L’ex-milieu du Paris Saint-Germain, Kheira Hamraoui, a déposé plainte contre son ancien club, qu’elle accuse de harcèlement moral. Une affaire qui fait écho aux tumultes vécus par la joueuse depuis son agression en novembre 2021, et qui relance le débat sur la gestion humaine des athlètes au sein des clubs professionnels.

 

Une plainte qui relance une affaire déjà médiatisée

Lundi dernier, Kheira Hamraoui a officiellement porté plainte contre le PSG, affirmant avoir été mise à l’écart sans motif sportif valide. Le parquet de Paris, confirmant une information révélée par Le Monde, a précisé être en train d’examiner sa plainte afin de décider des suites judiciaires à y donner : classement sans suite ou ouverture d’une enquête.

L’affaire Hamraoui avait déjà secoué le monde du football féminin. Le 4 novembre 2021, la joueuse avait été violemment agressée, un événement que la justice soupçonne d’être lié à une rivalité avec son ancienne coéquipière Aminata Diallo. L’enquête menée à Versailles a conduit à la mise en examen de sept personnes, dont Diallo.

 

Une mise à l’écart contestée

Après sa convalescence, Kheira Hamraoui estime avoir été marginalisée au sein du PSG, ce qu’elle interprète comme une volonté du club de la pousser vers la sortie. Selon une source proche du dossier citée par Le Monde, la gestion de son retour sur le terrain soulève de nombreuses interrogations.

Parallèlement à cette plainte pénale, la joueuse a également saisi les prud’hommes pour contester les méthodes de management dont elle a été victime. Depuis juin 2023, elle évolue à Al-Shabab en Arabie saoudite, mais continue de dénoncer les pratiques qu’elle considère abusives.

 

Le droit des joueuses au cœur du débat

Son avocat, Me Pascal Garbarini, a souligné que cette action en justice vise à dénoncer les méthodes employées par le PSG dès lors que la joueuse n’était plus considérée uniquement pour sa valeur sur le terrain.

« Les joueuses de football ne sont pas des objets que l’on prend ou que l’on jette au gré des décisions managériales de pure opportunité. Il est temps que ces pratiques cessent et soient sanctionnées pénalement », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de la gestion humaine des athlètes dans un club professionnel.

Contactée, Kheira Hamraoui n’a pas souhaité faire de commentaire sur sa démarche judiciaire. De son côté, le PSG et son avocat Me Antoine Maisonneuve n’ont pas réagi à ces accusations.

Alors que le football féminin gagne en visibilité, cette affaire pourrait relancer les discussions autour de la protection et des droits des joueuses face à des décisions internes parfois contestées.

 

Agbémégno DAGBOVI