C'est d'une rencontre avec Jules-Jean Leplus il y a 5 ans que Jérémie Descamps (responsable sportif de la section football féminin de Liévin) a rejoint Templemars avant de basculer au LOSC ensemble. Il est donc le maillon de cette nouvelle section féminine du Football. On a voulu avoir son ressenti à ce stade du projet entrepris en 2015 par le LOSC. Interview.

 

Jeremie Descamps (coach du LOSC Féminin)
Vous êtes leader du groupe A en cette trêve. C’était l’objectif de base de l’année 2016 pour vous ?
J.D. : Non c’était pas du tout l’objectif. On voulait construire un groupe intéressant pour jouer le haut de tableau mais la montée c’est pas un objectif de club établi, c’était continuer dans notre lancée. L’objectif du club c’était plutôt de travailler sur les jeunes et mettre en place une formation digne de ce nom au niveau du LOSC.

Après avoir raté le coche de la montée la saison dernière face à Metz un club qui avait déjà connu la D1, vous vous sentez plus armé et préparé cette saison ?
J.D. : Oui on est plus armé, énormément. Après on a pas raté trop le coche l’année dernière parce que l’objectif c’était d’être dans les 6 premiers pour rester en D2. On a atteint cet objectif donc cette année on est largement plus armé pour pouvoir jouer le haut de tableau parce que le recrutement a été ciblé sur l’année dernière. On a réussi à faire un recrutement très intéressant et très rapide, puis on a pu avoir les joueuses qu’on voulait avoir donc le recrutement a été réussi de notre part. On savait qu’on allait démarrer la saison avec un groupe beaucoup plus élevé quoi.

Vous avez connu une seule défaite en cette entame de championnat, c’est face à la Roche-Sur-Yon, un ancien pensionnaire de D1, ça vous a un peu donné le ton pour la suite, pour ce qui vous attend peut être en D1 ?
J.D. : Bah, chaque match est difficile. Là on a perdu le match parce que la Roche a bien joué et que nous on était un peu moins bien également donc… On a de gros matchs, Arras dès le premier match, Saint-Maur juste après. Mais c’est vrai que la Roche, nous a donné une très très grosse confrontation. Est-ce que ça nous a donné le ton ? Je ne sais pas, parce que le niveau de D1 je ne l’ai jamais vécu en tant qu’entraîneur, je peux pas le définir précisément, mais c’est vrai que c’est un match de haut niveau et un match très intéressant. Puis ça nous a montré tout ce qu’on devait faire de plus pour gagner tous les matchs et ne pas oublier les principes qu’ils fallaient avoir pour être à niveau dans cette division là.

Aujourd’hui, la D2 Feminine se joue à 24 en deux groupes de 12 équipes, qu’est-ce que vous avez pensé de cette reforme ?
J.D. : Pour les petits clubs, c’est vrai que je me suis dit que ça va vite pour cette réforme, ça a été fait très rapidement. Pour les clubs de notre région, qui méritaient encore d'être avec nous, je pense à Hénin-Beaumont par exemple, les vertes qui avaient fait une bonne saison aussi…ça va vite pour ces petits clubs. Après quand on réfléchit plus à des clubs avec des possibilités plus grandes, on se dit que c’est une bonne réforme, parce que le niveau de jeu est élevé, les équipes sont plus homogènes et sont capables de battre n’importe quelle équipe. Le championnat est beaucoup plus intéressant et beaucoup plus relevé donc ça c’est un plus pour nous.

Lorsque Jules-Jean Leplus vous a proposé le défi d’entraîner cette nouvelle section féminine, vous avez accepté immédiatement ou vous avez hésité ? Par rapport au temps qu’impose la gestion d’un tel projet.
J.D. : Non non non j’ai accepté directement, en même temps c’était pas une demande, on avait mis tout ça en place ensemble donc on avait envie de continuer ensemble et puis on aurait pas construit ce projet là sans pouvoir continuer. Je voulais absolument continuer ce projet, parce que c’est un projet qu’on a construit progressivement tous les deux et puis c’était une belle aventure à vivre, dans un nouveau contexte, par curiosité c’était intéressant à vivre.

