« L’image des ambassadrices que j’ai c’est Steffi Jones »,
« J’étais très contente mais j’essaie surtout de mener à bien ma participation »

 

L’une évolue au PSG depuis juillet 2013 et l’autre fait les beaux jours de l’Olympique Lyonnais depuis octobre 2010. Laura Georges et Camille Abily ont, en dehors de leur passion pour le ballon rond, un point commun. Elles ont, toutes deux, été nommées ambassadrices de l’UEFA et ont pour mission de contribuer au développement du football féminin en Europe.
La première compte plus de 100 sélections en équipe de France. Laura Georges, défenseure au PSG est également championne de France 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012, vainqueur de la Champions League avec Lyon en 2011 et 2012 et détentrice de la Coupe de France 2012 et 2013.
La seconde compte également à son actif plus d’une centaine de sélection en équipe de France. Le milieu de terrain offensif, Camille Abily est championne de France 2004, 2005, 2007, 2008, 2011, 2012 et 2013, vainqueur du championnat nord-américain WPS 2010 et de la Champions League 2011 et 2012 ainsi que de la Coupe de France 2012 et 2013.
Cœurs de Foot est allé à leur rencontre pour savoir comment elles comptent s’y prendre pour favoriser le développement du football féminin !

CDF : Comment avez-vous réagi suite à cette nomination ?
L.G : « J’étais très contente. Surprise et très honorée. L’image des ambassadrices que j’ai c’est Steffi Jones. Je la voyais souvent dans les publicités lors des matchs de Ligue des Champions faisant la promotion du rôle d’ambassadrice et je me disais que c’était une cause noble. Et lorsqu’on m’a appelée, j’étais un peu confuse, étonnée. On m’a invitée à Lisbonne pour parler du projet d’ambassadrice et j’ai naturellement accepté ! »

C.A : « Le but pour l’UEFA était de recruter plusieurs joueuses ayant de l’expérience pour mettre en avant le football féminin. J’étais très contente mais j’essaie surtout de mener à bien ma participation »

CDF : Quel sera votre rôle en tant qu’ambassadrices ?

L.G : « Mon rôle est d’aller à la rencontre de jeunes joueuses essentiellement dans des pays qui ont du mal à développer le football féminin. J’ai déjà eu une expérience similaire, toujours avec l’UEFA, en Lettonie. J’ai assisté à un tournoi des U17 et U19, on a pris le temps de discuter de mon statut de joueuse professionnelle, de mon parcours, de ma vie au quotidien (comment j’alliais ma vie privé et ma vie de joueuse) et surtout de la vie en général. C’était un véritable échange entre les jeunes et moi-même ! C’est également un échange avec les fédérations. Parce qu’ambassadrice ce n’est pas seulement rencontrer les joueuses ! C’est aussi rencontrer les dirigeants de fédérations, les entraîneurs, c’est les encourager et surtout leur montrer que c’est une bonne chose de s’investir dans le football pratiquer par les femmes. C’est en quelque sorte un rôle de médiatrice. Il y a une liste de pays dans lesquels nous devons nous rendre en tant qu’ambassadrice comme la Bulgarie ou la Serbie ».

C.A : « On va aller à la rencontre des fédérations, aussi bien dans les pays de l’est que latins, là où le football féminin n’est pas très développé en fait. L’objectif est de rencontrer des jeunes joueuses et de leur montrer qu’on peut réussir une carrière professionnelle et mener une vie de femme ».

CDF : Vous êtes cinq ambassadrices, la suédoise Lotta Schelin, l’espagnole Veronica Boquete, l’ancienne internationale allemande Steffi Jones et vous deux. Quelles sont vos tâches respectives et comment comptez-vous travailler ensemble pour mener à bien votre mission ?

L.G : « Nous avons les mêmes tâches à savoir donner de notre personne et être disponible ! Être disponible pour les conférences, pour les événements organisés par l’UEFA, parler de notre passion, encourager les jeunes, échanger avec les dirigeants et les membres de fédérations, partager ce qu’on fait, être nous-mêmes tout simplement. A titre personnel, j’espère avoir beaucoup plus d’échanges avec les dirigeants. Ce sont eux les véritables décisionnaires ! »

C.A : « Nous avons toutes la même mission : parler du football féminin ! Ce qui est intéressant c’est que nous représentons plusieurs nationalités. Une espagnole, une suédoise, nous sommes deux françaises ainsi qu’une allemande et on fera en fonction des disponibilités de chacune ! Pour que l’action soit la plus efficace possible nous ne pourrons pas nous déplacer toutes au même endroit au même moment. L’idée est de couvrir le plus de territoires et le plus de monde possible ».
CDF : Vous avez battu les Etats-Unis en match amical (2-0) le 8 février 2015, c’est un résultat encourageant avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde au mois de juin ?

L.G : « Oui, c’est un résultat encourageant ! ça montre que l’équipe progresse, qu’il y a un peu moins de complexe. Mais, ça reste un match amical. Avec l’équipe de France féminine, nous avons gagné beaucoup de matchs amicaux mais pas encore de titre officiel. On est contentes du résultat mais on reste mesurées ! Il faudra rester concentrées, continuer à travailler pour être enfin prêtes pour cette Coupe du Monde »

C.A : « Oui, c’est forcément encourageant. Après, il faut relativiser. Ce n’est qu’un match amical. De plus, c’était le premier match de l’année pour les Etats-Unis alors que nous, nous avions déjà repris avec nos clubs respectifs depuis début janvier. C’est sûr que c’était un très bon test pour nous et on a su répondre favorablement. Maintenant, il faudra les battre dans le cadre de la compétition et là ce sera encore plus dur »

Propos recueillis par Keltoum Bessadok

Photos : fff.fr

Dounia MESLI