Pour la première fois dans l'histoire de la république islamique d'Iran, l'équipe féminine iranienne disputera un match amical sur son sol à Téhéran, contre la Russie.

Dans la très conservatrice république islamique d'Iran, certaines lignes sont en train de bouger. Pour la première fois depuis la révolution de 1979, les Iraniennes joueront en effet un match sur leur sol. Et qui plus est dans le plus grand stade du pays : le stade Azadi (« Liberté » en persan) de Téhéran. Elles y affronteront prochainement la Russie lors d'un match amical en vue de préparer les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Seules les femmes pourront assister à ce match. Aucune date précise n'a pour le moment été fixée. 

Il s'agit d'un événement car depuis 1979, les femmes n'étaient même pas admises dans les stades de football du pays (officiellement pour les protéger de la grossièreté masculine). Mais en 2018, d'autres "événements" de la sorte se sont produits. Des Iraniennes ont pu en effet assister à des matches de football masculin, en de très rares occasions toutefois et en nombre limité.

 

2018, un vent de changement

 

En juin dernier pour commencer, des femmes avaient pu regarder au stade Azadi des retransmissions des matches de l'équipe iranienne masculine lors du Mondial 2018. Puis en octobre, une centaine de femmes avaient été autorisées à assister à un match amical de la sélection masculine face à la Bolivie (2-1). Enfin un mois plus tard, près de 850 femmes ont assisté à la finale de la Ligue des champions d'Asie à Téhéran, dans une tribune séparée de celle des hommes.

L'actuel président iranien Hassan Rohani - un conservateur modéré - avait affiché à plusieurs reprises sa volonté de voir les femmes accéder aux stades. Mais en octobre dernier, le procureur général du pays avait lui estimé que la présence de femmes dans le stade pouvait mener "au péché".

Dounia MESLI