 

“Un projet intéressant avec des valeurs qui me ressemblent”

 

Dans le portrait dessiné par le LOSC lors de votre accession à la tête de l’équipe, on apprend que vous avez toujours entraîné des filles. Ce sont des valeurs qui vous caractérisent mieux, il y a plus de proximité avec ce football là selon vous ?
J.D. : Je parle toujours des valeurs dans le football féminin, après j’ai jamais entraîné dans le football masculin. J’ai beaucoup d’expériences en tant que joueur parce que j’ai fait une carrière jusqu’à 38ans donc c’est très difficile de comparer avec le football féminin. Y’a autre chose dans le foot féminin, y’a des choses qui me plaisent dans la façon de jouer, lors des entraînements, dans l’investissement personnel des filles qu’on retrouve peut être pas tout le temps dans le milieu masculin. Après je parle sans connaissance de cause parce que j’ai jamais entraîné de garçons, mais bon c’est avec ma propre expérience en tant que joueur et ce que j’ai pu rencontrer au jour le jour. C’est vrai que pour moi y’a quand même une différence dans cet investissement chez les filles.

Qu’est-ce qui différencie pour vous, le football masculin au football féminin ? Par rapport aux garçons, les filles ne courent pas forcément après l’argent, mais plutôt le dépassement de soi. Vous dîtes que c’est “la rigueur et l’implication des filles” qui vous ont attiré vers ce football justement.
J.D. : Disons que ça surprend, moi je suis arrivé là je connaissais pas non plus le monde féminin, donc j’ai appris tout doucement également. Je connaissais par rapport à une section (Liévin) mais en tant que coach je le connaissais pas réellement. Ce qui surprend et ce qui est très agréable, c’est l’investissement, la rigueur que mette les filles dans le travail et puis sur le terrain, dans les matchs, y’a pas de calcul, c’est ça qui est très intéressant. Après c’est pas une question d’argent par rapport aux garçons ou pas, parce que le niveau dans lequel j’ai joué y’avait pas beaucoup d’argent supplémentaire. C’est une question d’investissement et d’une mentalité différente peut être.

Si aujourd’hui, vous étiez en D1 (à la place de Metz) vous pensez que vous auriez eu les armes pour vous affirmer sans être dans la zone de relégation ?
J.D. : Aujourd'hui avec l'équipe que j'ai ? Je suis incapable de vous le dire, encore une fois, j'ai pas côtoyé le milieu de la D1 Feminine donc je le vois, je le vis en tant que spectateur mais je suis pas capable de vous dire aujourd'hui si l'équipe qu'on actuellement, on aurait pu rivaliser avec d'autres clubs, vraiment.

 

"l'objectif pour le LOSC à court terme, c'est d'avoir une équipe en D1."

 

Quand vous voyez aussi les deux autres promus Bordeaux mais surtout Marseille qui parvient à tenir face au PSG 1-0, à marquer contre l’OL, à battre Juvisy ou faire match nul (FCGB) et Saint-Etienne, ça vous donne encore plus envie d’y être en D1 ?
J.D. : Bah disons qu'on se prend au jeu progressivement, évidemment, l'objectif pour le LOSC à court terme, c'est d'avoir une équipe en D1. Donc plus vite ça viendra mieux ça sera. Même si c'est pas l'objectif de cette saison, si la porte s'ouvre on va la prendre, on va y aller, on va rentrer. Mais oui c'est vrai, on est très attiré par le haut niveau et être avec le LOSC en D1, c'est vrai que c'est quelque chose qui serait très intéressant.

Depuis la saison dernière les clubs de Ligue 1 mettent de plus en plus le pied en D1, vous qui êtes un ancien joueur, et surtout un fervent passionné du football féminin, vous deviez être plus que ravi de cette prise de conscience ?
J.D. : Oui, oui, oui c'est très bien. C'est à double tranchant par contre, comme je vous le disais tout à l'heure, avec les petits clubs etc. On a...mal...pas mal au cœur mais je veux dire on voit descendre progressivement les petits clubs. Des clubs qui ont quand même une certaine expérience, et une certaine histoire dans le foot féminin, c'est toujours désolant mais c'est clair que voir tous ces clubs de foot masculin se mettre derrière une équipe féminine, c'est de bon augure. De toute manière à mon avis en D1 à très court terme ça ne sera pratiquement que des clubs masculins qui seront là, parce qu'il faut parler de budget, faut parler de structure... C'est difficile pour les petits clubs de rivaliser face à ces grands clubs qui arrivent et qui développent une section féminine dans leur enceinte.

