Longuement éloignée des terrains, Kenza Dali internationale française, native de Sainte-Colombe en Ile-de France et joueuse du PSG, a vécu une saison 2015/2016 assez difficile. Une blessure de 8 mois à surpasser et une défaite en Ligue des Champions 7 à 0 face à l'ogre lyonnais à accepter. Elle s'est confiée à Surface Mag sur cette période de sa carrière. Tout en évoquant de l'équipe de France et de sa prochaine échéance, les Jeux Olympiques à Rio. 

 

Une longue absence dû à une blessure dite de "l'essuie-glace"

Après avoir disputé la Coupe du Monde 2015 avec les Bleues, Kenza Dali retrouve les entraînements avec le Paris Saint-Germain. Elle a entre-temps eu une "vraie coupure de trois semaines après le mondial" confie-t-elle à Surface. C'est à ce moment là précis que la joueuse va souffrir du "syndrome de l'essuie-glace". Un fait qu'elle rapporte au magazine : "Après quatre foulées j'ai ressenti une douleur telle que j'avais l'impression de me prendre des coups de couteaux dans le genou ! Je ne pouvais plus courir !". La Parisienne a donc suivi "tout un protocole de traitement" mais a "fait l'erreur de vouloir faire le traitement tout en continuant les entraînements". De là des "traitements intensifs quotidiens" ont été pronostiqué à la joueuse, qui a "arrêtée complètement" les entraînements.

Cette blessure lui a également causé des désagréments hors du terrain : "Je ne supportais plus la douleur même sur des mouvements du quotidien, comme marcher ou descendre des escaliers ! Je ne pouvais plus rien faire." confie-t-elle à Surface mag. C'est alors que la joueuse retourne à Lyon - cette fois hors du terrain - pour consulter un chirurgien, celui-là même qui "venait d'opérer Nabil Fekir".

Kenza Dali souffrait d'une pathologie complexe "très rare", et l'opération serait du "quitte ou double". Elle confie par ailleurs au magazine : "On m'a clairement dit qu'il fallait que j'envisage d'arrêter". Cependant, la footballeuse ne se résigne pas à cette fatalité et tente l'opération "le 5 novembre et depuis plus aucune douleur". Un succès, qui devait donc permettre à la joueuse de revenir sur les terrains, mais non sans mal et patience...

En effet, une période de rééducation s'en est suivie au Centre Santy à Lyon toujours, un établissement agréé par la FIFA. La joueuse qui s'est fait sa place au sein de l'effectif parisien, jusqu'en sélection à pu avoir le soutien de sa famille durant cette période difficile et elle savait que "par force de travail" elle retrouverait son niveau. Alors même que le PSG recrutait à son poste de milieu de terrain...

Pourtant une autre "galère" viendra s'ajouter à sa rééducation, une fissure au genou gauche cette fois. Un problème qui va donc retarder son rétablissement complet, sans pour autant gêner la rééducation du genou droit, cependant. Même si l'état de son genou ne reviendra jamais à "100%" il faudra encore des heures de récupération à la joueuse, pour le consolider et re-fouler le gazon des terrains de football.

 

Une période difficile à surmonter

La question de la fin de carrière a également été soulevée par le magazine Surface. Une question difficile, que Kenza Dali a évoqué avec lucidité : "Oui franchement quand j'avais des douleurs, à en pleurer nerveusement." Mais deux échéances importantes s'annonçaient à la joueuse. C'est très certainement cela, qui lui a permis de garder l'espoir d'un retour sur les terrains : "Tu te dis que c'est l'année des Jeux Olympiques, que c'est l'année où en club, il faut aller chercher la Champion's League." La joueuse faisait également face au fait qu'elle était "en fin de contrat... Tous les facteurs de pression étaient sur moi, il fallait que je fasse une grosse saison. J'étais déterminée !" Kenza Dali s'était préparée "dès le mois de juillet" se disant même : "c'est ton année". Mais son "corps ne suit pas" à ses dépens et "il n'y a rien de pire pour un sportif." comme elle le confie.

