Cela faisait un certain temps que son nom circulait pour succéder à Norio Sasaki à la tête des Nadeshiko, l'équipe nationale japonaise. Asako Takakura a été intronisée aujourd'hui comme la nouvelle sélectionneuse de l'équipe nationale nippone. Une annonce qui s'est faite alors que deux matches amicaux sont prévus début juin entre les États-Unis et le Japon, une échéance qui imposait la nomination rapide d'une nouvelle sélectionneuse.

Changement de coach pour un changement d'époque ?

La démission de Norio Sasaki au mois de mars dernier a fait suite à la non-qualification des Nadeshiko pour les J.O. Lors du tournoi de qualification olympique organisé à domicile, le Japon s'est classée troisième derrière l'Australie et la Chine, une place qui les prive du tournoi olympique en août prochain au Brésil. Une déception, d'autant plus que les Japonaises avaient remporté la médaille d'argent lors des dernières olympiades à Londres en 2012.

 

Norio Sasaki a démissionné au mois de mars après 8 ans passés à la tête de la sélection féminine japonaise. Il a notamment remporté la Coupe du Monde 2011 avec les Nadeshiko.

Cette déconvenue a relancé les débats sur une équipe nippone jugée vieillissante et en fin de cycle. Sous l'égide de Norio Sasaki, le Japon a pourtant connu ses plus belles années avec deux finales de Coupe du Monde en 2015 et en 2011 où les Japonaises avaient remporté le titre face aux États-Unis.

Les Américaines qui les ont depuis battu à deux reprises en finale des JO à Londres et l'été dernier au Canada en finale de la Coupe du Monde. Une place de finaliste qui a peut-être couronné un parcours en trompe-l’œil pour l'équipe nipponne qui a bénéficié d'un tableau ouvert, n'ayant à affronter ni la France, ni l'Allemagne, ni les États-Unis avant la finale.

La feuille de route de la nouvelle sélectionneuse inclut donc le chantier du renouvellement d'une sélection dont l'ossature n'a que peu bougé depuis la Coupe du Monde 2011. Son parcours en amont de sa nomination à la tête des Nadeshiko devrait lui permettre de préparer l'émergence d'une nouvelle génération de joueuses au sein de la sélection nipponne.

Une première et un choix logique

Jusqu'à aujourd'hui Asako Takakura occupait le poste de sélectionneuse de l'équipe japonaise des moins de 20 ans. Comme sélectionneuse, elle a mené l'équipe des U19 au titre de championnes d'Asie en 2015.

 

Asako Takakura avec le trophée de la Coupe du Monde féminine des Moins de 17 ans. Un trophée remportée en 2014 à la tête de la sélection nippone.

Auparavant, elle avait également été en charge de l'équipe du Japon des moins de 17 ans, un poste qu'elle a occupé entre 2013 et 2014, le temps de remporter un titre continental en 2013 et une Coupe du Monde en 2014 au Costa Rica. Ces réussites lui ont permis d'être distinguée par la Confédération Asiatique de Football qui lui a décerné le titre de Coach féminin de l'année quatre années de suite entre 2012 et 2015.

 

Asako Takakura aux côtés de Ange Postecoglou, le sélectionneur de l'équipe d'Australie masculine. Ils ont tous deux remportés le titre de coach de l'année respectivement chez les hommes et les femmes. Un titre décerné par la Confédération Asiatique de Football.

Elle avait également connu la sélection japonaise cette fois-ci en tant que joueuse dans les années 1990 disputant deux Coupes du Monde (1991, 1995) et les Jeux d'Atlanta en 1996 à une époque où la place forte du football asiatique était le voisin chinois. 79 sélections et 30 buts pour une joueuse qui évoluait au milieu de terrain.

 

Asako Takakura au milieu de Junko Imai (à gauche), responsable des sélections féminines japonaises et Kozo Tashima, le président de la fédération japonaise de football.

Asako Takakura est la première femme à être nommée à la tête des Nadeshiko mais sa nomination n'est donc pas une surprise. Comme l'a indiqué Kozo Tashima, le président de la fédération japonaise, elle était « tout simplement la mieux qualifiée pour le poste ». Takakura qui va se retrouver rapidement sous le feu des projecteurs avec deux matches amicaux programmés les 2 et 5 juin prochain aux États-Unis pour affronter la sélection américaine. Un baptême du feu de haute volée pour une coach qui ambitionne de développer un style de jeu unique dans lequel «seules les Japonaises » pourraient évoluer. On attend rien de moins d'une des meilleures équipes du monde.

Hichem Djemai