A l'issue de la rencontre des Bleues glanée 2-0 contre le Mexique, Gilles Eyquem nous a donné son sentiment sur cette victoire et a évoqué du mondial avec les journalistes présents à Clairefontaine pour l'occasion.

 

 

Journaliste - Une dernière victoire avant la Coupe du Monde. Quel bilan vous dressez avant le mondial ?

Gilles Eyquem - C'était surtout la continuité de la préparation, qui était de gérer le temps de jeu et que chaque fille puisse participer. Le résultat [de ce match] était quand même important, je l'avais mis en avant, ça reste un match international donc on se doit de gagner. On a fait les choses qu'il fallait, maintenant il reste des choses à peaufiner. J'ai eu des satisfaction et d'autres qui méritent qu'on approfondisse le travail.

 

Journaliste - C'était un bon test avant d'affronter le Ghana justement ?

G. E. - Oui je ne suis pas sûr. Non mais on est sur une phase de préparation, de progression. On est en train de faire un gros travail athlétique actuellement. L’objectif est d’être prêt le 5. On va aussi affiner les relations entre les joueuses, il y a des choses intéressantes, il y quelques automatismes entre certaines filles et d’autres qui méritent d’être affinés.

 

Journaliste - Le match à 10 contre 11 a-t-il changé votre match en tant que tel ?

G. E. - Oui, oui. J’avais proposé que l’on puisse démarrer la deuxième mi-temps à 11, mais le corps arbitral n’a pas voulu accéder à notre demande. C’est aussi intéressant de jouer face à une équipe en infériorité numérique, qui a joué plus bas, qui a essayé d’être plus compact. On a moins vu notre défense, mais on a essayé de trouver d’autres solutions dans des espaces un peu plus réduit.

 

"Derrière il faut que l’on soit un peu plus tueuses, mais surtout

plus précises dans cette dernière passe qui doit amener le but."

 

Journaliste - Sur les opportunités pendant le match

G. E. - Il y a encore beaucoup à faire sur la concentration, cette dernière passe que l’on délivre. J’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de facilité, ce qui fait que cela n’aboutit pas forcément comme il le faudrait, parce qu’on a eu pas mal de situations, notamment à partir de débordements et d'actions menées par Marie [Katoto] aussi et derrière il faut que l’on soit un peu plus tueuses, mais surtout plus précises dans cette dernière passe qui doit amener le but.

 

Journaliste - Le manque de réalisme devant le but et jeu entre elles

G. E. - Oui, on a travaillé tout ça. Je leur avais dit que plus on approchés du but, et plus c'était intéressant de ressortir les ballons. On a bien vu, il y avait certaines frappes intéressantes, contrées, où on aurait pu avoir un peu de réussite avec la gardienne [mexicaine, Alvarado] qui a eu des arrêts réflexes intéressants. Ce qui me gêne, c’est que par moment on a manqué de lucidité, on a frappé alors qu’on était pas en position de frappe et qu'il y avait certainement mieux à faire. Ça manque un peu de fraîcheur pour faire le très bon choix.

 

Coeurs de Foot - Sur les multiples changements durant le match

G. E. - Non non, c’était prévu dès le départ. Anna [Annahita] a cette qualité rare, cette lucidité pour maîtriser le ballon et faire des choix un petit peu différents. On l’a vu à l’entraînement, elle arrive à trouver nos attaquantes dans des intervalles intéressants. Si elle monte en puissance, je pense que ça peut être très intéressant pour nous.

 

Coeurs de Foot - Zamanian, est l'une de vos seules joueuses qui jouent à l'étranger ?

G. E. - Non, on avait Sana Daoudi qui manque de temps de jeu à l’Atlético de Madrid (Espagne) et Marion Rey qui joue à Bâle [en Suisse]. Mais Annahita est une fille intéressante, qu’on a récupéré sur le tard (même si elle a fait des sélections de jeunes), un peu par hasard, mais ça prouve qu’on doit être attentif sur ces joueuses qui sont à l’étranger, mais ça fait partie du suivi qu’on doit mettre en place.

 

"Ce qui est important, c’est que le groupe s’accapare

cet événement et à l’image des A, que la mayonnaise prenne"

 

Coeurs de Foot - Comment vous voyez ce mondial qui se profile ?

G. E. - On sait à quoi s’attendre. Je pense qu’on aura une étiquette de favori, qu’on accepte d’ailleurs parce que je pense qu’on a un groupe intéressant. Ce qui est important, c’est que le groupe s’accapare cet événement et à l’image des A, que la mayonnaise prenne. On a fait une bonne journée de cohésion avec le personnel de l’Armée qui est venu nous animer une demi-journée avec des moments assez forts. C’est vrai qu’au sort de cette rencontre, on a senti qu’il y a quelque chose qui prenait et faut s’appuyer là-dessus.

 

Coeurs de Foot - Les consignes données aux joueuses

G. E. - Essayer de simplifier le jeu. On sait bien que quand on n’est pas au mieux de sa forme, on a tendance à un peu baisser la tête et garder le ballon. L’objectif était plutôt de lâcher rapidement le ballon, d’être disponible. Il y a eu des séquences intéressantes, d’autres un peu moins. Ça fait partie de la préparation et on va retravailler ça.

 

Coeurs de Foot - L’état d’esprit des joueuses avant le Mondial

G. E. - Un peu de tout mais je crois qu’il y a l’envie de vivre un grand moment. Il y a un peu de fébrilité pour certaines, un peu d’appréhension, un peu de stress mais on va essayer de vite gommer ça et je pense que dès qu’on va rentrer dans la compétition, les filles seront bien physiquement, seront bien préparées. On aura peaufiné un petit peu notre jeu donc ce sera juste une question de prise en charge, par le groupe, de cet événement.

 

Coeurs de Foot - Les joueuses plus sereines sur le terrain que lors des précédentes rencontres ?

G. E. - Avec l’Euro U19, on devait faire un choix, de ne pas priver certaines filles de ces deux phases finales. C’est ce qui nous a paru cohérent vis-à-vis de l’ensemble des joueuses de faire ce choix dès le départ, même si on a une liste complémentaire et la possibilité de rappeler une joueuse U19. Ça n’a pas été simple de trouver les 21, mais c’est toujours comme ça. Maintenant, on y est et on est parti pour aller le plus loin possible et être présent le soir du 24 surtout, on l'espère.

 

 

 

Dounia MESLI & Karim Erradi