
Justement sur les progrès à effectuer, vous pouvez détailler un peu ?
Eugénie Le Sommer : Engranger de l’expérience. Prendre confiance. Retrouver des automatismes. Parce que c’est vrai qu’on joue toutes dans différents clubs et quand on arrive en l’équipe de France il faut réussir à parler le même langage sur le terrain. Ce n’est pas toujours évident donc ces matches-là nous servent aussi à ça. Puis ça permet de se confronter à d’autres équipes, d’avoir des scénarios différents, pour être prêtes à tout quand on jouera cette coupe du monde.
Amandine, quel portrait peux-tu nous faire du Canada ?
Amandine Henry : C’est une équipe athlétique. Elles jouent quasiment toutes aux États-Unis, donc oui je m’attends à des joueuses athlétiques, qui aiment les duels. Ça sera à nous de prendre la possession de balle et de ne pas avoir peur du duel tout simplement. Puis de mettre les premières occasions dès qu’on les aura.
Vous êtes deux joueuses expérimentées. C’est très important pour l’équipe de France, notamment pour aider à garder son « calme » dans les gros matches ?
Amandine Henry : Dans les gros matches ou les petits matches de toute façon il faut toujours garder son calme. C’est très important, et puis le fait qu’on soit cadres de cette équipe, il faut montrer l’exemple. Il ne faut pas perdre son football aussi, même si les scénarios sont complètement différents parfois. Qu’on perde ou qu’on gagne, il faut garder notre ligne de conduite qui est de jouer au football et d’aller de l’avant.
Eugénie Le Sommer : Oui forcément on a cette expérience-là. Mais comme disait Amandine c’est à nous de montrer l’exemple, d’entourer les jeunes. On a beaucoup de jeunes qui ont peu d’expérience dans l’équipe, donc ces matches-là aussi permettent d’engranger cette expérience dont on aura besoin dans les grandes compétitions. Il faut qu’à chaque sélection elles engrangent ça, et à nous de les accompagner et d'essayer de faire en sorte que l’équipe soit performante.
Avec Infosport + (Canal) et Ouest France