Bordeaux accueille samedi le Paris SG pour le compte des quarts de finale de la coupe de France. Un match qui fait saliver Julie Thibaud. La défenseure bordelaise vient de fêter ses premières sélections avec l’équipe de France, des minutes en Bleue qui n’ont fait que renforcer les ambitions et l’appétit de la nouvelle internationale. Elle lorgne maintenant vers le trophée de la coupe de France et vers la coupe du monde cet été.

 

Coeurs de Foot - Les Girondins de Bordeaux affrontent le Paris SG en quarts de finale de la coupe de France samedi. Aimez-vous ces gros matchs avec de l’enjeu?

Julie Thibaud - Il s’agit vraiment du genre de rendez-vous que nous souhaitons disputer lorsque l’on joue au football. Et puis, nous allons jouer un match à enjeu car cette coupe de France représente un vrai objectif cette saison pour nous. Nous avons toutes envie de vivre ce match. On sent qu’un gros rendez-vous arrive, tout le monde est concentré sur ce gros match samedi. Nous avons vécu une bonne semaine de travail.

 

CDF - L’équipe va jouer au Matmut Atlantique pour une journée de la parité. A 15 heures, l’équipe des garçons jouera contre Saint Etienne en Ligue 2 avant votre rencontre contre le Paris SG à 17h45 sur la même pelouse. A vos yeux, ce genre de double rendez-vous crédibilise le football féminin?

J. T. - C’est important de jouer dans un grand stade sur une belle pelouse. Mais j’aimerais que ce ne soit pas un évènement mais quelque chose que nous devrions vivre plus souvent. Ça ferait du bien au football féminin de disputer plus de rencontres sur de belles pelouses. Nous vivons  des matchs sur des terrains qui ont quelques soucis. Disons que jouer au Matmut Atlantique représente une reconnaissance que nous devrions avoir depuis quelques années. En France, les choses commencent à bouger mais à l’étranger, de nombreuses équipes évoluent déjà sur de belles pelouses. On parle d’une ligue pro pour le foot féminin en France. Nous attendons ça.

 

CDF - On n’a pas le droit de se louper sur un tel rendez-vous?

J. T. - La pression est quand même un peu plus sur les épaules des parisiennes. Elles sont favorites pour ce match. Mais sur une rencontre, tout peut arriver. J’espère que nous serons soutenues par un nombreux public resté après le match contre Saint-Etienne. De toute façon, nous jouerons notre chance à fond. On peut rivaliser, il faudra que nous soyons toutes au niveau.

 

CDF - Tirer le Paris SG à ce stade de l’épreuve, est-ce une déception?

J. T. - Quand on voit les équipes encore qualifiées pour ces quarts de finale, on se dit que nous aurions pu tomber sur une équipe plus faible. Mais c’est comme ça. Et puis, si nous voulons aller au bout, il faudra battre tout le monde. Paris représente évidemment un gros morceau mais nous avons eu une bonne préparation ce week-end avec notre déplacement à Lyon en championnat dimanche dernier (défaite 3-0).

 

CDF - Comment jugez-vous la saison des Girondins de Bordeaux?

J. T. - On a toutes eu un peu peur cet été lorsque nous ne savions pas quel était l’avenir du club. Nous n’avions pas trop d’informations, le club se retrouvait en grosse difficulté avec beaucoup de départs de joueuses internationales notamment. Mais l’ossature de l’équipe s’est avérée assez complète. Nous avons réalisé une bonne première partie de saison pour l’effectif que l’on avait. Là, c’est un peu plus compliqué depuis quelques rencontres, les filles sont fatiguées, les jeunes ont aussi du mal à enchaîner les gros matchs. Mais dans l’ensemble, nous vivons quand même une assez bonne saison.

 

CDF - Vous avez connu l’âge d’or de la section féminine, vous êtes restez l’an dernier en devenant un cadre de l’équipe. Demeurer aux Girondins semblait une évidence?

J. T. - Après ma rupture des ligaments croisés du genou gauche au printemps 2021, j’avais resigné trois ans aux Girondins. Le club a bloqué cet été les joueuses sous contrat mais ça ne de dérangeait pas car je suis bien ici à Bordeaux. Et puis, effectivement, j’avais envie de devenir un cadre. Naturellement, je suis une leader, j’aime communiquer. Mon poste y aide aussi. Je ne regrette pas d’être restée.

 

CDF - Vous êtes au club depuis 2017. La fidélité à des couleurs est importante pour vous?

Julie Thibaud : J’aime ce club. Je suis originaire des Deux-Sèvres, pas trop loin de Bordeaux et j’étais contente lorsque j’ai signé aux Girondins. Je me sens bien au club, dans la ville, j’ai ma famille pas loin. Je suis bien mentalement et c’est un aspect primordial pour progresser. Je me suis toujours identifiée au club et c’est une vraie fierté de faire partie des cadres de l’équipe.

 

CDF - Lors du tournoi de France mi-février, vous avez connu vos premières sélections en Bleue, dans quel état d’esprit est-on au moment de fêter sa première sélection?

J. T. - J’étais heureuse de pouvoir porter le maillot de la sélection. C’est un but pour toute joueuse et j’ai ressenti une énorme fierté de représenter mon pays.

 

CDF - C’est la récompense du travail et de l’abnégation surtout après avoir connu une grave blessure?

J. T. - C’est la preuve que lorsque l’on travaille, on en est récompensée. J’ai été appelée dans le groupe pour la première fois voici deux ans et demi. Même si je ne jouais pas, je n’ai jamais baissé les bras. J’ai été gravement blessée au genou mais j’ai toujours eu l’équipe de France dans un coin de ma tête. Cette première sélection veut dire que le travail paye, que mon travail lors de ma rééducation a payé. Il était important de bien revenir par le travail.

 

CDF - Qu’avez-vous fait de votre premier maillot Bleu?

J. T. - Ce premier maillot, je vais le choyer en l’encadrant. Je vais évidemment le garder, c’est important comme symbole. Et le deuxième est déjà réservé pour ma maman.

 

CDF - Maintenant, c’est objectif coupe du monde?

J. T. - Avant de fêter cette première sélection, cette coupe du monde représentait déjà un objectif. Le fait d’avoir goûté au terrain avec l’équipe de France n’a fait que renforcer mes ambitions. Mais je sais qu’une place dans le groupe passera par du travail et des bonnes performances avec mon club de Bordeaux.

 

Crédit photo : Neuq

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