En D2, il y a le LOSC, Caen A.G (qui pourrait être approché par le SM Caen), Lorient F.C ou encore Toulouse, Dijon qui sont portés par des clubs masculins, on se demande donc si y’a encore la place pour “l’amateurisme”, pour les clubs qui ne sont pas portés par de grands noms de clubs masculins. Quel est votre sentiment à ce sujet, vous qui étiez dans un club à l’opposé de ce projet actuel et qui n’a jamais connu plus que la D2 ?
J.D. : Pour l'instant y'a que de l'amateurisme dans le foot féminin donc on peut pas parler de professionnel, mais c'est vrai que voilà on se pose la question. A part des clubs peut être comme Juvisy, qui ont un historique, un fonctionnement particulier et qui ont les reins solides... Je me dis que l'avenir ne sera pas toujours tout rose pour les clubs qui n'auront pas de clubs forts derrière eux masculins, professionnels. Je pense que ça va être de plus en plus difficile. Après, on sait jamais.

 

"on commence à être connu, on est attendu."

 

D'ailleurs quand on regarde les résultats du LOSC, premier du groupe A en D2, qualifié pour le challenge élite en U19. Pourquoi est-ce que vous restez aussi prudent sur vos objectifs ?
J.D. : On est prudent parce qu'on sait que c'est difficile. On vient de vivre une très bonne première partie de saison, mais je sais déjà que la deuxième va être beaucoup plus difficile, même très longue parce qu'on commence à être connu, on est attendu. Deuxième raison, c'est parce qu'on va aller jouer plus à l’extérieur, qu'à domicile et contre les grosses équipes (Saint-Maur, Rouen, La Roche, Arras) donc on est très très prudent, et puis on a rencontré de très très bonnes équipes, ça peut basculer à peu de choses, à un match. Est-ce qu'on va être capable d'être au même niveau tout le long de la deuxième partie ? C'est la question qu'on va se poser. On va essayer de préparer les filles pour l'être mais on en est pas sûr à 100%.

Y’a un gros projet derrière le LOSC, outre que la D2, les sections féminines sont représentées en DH, en U19 et en U17, ça démontre donc tout l’intérêt du club lillois de s’impliquer dans le football féminin et de former ses futures joueuses. Ça vous tient à cœur en tant qu’entraîneur de l’équipe senior ?
J.D. : Ah oui évidement, on sait que même si on est dans un club de foot professionnel, il faut être capable de vivre avec son vivier [de joueuses] et la formation est hyper importante. Donc effectivement, nous on porte énormément d'importance à ça et le gros objectif de cette saison, de toute manière qui a été mis en avant par le LOSC, c'est vraiment de construire cette formation. Et c'était l’objectif d'avoir des U19 nationaux absolument. Continuer à les développer, continuer de travailler avec les éducateurs, sur la famille formation du LOSC pour pouvoir aller justement récupérer ces filles de haut niveau, qu'on aura mis en place et puis former au sein de notre recrutement, au sein de notre formation pour qu'elles puissent venir jouer là-haut avec nous. Oui c'est important pour nous.

Vous avez des U19 dans votre groupe de D2 ?
J.D. : Là actuellement, non, j'ai un groupe un peu plus vieux, je n'ai pas de U19 purement dans mon groupe. Après on les suit [les U19]. L'avantage maintenant c'est d'avoir des U19 nationaux donc je pense qu'avec le développement de l'élite, des divisions, il va être de plus en plus difficile d'intégrer de jeunes joueuses en D2 ou en D1 parce que le niveau est devenu beaucoup plus élevé. Avant c'était beaucoup plus facile de les intégrer et je pense qu'il y a quand même une marge, une marche a passer qui va être de plus en plus difficile. Les U19 nationaux sont un bon tremplin, il faut donc d'abord travailler sur ces joueuses avant de pouvoir les intégrer progressivement dans le groupe. Mais c'est un objectif à court terme.
Vous étiez entraîneur de Templemars depuis 3 saisons juste avant de "basculer" LOSC a donc décidé de vous garder pour sa section féminine, comment s’est faite cette transition ?

