A l'issue de la rencontre glanée 2-0 face au Portugal pour l'entrée en lice de l'équipe de France en Ligue des Nations, Hervé Renard a réagi sur la performance des Bleues et n'a pas manqué de rappelé que le chemin est encore loin pour les JO et que ses joueuses ont tout pour performer.


Journaliste - Sur la victoire 2-0 face au Portugal

H. R. - On a fait une bonne entrée en matière au vu de résultat. On a eu un début de match et un début de deuxième mi-temps un peu en dessous mais on a su rectifier le tir, cette victoire est logique, les filles ont fait ce qu’il fallait faire, on a une gardienne du Portugal qui a fait un bon match, félicitation à elle, mais cela n'a pas suffit pour qu’on soit accroché donc félicitation à cette équipe de France et au public nordiste, car il y a eu une très belle affluence ce soir et on les remercie pour leur soutien.

 

Journaliste - Il y a une joueuse qui s'est encore distinguée ce soir c’est Eugénie Le Sommer, un peu sur sa lignée lors de la coupe du monde ou son début de saison, cela risque d’être un sacré casse tête avec le retour de Katoto qui devrait revenir prochainement, comment allez-vous gérer cela ?

H. R. - Eugénie Le Sommer je la trouve toujours exceptionnelle techniquement, concrètement elle réussit encore à faire des matches toujours athlétiques, qui sont fantastiques. Elle nous surprend de jour en jour, mais c'est tant mieux. Il vaut mieux avoir ce problème que manquer de joueuses de qualité, on trouvera une solution pour les aligner ensemble quand il le faudra parce que Marie a encore un petit peu de travail avant de revenir en pleine forme avec nous et on sera très content de son retour.

 

Journaliste - La coupe du monde c’est du passé, c’est cap sur les JO maintenant ?

H. R. - On est obligé de se concentrer sur le présent et le futur. On a la chance d’avoir une belle compétition pour se préparer, elle est qualificative pour ceux qui ne sont pas encore qualifiés, il va y avoir beaucoup d’enjeux, ça va être difficile. J'ai vu les autres matches avec des résultats très serrés et de belles confrontations. Je remercie l’UEFA d’avoir créé cette belle compétition pour le football féminin, place à mardi où il faudra affronter l'Autriche, cela ne sera pas un déplacement facile car elles ont accroché la Norvège chez elles. A nous de nous préparer correctement.

 

Journaliste - Une joueuse qui a rejoué depuis la première depuis 2 ans et 10 mois c’est Amandine Henry, comment avez-vous trouvé son entrée en jeu et ses premiers repères, même si son rôle est bien défini qu’attendez-vous d’elle sur les prochains matches ?

H. R. - On ne veut pas griller les étapes, pour Oriane Jean-François également, on avait planifié de la faire jouer une heure et c'est Amandine qui devait prendre le relais. Tout c’est bien passé à ce niveau la, quand elle est rentrée, elle a remis de la stabilité, un peu plus d'impact dans le milieu de terrain, alors que les premières quinze minutes de la seconde mi-temps ont été très moyennes. Elle a joué parfaitement son rôle, on a vu sur deux trois actions, des gestes de grandes classes. Quand on est une joueuse de haut niveau on le reste toute sa carrière. On espère qu’elle va s'améliorer au niveau athlétique car on aura besoin de toutes ces filles.

 

Journaliste - Aujourd'hui vous avez aligné une équipes type malgré quelques blessures des joueuses qui ne sont pas en sélections, allezvous profiter de cette compétition pour donner du temps de jeu a certaines joueuses qui n’en n’ont pas forcément eu pendant la coupe du monde, ou vous étiez peut être parfois déçu de leurs prestations pour leurs laisser une place dans le onze pour les grandes compétitions qui approchent ?

H. R. - On a fait jouer certaines joueuses qui étaient pas avec nous lors de la coupe du monde, comme Amandine Henry ou Oriane Jean François qui nous ont énormément manqué, c’est des retours très très important, mais il y aura de la concurrence. Il y a un final four dans cette compétition qui seront avec enjeux, c’est un mini-championnat d’Europe, il ne faut pas perdre de vue qu'on est là pour être compétiteurs et compétitrices, donc il faut aller chercher cette première place. C'est important d'avoir des matches de ce calibre-là pour se préparer.

 

Journaliste - Elle a marqué en fin de match, mais a fait une prestation un petit peu brouillon, comment avez-vous trouvé la prestation de Selma Bacha ?

H. R. - Selma est certainement pas encore à son top niveau athlétique, elle a pas toujours fait les bons choix comme beaucoup de nos joueuses aujourd’hui, l’important c’est de toujours persévérer, elle marque un très jolie but, je suis content pour elle, elle met tellement d'abnégation dans ce qu'elle fait, que parfois il faudrait qu’elle se tempère un petit peu. C’est super d’avoir autant de tempérament, qu'il va falloir canaliser au fil du temps, elle va apprendre avec l'expérience, c'était sa première coupe du monde. Je pense qu'elle a énormément appris, il y a de belles choses à venir.

