Pour la 4e fois dans cette Coupe du Monde, l’Angleterre termine un match sans encaisser de buts. Face à la Norvège en quart de finale, Karen Bardsley a dû réaliser quelques interventions décisives pour s’en assurer. Nous avons échangé avec elle après la rencontre.
« Je suis très satisfaite que nous ayons gagné de manière aussi convaincante. Et aussi d’avoir pu contribuer à la performance de l’équipe en s’assurant de ne pas encaisser de buts. En tant que gardienne, c’est mon rôle de soulager mon équipe de la pression qui peut peser sur elle, et c’est la contribution que l’on essaye d’apporter à chaque fois. Donc, je suis très heureuse que nous ayons pu empêcher la Norvège de marquer dans ce match, et avec un peu de réussite continuer sur cette lancée au prochain match. »
Vous avez encaissé un but face à l’Écosse lors du premier match, et depuis vous enchaîner les clean sheets. Au-delà des résultats, est-ce que le fait de continuer à ne pas prendre de buts peut devenir une force au niveau mental pour le travail défensif de l’équipe ?
« Oui, je pense qu’il peut y avoir un aspect mental là-dedans. Et même lorsque l’on regarde le but que nous avons encaissé face à l’Écosse, il y a une déviation improbable. [le but avait été marqué par Claire Emslie dévié au passage par Abbie McManus, rendant quasi-impossible une intervention de Karen Bardsley, ndlr]. C’est quelque chose dont nous tirons toujours de la fierté. En tant que défense, cela va sans dire que nous essayons toujours de terminer un match sans encaisser de buts. »
Avec les blessures que vous avez connu ces derniers temps, cela a ouvert un peu plus la concurrence pour le poste de gardienne en Angleterre. Est-ce que votre prestation de ce soir peut vous aider à retrouver ce statut de numéro une ?
« Le plus important c’est l’équipe. Tant que l’équipe gagne, c’est la seule chose qui compte. Chaque personne dans l’équipe joue son rôle. (…) Ce n’est pas évident parce que vous ne voyez pas forcément ce qui se passe en coulisses, mais tout le monde participe à la préparation, sur le terrain, dans le groupe, pour les camps d’entraînements. Nous avons une équipe avec beaucoup de profondeur, et des personnes de grande qualité. Je suis très fière d’en faire partie, le groupe des gardiennes est très soudé.
Cela a été une longue route pour moi, dans la préparation de ce tournoi. J’ai eu des blessures assez dingues, au cou, à la tête à plusieurs reprises. J’essaye juste de gagner une Coupe du Monde ici, et je pense que c’est la même chose pour le reste de l’équipe. Et si tu as une médaille autour du cou, personne ne s’en souviendra dans 5 ou 10 ans, si c’est moi ou une autre joueuse qui était dans les buts. J’espère que ce sera moi, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas un problème. »
Sur les blessures, je vous pose la question aussi parce que l’une de vos plus graves blessures avait eu lieu à l’Euro 2017 face à la France…
« Oui évidemment c‘est difficile, les blessures et de pouvoir se rétablir. Toutes les joueuses doivent y faire face. Personnellement, j’ai dû y faire face plus que je ne l’aurais souhaité. C’était vraiment malheureux ce qui s’était passé à l’Euro, de briser ma jambe vers la fin du match. Je me souviens que tout le monde pensait que j’essayais de gagner du temps, mais j’étais sincèrement en train de comprendre ce qu’il était en train de se passer avec mon corps. J’étais en état de choc, la douleur, et je ne comprenais pas vraiment ce qu’il était en train de se passer.
C’était presque amusant de se faire huer sans vraiment savoir pourquoi, et le jour suivant j’ai eu le droit à plein de messages d’excuses. Donc oui, je croise les doigts pour que tout le monde reste en pleine forme »
Hichem Djemai