Kheira Hamraoui, ancienne joueuse du Paris Saint-Germain et de l’équipe de France, réclame plus de 3,5 millions d’euros à son ancien club au Conseil des Prud’hommes de Paris. Elle accuse le PSG de ne pas avoir respecté son obligation de sécurité et de l’avoir laissée subir un harcèlement moral prolongé, notamment après son agression violente en novembre 2021. "Madame Hamraoui a été victime d'une agression. Lorsqu'elle est revenue pour jouer, elle a été ostracisée par le PSG et n'a pas pu jouer. Le préjudice est énorme", affirme l'avocat de la joueuse, Pascal-Pierre Garbarini devant le conseil des prud'hommes de Paris.
Ce jour-là, Hamraoui avait été frappée à coups de barre de fer par deux hommes alors qu’elle rentrait d’un dîner avec sa coéquipière Aminata Diallo, soupçonnée d’avoir commandité l’agression. Si Diallo a été mise en examen, Hamraoui affirme que les mois qui ont suivi ont été marqués par un isolement au sein du club, des insultes de certaines coéquipières et un manque de soutien de la direction. Son avocat parle d’un “préjudice énorme” et d’une “mise à l’écart délibérée” qui aurait gravement affecté sa carrière et sa santé mentale.
Le PSG, de son côté, conteste les accusations et se dit serein quant à l’issue de la procédure. Le club affirme avoir respecté ses obligations et nie tout harcèlement moral.
L’audience s’est tenue le 17 novembre à Paris, en parallèle d’un autre litige opposant le PSG à Kylian Mbappé. Le jugement dans l’affaire Hamraoui est attendu pour le 16 décembre.
Cette affaire relance le débat sur la gestion des violences et du harcèlement dans le sport professionnel, et sur la responsabilité des clubs face aux situations de crise vécues par leurs joueuses. Hamraoui, qui a quitté le PSG en juin 2023, espère que cette procédure permettra de faire reconnaître ses droits et de poser des limites claires aux comportements toxiques dans le football féminin.
Agbémégno DAGBOVI
