Née le 8 novembre 1989 à St-Cyr-l'Ecole, Charlotte Peslerbe évolue depuis 2011 à La Roche sur Yon dont c'était le retour en D1 cette saison.

On dit de Charlotte qu'elle a du caractère et que c'est une très bonne attaquante. Elle compte une sélection en équipe de France U20 et U19.

 

Charlotte commence le football à l'âge de 7 ans malgré les réticences de son père qui finalement se fera une raison. Elle débute au club de Montigny dans les Yvelines qui jouera un rôle important dans sa carrière. «Montigny a été un club important car c'est mon club formateur. Mon club de cœur. Mes parents y étaient très investis quand j'étais petite », commence Charlotte.

Elle joue jusqu'à 13 ans avec les garçons et passe ensuite avec les filles notamment en -16 ans où elle découvre un autre état d'esprit et surtout les rassemblements avec le district et la ligue.

En 2004, Charlotte prend la direction de la Bretagne et du club de Brequigny Rennes. A 15 ans, elle va découvrir le niveau national et la Division 3 avec Rennes. Charlotte est alors en sport-études au Lycée Brequigny. Charlotte continue: «Un changement complet de vie, où l'on passe de son petit quotidien chez soi avec sa famille, ses amis et son équipe à un endroit où il faut tout reconstruire et tout découvrir ». Elle y jouera pendant deux saisons où elle fait la connaissance de Magali Stevant. Qui sera sa coéquipière puis son entraîneur.

Magali qui retrouvera plus tard Charlotte à La Roche sur Yon se souvient : «J'ai connu Charlotte à Rennes. Elle venait de Montigny Le Bretonneux. Elle jouait avant en foot à 7 à l'époque et avec nous elle a fait ses débuts en foot à 11. Elle voulait toujours marquer des buts. Avec l'équipe de Brequigny, on a tissé des liens avec sa famille aussi. Je me souviendrais toujours de nos déplacements sur Paris. Sa famille nous recevait chez elle de manière très conviviale. Elle a beaucoup travaillé pour atteindre la D1 avec Montigny puis je l'ai retrouvée à La Roche en D2. Un tempérament bien trempé qui l'a aidée dans les moments difficiles pour continuer à progresser. C'est une passionnée et une bosseuse. Il faut la convaincre de son utilité pour l'équipe. Son passage sur un côté n'a pas été facile car il faut faire un gros travail défensif tout en gardant sa qualité offensive mais elle s'y est contrainte de belle manière. C'est un leader dans une équipe et je ne peux que l'encourager à poursuivre son travail pour tirer ses partenaires vers le haut et pour aider son équipe à se maintenir en D1 ». Une finale gagnée contre St Etienne donnera à Charlotte et sa formation rennaise, le titre de championnes de D3, le 12 juin 2005. Brequigny Rennes se maintient en D2 la saison suivante.

Le sport-étude fermant, Charlotte revient sur la région parisienne. Et retrouve son club de cœur : l'AS Montigny. Un cycle de trois saisons ponctué par une montée en D1 sur la dernière saison avec 19 buts marqués en D2 en 2008-2009. Aujourd'hui à Rueil, l'ancien entraîneur Ignymontain, Jean-François Rejant se rappelle : «Charlotte est une très bonne attaquante, généreuse dans l'effort. Une joueuse qui a du caractère. Elle est déterminée et très gentille. Adorable même ».

 

Un apprentissage de la D1 difficile qui verra le promu francilien redescendre au cours de la même saison en Division 2. Charlotte marque 3 buts pour sa première saison en D1. Dont un contre La Roche sur Yon qui sera plus tard son prochain club. Rachelle Bracchi, ex-capitaine de Montigny se souvient : « "Lolotte" est une fille très sérieuse, passionnée, dévouée pour l'équipe, calme et une très bonne joueuse technique, puissante et point faible: la tête... Une petite anecdote : on faisait quelques entraînements que du pied gauche, un carnage mais on rigolait bien. Charlotte est une fille adorable, humaine et drôle ».

Julie Niphon, ancienne gardienne de Montigny, aujourd'hui à Rodez, ne dit pas autre chose : «Une guerrière, une bosseuse qui ne lâche rien ».

Charlotte restera encore une saison dans les Yvelines, marquera dix buts et se classera 4e avec sa formation à l'issue de cette saison 2010-2011.

Charlotte refait ses bagages et prend cette fois-ci la direction de la Vendée et de La Roche sur Yon. Le club venant de descendre de D1, l'objectif était de retrouver l'élite. Charlotte complète : «J'avais besoin de quelque chose de nouveau et d'un autre challenge. Et je suis donc arrivée à la Roche qui descendait juste de D1 et qui avait comme objectif de remonter le plus vite possible. J'ai découvert un club convivial et familial qui ressemblait beaucoup à celui de Montigny ».

Sa première saison en Vendée se solde par une deuxième place au classement du groupe B. Issy pour deux points de plus rejoint l'élite. Charlotte inscrira neuf buts.

Les saisons suivantes, La Roche sera toujours sur le podium. La 2e place à nouveau et la 3e la saison d'après. Ce sera en 2014-2015 que le club vendéen décroche son billet pour l'élite. Charlotte joue 19 matchs et marque 4 buts.

 

Les débuts sont difficiles mais La Roche connaîtra son premier succès à l’extérieur sur le terrain de Soyaux lors de la 4e journée. Un deuxième puis un troisième succès viendront s'ajouter. Le 13 décembre dernier, Charlotte égalise dans le temps additionnel à Albi pour la formation yonnaise. Deux points précieux dans la course au maintien et le premier but cette saison pour l'attaquante d'origine francilienne. Malika Bousseau qui est revenu au club après avoir connu la D1 avec l'ESOF de 2009 à 2011 dit de Charlotte : «Charlotte est une joueuse que j'ai seulement depuis la saison dernière. Elle n'est pas issue de la formation de l'ESOF. Une joueuse qui est investi dans le club et le projet du club : le maintien. Elle peut encore progresser dans les duels et l'agressivité. Ses qualités sont la vitesse et la conduite de balle ».

Charlotte conclut : "J'ai joué dans 3 clubs différents dans ma carrière, ils m'ont chacun permis de grandir, d'avancer et de continuer à vivre ma passion. Le foot est une belle école de la vie et une véritable passion pour moi. Et sans tous les entraîneurs, dirigeants, coéquipières, amis que j'ai pu rencontrer, tout cela n'aurait pas été pareil. Sans oublier ma famille qui sont mes premiers supporters et sont toujours prêts à faire des kilomètres pour venir me voir jouer. Je suis très contente de ma carrière et de ce que j'ai réussi footballistiquement et j'espère que d'où il est, mon papa est fier de moi".

Crédits Photos : DR et Ouest-France/ Magali Dupont

Dounia MESLI