 

Journaliste - Il y a de belles perspectives à venir avec les JO à Paris, comptez-vous demander des moyens spéciaux pour bien préparer cette campagne ?

H. R. - Honnêtement aujourd'hui je pense que la Fédération Française de Football fait son maximum. Moi je suis arrivé il y a six mois seulement et je n'ai aucune reproche à faire, tout est mis en oeuvre pour que le football féminin progresse, on est dans de très bonnes conditions, et dispositions... Il y a un petit peu de retard, mais c'est normal, on n'est pas dans le football masculin, il y a du retard dans la D1 Arkema. Les matches doivent être plus attractifs a regarder, au niveau des centres de formations, tout ce travail qui est mis en place, mais il faut un peu de temps pour que cela porte ses fruits. C'est la Fédération qui a mis cela en place et il va falloir que ça prenne racine, mais je suis persuadé qu'à l'avenir il y aura de très très bon résultats.

 

Journaliste - Premier clean sheet pour Constance Picaud en équipe de France, a-t-elle marqué des points, comptez vous vous servir de cette ligue des nations pour avoir une rotation sur les gardiennes et mettre à terme une concurrence avec Peyraud-Magnin?

H. R. - Forcément si elle a joué ce soir c'est qu'il y a une concurrence, on n'est pas là pour s'amuser, on était là pour obtenir un résultat le plus positif possible. Si elle débute ce soir c’est pour certaines raisons, maintenant c'est à elle de faire de très bonnes prestations, pour garder ce poste de numéro un. Je pense qu'un peu d’émulation ça fait du bien à toutes, ça permet de remettre les idées en place et d'aller de l’avant pour progresser encore et toujours.

 

Journaliste - Pensez-vous que c’est trop tôt pour parler des Jeux Olympiques ?

H. R. - Oui c'est beaucoup trop loin. On à cette compétition qui est qualificatif pour les championnats d’Europe qui redémarrera juste avant les Jeux, donc il y a beaucoup d’échéances avant ça, il y a même une date en juin- juillet avant les JO, qui servira également de préparation, il faudra aussi bien gérer les vacances, la fin de championnat, les dates FIFA, et puis la préparation pour les JO, qui se fera un petit peu plus tard, pour l'instant c’est trop tôt même si cela est normal de se focaliser sur ce fantastique événement en France. Chaque chose en son temps.

 

Journaliste - Vous avez envie d'instaurer une concurrence durable au poste de gardienne, il y a une volonté de voir le vivier à ce poste là aussi ?

H. R. - Oui, il y a une volonté, Marie n’est pas venue par hasard, elle représente l’avenir de cette équipe de France, elle a un gabarit qui se rapproche de ce qu'on fait aujourd'hui au niveau des gardiennes, au niveau du football mondial. Elle a réussi gagner le poste de titulaire à Montpellier, donc c’est déjà une belle chose à son âge, c’est à elle de bien travailler, elle a montré de belles choses cette semaine, il y a une belle cohabitation entre gardienne, qui est superbe, il y a une grande solidarité entre elles. Allons au plus proche de l'excellence pour trouver la meilleure équipe possible.

 

Journaliste - Il y a eu un moment de flottement en début de seconde période. Comment l'expliquez-vous ? 

H. R. - On a eu du mal a redémarrer, a se remettre dans le rythme, on était loin des milieux de terrain du Portugal, beaucoup de décalages qu'on n'arrivait à combler dans l'impact, le bloc qui s'étirait, le fait de ne pas gagner nos duels au milieu. Après avoir avoir mené la première mi temps est ce un peu trop d’assurance ? Un problème athlétique ? peut être un peu de temps, mais heureusement on a su le résoudre, et l'entrée de Amandine a fait du bien, Vichi a fait du bien aussi, avec beaucoup de percussion, même si ce soir elle a fait une petite erreur qui aurait pu couter chère, on va faire comme si on l'avait pas vu (sourire). Il faut rectifier toutes c’est petites choses-la.

 

Journaliste - Prochain match contre l’Autriche, une équipe qu’on connaît moins, pouvez-vous nous parler de cette équipe ?

H. R. - C’est une nation qui progresse, leur match nul en Norvège, en atteste. Soyons concentrés et déterminés pour aller obtenir un très bon résultat là-bas. Ça fait partie des nations il y a quelques années dont on entendait pas trop parler niveau féminin, et là tout le monde progresse, c’est la même chose pour le Portugal, donc méfiance, le niveau se resserre. Il faut être concentrés sur chaque match et très déterminés.