De retour dans le onze titulaire de Fleury, Julie Rabanne a inscrit le but de la victoire face à Guingamp. L'occasion de revenir sur le match, et sur ce qu'il reste à accomplir aux joueuses de l'Essonne pour assurer définitivement le maintien dans l'élite.

 

« Il fallait absolument les trois points aujourd'hui. Chose qui a été faîte, avec notre non-match de Rodez [défaite 3-1 dans l'Aveyron]. Si on avait gagné à Rodez, on serait plus que maintenues, maintenant on a flanché la semaine dernière.

Aujourd'hui, on est allées chercher cette victoire qui était très importante pour l'équipe. Le maintien n'est pas acquis mais au vu des résultats, ça reste une victoire très positive. (…) Tout se jouera au PFC. Il faudra jouer libérées, et puis il y a d'autres résultats qui joueront aussi. Donc voilà, affaire à suivre... »

 

Il y a plusieurs changements dans l'équipe, des repositionnements. C'était justement une réponse au « non-match » à Rodez.

« Peut-être, c'est les choix du coach. Ça fait plusieurs matches que je n'étais pas titulaire, j'ai répondu présente, j'ai marqué ce but de la victoire qui libère tout le monde. C'est ma façon aussi de répondre au coach. Après il fait ses choix (…). Quand on est sur le terrain, il faut répondre.

« [Ce but], c'est une délivrance pour moi aussi parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas marqué. Et puis, d'inscrire ce but tellement important pour l'équipe, oui, pour moi, c'était ma façon de répondre et j'en suis très fière aujourd'hui d'avoir fait gagner l'équipe et que toute l'équipe soit restée solidaire jusqu'à la 95e minute. On montre qu'on peut être un groupe, même dans la difficulté.

 

Le but symbolise un peu la première mi-temps, vous avez essayé de développer votre jeu et finalement c'est sur un contre, avec du jeu long que vous arrivez à trouver la faille...

« On joue beaucoup au ballon, parce qu'on est une équipe très joueuse. On joue, on joue, mais le problème, c'est qu'on ne se crée pas beaucoup d'occasions franches. On a décidé aujourd'hui d'alterner [avec du] jeu long. Trouver Claire [Lavogez] en appui, avec Salma [Amani] en soutien, et puis après les décalages se trouvent et ça amène le but. On a plusieurs situations comme ça.

Après, on a des joueuses qui ont des qualités de vitesse sur le côté, il faut s'en servir. Et puis on a des points d'appuis comme Salma, Claire qui techniquement sont au-dessus. Il faut qu'on arrive à plus casser ces lignes, chose qu'on ose pas forcément et qui peut [permettre de] créer des occasions franches plus souvent. »

 

Aujourd'hui, on a vu un match très engagé, beaucoup de duels, de contacts, de fautes aussi. De l'extérieur, on a l'impression que c'était un vrai combat aujourd'hui.

« Oui, aujourd'hui, c'était la guerre. C'était le match de la survie. Dans tous les duels, il fallait répondre présentes et je pense qu'aujourd'hui, on l'a vu [avec] le nombre de cartons. Après si vous savez encaisser les coups, on se relève (…) Elles ont voulu charbonner en première mi-temps, on a charbonné plus qu'elles. Et voilà, c'est comme ça qu'on gagne une bataille, c'est pas simplement en qualité de jeu, c'est aussi dans le combat physique. »

 

Vous allez finir la saison face au Paris FC. L'idéal serait de prendre au mois un point, ce qui ne sera pas facile. Mais, on voit que vous êtes la seule équipe parmi celles qui jouent  le maintien à avoir marqué face à Lyon, le PSG, Montpellier. Finalement, vous êtes capables de bien figurer face à des adversaires plus forts sur le papier.

« C'est le problème. On sait élever notre niveau par rapport aux équipes de haut de tableau, et quand on joue les équipes de bas de tableau, je pense qu'on se met au niveau et du coup, on n'y arrive pas. Et c'est ce qu'on s'est dit. On a des joueuses de qualité, on sait jouer au ballon. On l'a fait pendant toute la semaine.

On s'est dit : « Les filles, on sait jouer au ballon, on sait le faire. Pourquoi on a peur le week-end ? » Aujourd'hui, je pense qu'on a fait un très bon match. Il y a eu des très bonnes phases de jeu, après il faut le reproduire à chaque match. C'est comme ça que l'équipe va grandir et puis ça se travaille tous les jours. »

Hichem Djemai