Avant France/Nouvelle-Zélande, le coach de l'équipe de France U20 a donné son sentiment sur les débuts des Bleues à froid, et évoque la deuxième rencontre de ces joueuses, qui va s'avérer bien plus relevée.
Deux jours après le succès des Bleues, comment vous sentez le groupe ? Encore un peu euphorique ou tout le monde st redescendu un peu sur terres et on est concentrés sur le match contre la Nouvelle-Zélande ?
Gilles Eyquem - Tout le monde est redescendu sur terre. Je crois qu'elles ont bien compris que c'était la première étape, que c'était effectivement une belle entrée en matière, je crois que ça a soulagé tout le monde, le staff compris et le sélectionneur aussi. On a bien senti que tout le monde était un petit peu tendu au départ. Elles ont bien récupéré d'hier, et on va être très vite [focus] dans ce match de la Nouvelle-Zélande. Déjà ce matin elles ont vu quelques images et un petit retour de nos observateurs donc on est déjà concentrés sur le deuxième match.
Est-ce qu'il va y avoir des changements par rapport au onze de départ qui a commencé face au Ghana ?
G. E. - Oui il y aura quelques petits changements, sans trop perturber l'équilibre du groupe mais c'est aussi de montrer que lorsque je dis que les 21 joueuses ont un rôle à jouer et qu'il faut les impliquer toutes, ça va commencer dès demain contre la Nouvelle-Zélande. Et puis suivant le déroulement du match, on verra si au niveau des entrantes il y a besoin aussi de faire comprendre qu'il y a une place pour chacune.
Vous nous avez dit en conférence de presse après France/Ghana sur ce but pris que c'est le mal récurrent de l'équipe de France. Est-ce que c'est le point sur le quel vous avez travaillé ces deux derniers jours justement ?
Non pas encore, on va en parler ce soir. J'ai commencé à titre individuel à reparler de ce but et j'en reparlerais dès ce soir d'autant plus facilement que même sur le terrain j'ai entendu Marie [Katoto] rameutait ses troupes et dire que c'était malheureux encore qu'on prenne un but. Ou que l'on donne un but, parce que le terme est plus approprié de dire qu'on a donné un but. Ce sont des choses qu'il faut absolument qu'on arrive à gommer pour aller vers des matches un peu plus aboutis.
Le jeu de la Nouvelle-Zélande s'y prête fortement, avec des longs ballons vers l'avant. C'est dangereux comme confrontation pour l'équipe de France ?
Oui parce que c'est pas forcément ce que l'on aime, même si on a des joueuses qui sont confirmées dans l'axe pour jouer de la tête, pour jouer les duels, malgré tout ce n'est pas ce qu'on aime le mieux [comme style de jeu]. On aime beaucoup plus, essayer de poser le ballon et de jouer. Ça va être à nous dès la récupération d'être présents et de pouvoir faire bouger cette équipe, la déplacer. Je pense qu'elle n'est pas aussi mobile qu'on le pense et si on arrive à la déplacer, on va la mettre en difficulté.
Il y a encore des choses à bosser sur le plan offensif ou ces quatre buts contre le Ghana qui mettent en confiance ?
G. E. - On est sûr de nos forces maintenant il y a toujours des choses à bosser, sur les déplacements des joueuses, sur la coordination des déplacements surtout, ce n'est pas uniquement une joueuse qui bouge, c'est des libérations d'espaces pour d'autres qui vont profiter de ces espaces là et y'a eu quand même des choses intéressantes, de beaux enchaînements [face au Ghana] après avoir revu le match. Alors on est toujours exigeant, on a envie que ça soit parfait, mais c'était quand même intéressant [comme confrontation], il faut qu'on aille encore plus loin et puis après il y a des petits détails techniques, y'a des choses que l'on peut gommer. C'est là où le sélectionneur aimerait avoir beaucoup plus de temps pour travailler avec ces filles.
Les filles avaient beaucoup le mot "stress" à la bouche, maintenant ce stress il est passé en ayant entamé cette Coupe du Monde ?
G. E. - Oui je pense qu'il fallait ce [bon] premier match, les filles ont énormément travaillé et puis avaient envie d'être au match. Logiquement pour l'ensemble, hormis pour Mylène Chavas qui a connu la Papouasie (Coupe du Monde 2016), c'était une première. D'autant plus chez nous avec les familles dans les tribunes, avec les amis, ce monde, et ce stade qui était derrière nous, ça peut donner un peu de stress. On la ressenti... Mais malgré tout, quand on regarde les images, c'est quand même pas si mal que ça.
Ce groupe comment il vit ? On a vu Emelyne Laurent se faire un peu charier en zone mixte après la rencontre... Que pouvez-vous nous dire des filles, de leur vécu en groupe ?
G. E. - Ce qui est un peu dommage, c'est quand a un établissement qui ne nous permet pas de vivre comme je le souhaiterais, tous ensemble. C'est à dire que l'équipe aujourd'hui est hébergée dans la résidence Lancelot, mais le lieu du médical, où souvent on retrouve tout le monde, est un peu à part et le staff pratiquement dans un autre établissement. Alors pas très loin, mais pour la vie de groupe, un seul établissement aurait été parfait, même si le cadre ici est fabuleux. Je pense qu'au niveau des filles, elles ont bien compris que le talent c'est une chose, en faisant référence aux garcons et leur étoile, elles ont bien compris que c'est un groupe qui est allé chercher cette étoile, cette deuxième étoile. Je pense qu'elles vivent bien, j'ai vu des attitudes sur les buts, sur les actions, des petites choses qui me rassurent de ce côté là et je pense qu'au quotidien, ça commence à bien vivre.
Dounia MESLI