Michele Kang, figure montante de l’investissement sportif, s’exprime sans détour sur sa vision du football féminin et le modèle de propriété multiple qu’elle incarne. Loin des codes du football masculin, elle revendique une approche pragmatique et engagée.
“Je ne suis pas une experte en football”, confie-t-elle. “Si j'avais essayé d'être la plus intelligente de la pièce, j'aurais échoué lamentablement.” Pour Kang, la clé réside dans la collaboration : s’entourer des meilleurs, écouter, apprendre, et agir avec sincérité.
Son implication dépasse la stratégie financière. Elle veut comprendre ce qui motive une joueuse, ce qui peut la convaincre de rejoindre un club, et elle est prête à s’investir personnellement. Ce modèle, souvent critiqué dans le football masculin pour ses dérives commerciales, devient selon elle une nécessité dans le football féminin, encore privé de ressources stables et de revenus médiatiques conséquents.
“Nous n'avons pas le gros contrat médiatique dont bénéficient les hommes, nous ne remplissons pas toujours les stades, et nous n'avons pas des centaines de millions de dollars en sponsoring”, rappelle-t-elle. Pourtant, l’ambition reste intacte : faire avancer le football féminin, en y investissant avec conviction.
Pour Kang, le football féminin mérite une approche différente. Moins de spéculation, plus de sens. “Si vous vous engagez avec un intérêt réel et sincère pour le soutenir, c'est une conclusion évidente”, affirme-t-elle. Son modèle n’est pas une recette universelle, mais une réponse adaptée à un écosystème encore en construction.
En défendant une vision fondée sur l’engagement et la complémentarité, Michele Kang trace une voie singulière. Une voie qui pourrait bien inspirer d’autres, à condition de mettre les joueuses, les clubs et les communautés au cœur du projet.
Agbémégno DAGBOVI