Quatrième au mondial 2011, quatrième aux Jeux Olympiques de Londres, 1/4 de finaliste lors de la dernière Coupe du Monde au Canada, 1/4 de finaliste lors de ces Jeux Olympiques à Rio... L'histoire ne cesse de se répéter pour l'équipe de France. Les Bleues étaient pourtant chargées d'espoir et de détermination pour ce nouveau challenge à relever. Mais voilà, elles peinent encore et toujours à se faire une place sur le podium, malgré leur troisième place au classement FIFA. Attentif à vos retours, on a voulu comprendre. Voici les points qui ressortent le plus souvent chez les supporters et notre analyse.
L'entrée des joueuses lors de France/Canada, le 12 août 2016 à Sao Paulo, Brésil (AP Photo/Nelson Antoine)
Les points à revoir
Le coaching
Au poste depuis 2013, Philippe Bergeroo a du mal à "construire" une équipe de France, championne, de "tueuses" comme le dirait si bien Eugénie Le Sommer. Le manque de présence du coach français, est certainement un point qui peut expliquer cette situation, dont les mauvais choix lors des matchs et des sélections. Comme celui de ne prendre que deux attaquantes pour ce tournoi, quand le Canada avait par exemple, 3 attaquantes au sein de son effectif (Tancredi, Beckie et Sinclair). Ou alors l'éviction de Gaetane Thiney en équipe de France, qui ne passe pas dans les esprits de bon nombre de supporters.
Les individualités, non complémentaires
Les Bleues ont toutes un jeu assez différents les unes des autres, qui a du mal à créer une symbiose. Pourtant, leur individualité font d'elles des joueuses d’exceptions. A la pointe de la technique et craintes pas de nombreuses équipes, qui ne cessent de tarir d'éloges sur leur jeu, les Bleues pêchent pourtant très souvent devant le but, malgré les tentatives. De fortes personnalités, qui ne parviennent pas à créer une cohésion de groupe, importante dans de telle compétition.
L'omniprésence des lyonnaises
Point fort dans l'état, il peut se révéler handicapant pour une équipe comme celle de la France. Douze joueuses sur les 18 de la sélection pour Rio, étaient lyonnaises - avant 2016 - et avaient l'habitude de jouer ensemble (même si Elise Bussaglia et Amandine Henry ont quitté l'effectif depuis). Cela a créé un certain décalage en équipe de France, une difficulté pour intégrer les non-lyonnaises. Mais les Bleues ont eu un mois pour accorder leur violon, créer des automatismes entre elles pour développer un jeu efficace en équipe. Cela n'a pas suffit, les joueuses ne sont pas parvenues à marquer par leur efficacité lors des matchs. La présence des joueuses étrangères comme Ada Hegerberg, Pauline Bremer ou encore Saki Kumagai ont également joué un rôle de premier ordre lors de la finale de Ligue des Champions. Ce qui peut révéler une carence pour les lyonnaises, qui vont jouer en équipe de France par la suite.
Un jeu inadapté
Alors que les autres équipes tendent à évoluer, l'équipe de France continue à jouer comme avant, sans prendre en compte les tactiques des autres pays. L'évolution d'une équipe est un élément important pour sa réussite. La stratégie mise en place par le coach est à revoir, mais la tactique établie par les joueuses lors de leurs matchs est également prépondérante pour maintenir le niveau de cette équipe Tricolore. Les déplacements et la vision du jeu ont été de vraies faiblesses pour les Bleues, durant leur match face aux grandes équipes. Les joueuses ont parfois fait les mauvais choix, par manque de communication, ne sont pas parvenues à prendre leur adversaire par surprise...
Un mental en berne
L'équipe de France se fait souvent passer devant mentalement, n'arrive pas à rebondir après un but lors d'un match, c'est ce qui fait le plus défaut aux Bleues lors de leur match.