J.D. : Facilement, franchement très facilement parce qu'on a eu la chance de travailler avec des gens exceptionnels, comme le Président Michel Seydoux, Jean-Michel Vandamme et Reynald Berghe... Tous ces gens là au LOSC sont des gens très professionnels, mais très proches des amateurs donc ça s'est passé très facilement. En plus avec Jules-Jean on est arrivé avec un projet sérieux à proposer, donc ils ont tout de suite remarquer que les choses étaient faites de manières sérieuses chez nous alors l'amalgame s'est fait très aisément. Et puis on nous a laissé un peu de liberté de travail. On s'aperçoit que finalement Jules-Jean est une personne qui est capable de gérer aussi bien un groupe de féminine comme ça et qu'il arrive à mettre tout ce qu'il faut en place pour qu'on développe la section.

Vous dîtes dans une interview au micro du LOSC que vous ne “vous attendiez pas à entraîner le LOSC un jour” ça vous a fait quoi quand vous avez franchi la porte du LOSC pour la première fois ?

J.D. : Bah, qu'est-ce que ça m'a fait la première fois, je réfléchis, c'est plus la première rencontre que le fait de franchir la porte de Luchin. C'est celle avec Jean-Michel Vandamme et puis Reynald Berghe, qui sont deux personnes hauts placées dans le LOSC. C'était particulier à vivre. Moi qui venait du monde amateur où je rencontrais pas beaucoup de personnes de ce niveau là, donc la première approche a été particulière. On se disait, "on est entrain de discuter d'un projet football concret avec des grandes personnes du Football". Donc c'est cette première rencontre qui m'a marqué.

 

"Mes joueuses sont extraordinaires"

 

Vos joueuses jouent pour un club pro, mais ne sont pas professionnelles, vous devez donc vous afférer à prendre en compte certaines indisponibilités, les agendas et les impératifs de chacune, est-ce que parfois vous êtes frustré de cette situation ? Vous aspirer à avoir des joueuses 100% disponibles et actives, concentrées seulement sur le terrain, ou c’est bien trop tôt compliqué à mettre en place pour le moment ?

J.D. : Bah je suis de moins en moins frustré on va dire. C'est vrai que les premières années à Templemars c'était très frustrant parce que j'aime travailler avec un groupe concret à l'entraînement. Je suis très à cheval sur la notion tactique, les animations offensives, et tant qu'on a pas son groupe à l'entraînement, on peut pas bosser ce genre de choses. Mais je le suis moins, parce que les filles qu'on a gardé au LOSC, elles ont de plus en plus un profil à pouvoir se détacher de leur travail et/ou de leur formation à la FAC pour être présentes aux entraînements. Donc j'ai pas trop de soucis cette année sur la présence à l'entraînement mais c'est vrai que j'en ai quand même. Il est clair que le fait d'être amateur c'est pas tous les jours évident. On peut pas travailler tout le temps avec le groupe au complet mais cette année j'ai quand même la grande chance d'avoir 99% de mon groupe à chaque fois à l'entraînement.

Mes joueuses sont extraordinaires, je le tire un coup de chapeau parce que c'est ça aussi qui me fait comprendre que le foot féminin est quand même particulier parce que ce sont quand même des gamines qui bossent toute la journée, qui vont à la FAC toute la journée et qui sont capables de s'investir quatre fois par semaine, qui sont capables de partir deux jours le week-end. Voilà. Sans être professionnelles et sans gagner pratiquement rien, donc pour moi c'est vraiment formidable et c'est là où je met aussi en avant le foot féminin parce qu'elles ont une mentalité de jeu, d'efforts et d'investissement. Quand elles s'investissent, elles s’investissent à fond. C'est très difficile à gérer les deux.

Parce que la plupart des joueuses pro sont internationales, c’est une éventualité, qui est très difficile à mettre en place ?

J.D. : Oui c'est très difficile, à part les contrats fédéraux y'a pas d'autres contrats dans le Football féminin. Déjà quand on est en D2, on peut pas avoir plus de 5 contrats fédéraux donc ça veut dire qu'on peut pas avoir plus de 5 joueuses disponibles à 100% pour le club. Donc a côté de ça, c'est difficile surtout pour les filles, parce que y'a des examens, y'a des périodes de révisions, ils demandent à ceux qu'elles s'investissent moins à l'entraînement. Donc je me doute que c'est compliqué pour elles. Plus on monte et plus on demande de l'investissement mais le problème c'est que ça change pas beaucoup la situation pour elles, donc elles restent dans la même situation de travail mais on leur demande plus d'exigence.

On a des internationales, trois belges, aussi des internationales B comme Rachel Saidi ou Caroline La Villa et des filles qui ont été internationales A, comme Marine Dafeur, qui a eu deux sélections. On a des filles qui ont un niveau pour pouvoir être internationales dans leur pays, on a pas mal de potentiel là-dessus !

