Tout juste après Gaetane Thiney, sa coéquipière parisienne, Laura Georges est également revenue sur la confrontation glanée contre la Suisse mercredi dernier et évoque de ce quart de finale contre l'Angleterre. 

 


Remise de vos émotions ?
Oui je suis remise de mes émotions (léger rire). Direct après le match. C'est sûr y'a eu cette qualif, forcément le groupe est content. Personnellement je sais que c'est une super chose, maintenant on sait que le plus important c'est de récupérer et de se préparer pour ce match face à l'Angleterre.

 

Est-ce que tu considères que c'est une nouvelle compétition qui commence après cette qualification arrachée en quart de finale ?
Une compétition telle que la Coupe du Monde, ou l'Euro, c'est souvent... Voilà y'a la partie des poules et y'a la partie où on passe, toutes les équipes le disent je pense, dans une autre compétition. C'est un match, soit on continue, soit ça s'arrête, donc c'est gérer une autre compétition, c'est gérer différemment la compétition donc oui ça sera une autre compétition c'est sûr. 

 

Contre l'Espagne, les Anglaises ont gagné 2-0 avec seulement 26% possession. La moindre erreur peut être fatale ?
C'est vrai que l'Angleterre fait un très bon début de tournoi. Voilà c'est l'équipe qui aura marqué le plus de buts donc forcément ça fait partie des équipes, qu'il faut craindre. C'est une équipe qui monte en puissance donc forcément pour nous ça va être un bel adversaire. Surtout quand on aime avoir des challenges, quand on est défenseures, bah je pense que pour l'ensemble de l'équipe faire face à un concurrent qui marque pas mal de buts, c'est intéressant de voir comment on peut répondre à ça.

 

Lors du dernier match contre l'Angleterre (She Believes Cup) vous avez été associée à Griedge M'Bock, quel souvenir vous gardez de ce match et comment décrierez-vous cette association à toutes les deux ?
Alors ce match contre l'Angleterre, c'était le début du tournoi de la She Believes Cup afin de resituer dans cette compétition. C'était le premier match de la She Believes Cup. On avait vu une équipe anglaise bien en place, très très agressive. On a été malmenées dès la première mi-temps donc pour nous c'était aussi reprendre des repères avec Griedge. Après en seconde mi-temps c'était un tout autre aspect, mais c'est vrai que ce match était un peu particulier parce que c'était un début de compétition.
On a pas été forcément associée [avec Griedge] durant toute l'année [en Bleue] parce que y'a eu des blessures, y'a eu aussi des associations différentes durant le cours de saison. Mais après on apprend avec l'expérience que quelque soit la joueuse avec qui l'on joue, forcément on garde ses mêmes qualités, on observe. J'ai eu la chance de l'observer aussi jouer, elle me voit aussi jouer en championnat ou lorsqu'on joue ensemble, on voit à peu près comment on joue donc après le boulot reste le même.

 

Quel est ton sentiment après ces trois matchs de poule ? Est-ce que tu as le sentiment que vous êtes dans la peau de miraculées et que vous pouvez aller très très loin aujourd'hui dans cet Euro ?
Alors c'est vrai que pour ces trois premiers matchs... Avant qu'on commence cette compétition, les gens nous disaient, "oui vous allez sortir de cette poule, c'est la base, vous êtes les favorites." En interne on sait lorsqu'on est dans une compétition, que ce qui compte ce ne sont pas les statistiques ni le rang au niveau FIFA ou UEFA. Ce qui compte c'est le terrain et c'est vrai que dans cette compétition, on a été mis en difficulté. C'est vrai qu'on a du mal à scorer, on a du mal à s'imposer mais voilà ça fait partie d'une compétition. On sait que c'est pas forcément les équipes qui produisent le beau jeu qui marquent le plus, qui terminent la compétition. On l'a vu avec l'Euro masculin. Voilà (sourire) on va pas se comparer non plus avec ce qui se fait avec le Portugal ou autre... Mais on sait qu'on peut faire beaucoup mieux, ça s'est sur.

 

Tu parlais justement des progrès à faire dans le jeu. Vous vous êtes procurées pas mal d'occasions face à l'Islande et l'Autriche, mais y'a toujours ce problème de réalisme devant le but. Comment tu expliques que vous n'arrivez toujours pas à être plus efficaces et surtout ne pas marquer de but dans le jeu (pas sur coup de pied arrêté) sur cette phase de poule ?
Oui c'est vrai qu'il y a une sorte de frustration de ne pas marquer. Comment je peux l'expliquer ? Est-ce que nos joueuses manquent de confiance en elles ? Est-ce que le fait d'avoir changé les joueuses durant ces deux matchs, peut être une explication ? (léger essoufflement) Je peux pas vous donner cette réponse. La personne qui sera la plus à même de parler, ça sera le coach pour vous donner des détails en particuliers. Nous les joueuses, on est conscientes qu'on marque pas dans le jeu, que c'est compliqué. Voilà après en interne, on sait qu'il faut plus de liens, plus de communication et plus de mouvements aussi, entre autres.

 

Question de la BBC (anglais) Est-ce que vous avez été surprises de voir le nombre de buts inscrits par les anglaises ?
Avec l'expérience on sait qu'on doit être surprises d'aucune chose. On doit être concentrées sur le jeu, bien sûr. On a joué la Ligue des Championnes (PSG/OL) et tout le monde pense que la France est l'une des meilleures équipes du monde dans ce tournoi. On comprend ce ressenti des autres, donc d'accord on va accepter cette "étiquette". C'est ce que c'est. Maintenant on doit être meilleures, bien meilleures.

Nous savons que nous n'avons jamais joué de finale d'Euro, nous attendons cela, donc... Mais on travaille étape par étape pour accéder à cette marche, maintenant... (hoche la tête) On travaille dure pour faire mieux et de faire quelque chose différemment cette année.

Dounia MESLI