La joueuse n'accepte pas cette phase, se pose plusieurs questions, ne comprenant pas son état de santé, cette blessure : "Je pensais vraiment arrêter. Quand le docteur te dit 'Kenza, il faut que tu te prépares...' tu y penses forcément..." Le doute s'installe mais la Parisienne relativise sur sa situation pour se donner la force de surmonter ce passage "j'avais mes études à côté... Au final je me dis qu'il y a un destin, qu'il fallait que je passe par là." Au delà de cela, elle s'est totalement coupée du monde du football, ne suivant ni les matches des féminines ni même des masculins : "C'était dur, je n'ai pas regardé un match de foot en huit mois." comme pour ne plus y penser et rester concentrer sur son objectif de retour sur le terrain.

La joueuse révèle également que le soutien de sa famille a été un poids de taille durant son rétablissement, "si je n'avais pas eu ce soutien, j'aurais lâché." Le mental a donc été décisif pour parvenir à maintenir la tête hors de l'eau, pour Kenza Dali.

 

Une place pour les Jeux Olympiques

Un autre objectif en tête à permis cela. A 40 jours des Jeux à Rio, la Parisienne aurait pu douter de sa sélection en Equipe de France pour le tournoi Olympique. Pourtant, elle confie à Surface Mag, que le coach de la sélection française, Philippe Bergeroo l'a "appelée" pour la "rassurer" sans lui mettre de "pression" par ce message : "je prends de tes nouvelles, je ne t'oublie pas". Consciente de cela, rassurée, elle sait que si elle arrive à "revenir en janvier, peut-être qu'il y aura une carte à jouer pour les JO." C'est avec cette détermination que la joueuse revient non sans difficultés sur les terrains, au printemps, tournée vers cet objectif, notamment.

La nouvelle tombe donc ce lundi même, la Parisienne est pré-sélectionnée dans la liste des 23 pour participer aux Jeux Olympiques. Mais seules 18 joueuses seront retenues. Une nouvelle, qui s'annonce donc en demi-teinte. A présent Kenza Dali mettra tous les moyens pour en être, comme elle le rapporte à Surface avec perspicacité : "J'espère vraiment avoir l'occasion d'y participer mais être dans le groupe c'est déjà une performance. Pour la Coupe du Monde, il y a 23 joueuses sélectionnées, pour les JO c'est 18."

 

 

L'étape des Jeux Olympiques, une pression sur les épaules

Surface mag a également abordé la question du statut de favori de l'équipe de France aux Jeux Olympiques (tout comme elle l'était durant la Coupe du Monde 2015). L'internationale française qui a récemment disputé le match face à la Grèce à Rennes, donne son sentiment à ce propos : "Je n'y crois pas trop à notre statut de favori parce qu'avant la Coupe du Monde, on l'avait et au final, on ne finit même pas sur le podium." L'équipe de France, qui fait également face à certaines critiques : "Aujourd'hui, les gens doutent vraiment de l'équipe de France féminine. Après nos dernières performances, on a beaucoup été critiquées sur le jeu."

Pourtant la joueuse use de discernement pour évoquer cette période, qualifiant la critique de "logique." Tout en pensant que : "C'est peut-être ça qui est positif. Peut-être que parce que les gens y croient moins, on va aller chercher quelque chose." C'est dans l'adversité qu'une équipe se révèle et non encensée, si l'on comprend bien ces propos. Un fait qui pourrait ainsi être démontré dans un peu plus d'un mois à présent. Tout en gardant une clairvoyance quand à sa présence aux Jeux Olympiques : "Si je n'y suis pas, ce sera forcément une grosse déception mais je n'ai que 25ans, je vivrais d'autres choses."

 

Aujourd'hui, Kenza Dali doit faire ça à cette étape de sa carrière, une blessure qui aura fragilisé son physique mais très certainement renforcé son mental. Nombreuses sont les joueuses, qui sont passées par cette phase dans leur carrière. Sa participation - potentielle - aux Jeux Olympiques serait donc une vraie récompense pour la suite de son parcours et la preuve que le mental joue également sur le terrain. Alors même que le choix de son club, n'est pas encore officiellement déterminé...

 

Retrouvez l'interview complète de la joueuse, qui a également exprimé son ressenti sur l'Euro 2016, les 23 joueurs sélectionnés et la nouvelle génération des Bleus (Pogba, Griezmann...) sur https://surfacemagazine.fr/32010-kenza-dali-je-pensais-vraiment-arreter/

 

Photos : Nelson Fatagraf, Surface Mag & FFF

Dounia MESLI