Vous avez donc un groupe assez homogène, qui vit bien ensemble ?

J.D. : Oui, c'est une grande chance pour moi, on a réussi à construire un groupe progressif, avec des bases Templemars j'ai envie de dire, parce que moi je suis content c'est qu'on a quand même à ce moment réussi à garder des joueuses qu'on avait [a Templemars], même du tout début. Donc pour moi c'est une grande fierté parce que ces filles là, elles nous permettent de véhiculer des valeurs qu'on a appris ensemble et c'est ce qui fait que le groupe grandi bien et pour nous c'est important aussi.

Vous dîtes aussi et très justement “on prend du plaisir mais on ne s’amuse pas” c’est assez antagoniste dans un sens, mais tout à fait logique, en accord avec les objectifs du club et l’esprit du football que vous voulez instiguer à vos joueuses ?

J.D. : Oui moi je fais une grande différence entre convivialité et famille [football], on est pas là pour s'amuser, on est là pour prendre du plaisir. Y'a des choses à construire ensemble, prendre du plaisir par le travail, c'est important oui. Alors même si on est pas là pour s'amuser, j'espère qu'on arrive à prendre du plaisir à l'entraînement et aux matchs. Y'a des exigences de travail, de conduite, de déplacement sur un terrain de football qui font qu'on doit être rigoureux avec soi-même et je suis très exigent avec les filles.

Vous mettez un point d'honneur à développer aussi leur mental pour justement les préparer à ceux qui les attend à l'élite dans le futur ?

J.D. : C'est un point super important, vous savez le mental c'est de plus en plus difficile. Là c'est la première année on a un groupe qui est là-haut [leader] donc pour rester là-haut, on a intérêt à être toujours bien concentrés, toujours être capable de se remettre en questions. Donc le niveau mental il faut le bosser énormément, à l'entraînement il faut s'investir à 100%. Une semaine où on est un peu moins bien mentalement dans l'investissement, on le ressent tout de suite le week-end. Donc c'est très difficile de jouer le bas de tableau parce que je l'ai déjà vécu, mais c'est aussi très difficile de jouer le haut tableau parce que mentalement faut être toujours là, faut pas perdre 5%. Les 5% ou 10% qu'on a perdu à La Roche, voilà c'est peut être la semaine de travail, c'est peut être la préparation du match donc il faut toujours être à 100% et c'est super difficile pour les filles et l'entraîneur de travailler là-dessus.

 

"on va tout faire pour rester tout là-haut...on va pas se le cacher, on commence à se dire pourquoi pas nous."

 

Enfin dernière question vous dîtes également que votre accession à l’élite “c’est pas un rêve…l’objectif du LOSC ça sera à terme d’avoir une équipe en D1” l’objectif sera atteint cette saison ? Mais est-ce que le club sera prêt à s’engager dans la durée une fois cet objectif atteint ?

J.D. : Je suis pas devin (rires) donc je peux pas vous répondre à ça, après on va tout faire pour rester tout là-haut, on a 5 points d'avance. Dans notre tête on sait comment on fonctionne chez nous avec le groupe, on sait qu'on va bosser match après match, on va pas se prendre la tête, on va essayer de gagner toujours le match d'après, se préparer en semaine pour le match suivant et puis si on arrive à faire une bonne seconde partie de saison comme la première, on y sera. Sinon on aura fait une bonne saison et puis on retravaillera pour former un groupe avec un objectif différent, mais je sais que cette année on a pas de pression là dessus. Maintenant c'est vrai qu'être premier en première partie de saison, on va pas se le cacher, on commence à se dire pourquoi pas nous.

J'ai pas d'inquiétudes [sur l'engagement du club s'il accède à la D1]. Après, là le club à changé de direction [Michel Seydoux ayant vendu le club à Gerard Lopez] donc certainement, mais j'ai pas suivi à la lettre l’organisation et ce qui va se passer réellement donc on verra à partir de ça, quels objectifs ils auront pour la section féminine. Après bah je pense que j'ai pas d'inquiétudes, à partir du moment où on a une section qui fonctionne en autonomie, qui est bien gérée par Jules-Jean et qu'il y a des résultats, je suis pas inquiet pour l'avenir de la section féminine du LOSC.

 

Photo : Nelson Fatagraf

Dounia MESLI