Les critiques peuvent également mettre en doute l'équipe et faire perdre la confiance en elles des joueuses. Mais la préparation mentale est tout aussi importante chez une footballeuse professionnelle, que sa préparation physique. C'est dans ce sens, que la force mentale est un fait à prendre en compte sérieusement. L'abstraction des faits extérieurs lors des 90 minutes, si ce n'est plus d'un match, sont à passer au-dessus de tout cela.
L'aura, l'âme de l'équipe de France
C'est ce sentiment que les supporters reprochent le plus souvent aux Bleues. Un manque de réalisme devant le but, malgré le talent des joueuses et le potentiel de l'équipe. Une aura, qui ne demande qu'à éclore chez les Bleues. Un passage, qui se fera par la concrétisation d'une place sur le podium et l'obtention d'un titre international (l'unique titre pour les Bleues étant Chypre). C'est dans cette optique, que des changements devront être opérés pour créer l'harmonie suffisante pour atteindre l'objectif tant attendu !
Les clés du renouveau pour les Bleues
Un changement
Beaucoup attendent un renouveau avec un nouveau coach, un remaniement de l'équipe également. Mais qui pourra remplacer Bergeroo ? Quelles joueuses méritent plus cette sélection en Bleue ? Deux questions en suspens, mais qui trouveront probablement rapidement des réponses. Il s'agit également d'avoir un meilleur encadrement de cette équipe de France, qui souffre parfois d'un manque de préparation tactique et mentale.
De fervents supporters
Malgré leur déception, leur frustration, leur agacement pour certains, les supporters français portent en eux cette ferveur inconditionnelle, pour l'équipe de France féminine. Une ferveur qu'il faudra regagner pour les Bleues, dès cette année en match amical, avant le début de l'Euro 2017. Un tournoi européen, qui sera un défi de taille pour les Bleues. Elles devront faire leur preuve sans trébucher cette fois, avant de se concentrer sur la Coupe du Monde 2019.
Une génération dorée
Le succès des Bleues 19 à l'Euro 2016, peut laisser espérer un bel avenir pour la France. Une génération que tout le monde attend, et qu'il faudra prendre en compte dans l'effectif, pour la prochaine étape, afin d'apporter de la fraîcheur chez les Bleues. Une raison plus louable, reste la préparation pour la Coupe du Monde 2019. La jeunesse est un véritable point fort chez certaines équipes, pour ne citer que les Etats-Unis (Mallory Pugh), le Canada (Jessie Fleming) ou encore la Suède (Stina Blackstenius)... Des joueuses comme Katoto, Morroni ou encore D. Cascarino auraient de fortes chances d'être dans la liste pour ce mondial en France !
La D1 Feminine
Véritable vivier de joueuses talentueuses - dont des joueuses étrangères - le championnat français peut se targuer d'être l'un des championnats les plus importants dans le monde du football féminin. Un fait qui a son importance pour les Bleues, dont la plupart jouent en France (sauf Henry et Bussaglia). Le niveau ne cesse d'augmenter et c'est un fait qui va renforcer la préparation physique des joueuses qui pourront être sélectionnées.
En résumé, les Bleues manquent de certains éléments pour concrétiser leur rêve de médaille et renverser la tendance qui plane sur leur têtes depuis des années. Elles devront se remettre une nouvelle fois en questions pour espérer décrocher un titre ou une médaille dans le futur. Leur prochain challenge est de taille, puisqu'il s'agit de l'Euro 2017. La France n'est jamais arrivée en finale, l'Allemagne, la bête noire des Bleues en Europe a remporté sept éditions sur huit pour cette compétition. La tâche s'annonce donc corsée pour les Bleues, qui ne seront probablement pas favorites dans ce tournoi européen. Cinq autres équipes se sont déjà qualifiées pour cette compétition : Pays-Bas, Suisse, Angleterre, Norvège et Espagne. Il reste 9 places en jeu, pour y participer... Si l'équipe de France n'arrive pas à aller de l'avant, et à trouver des solutions pour renverser la tendance, l'Euro 2017 sera des plus compliqué à remporter.
Photos : Giovani Pablo & Olympic.ca