Gérard Prêcheur, le nouveau coach du Paris Saint-Germain, a vu de belles choses de la part de son équipe, malgré la défaite 1-0 concédée face à l’OL au Trophée des Championnes, ce dimanche 28 août ! Le technicien sait que son groupe a le potentiel, mais qu'il faudra ajuster certains détails pour rafler des titres cette saison.

 

Journaliste - Quelle est votre réaction sur ce match qui vous laisse peut être des regrets ?

Non je n’ai pas de regrets. J’ai toujours une petite déception que les joueuses, vu la prestation qu’elles ont produites sur le terrain, ne soient pas récompensées mais vraiment tant sur le plan individuel que sur le plan collectif, mes joueuses ont réalisé une très belle prestation ce soir. Il faut aussi penser qu’il s’agit du deuxième match seulement durant lequel cette équipe jouait ensemble.

 

Journaliste - Qu’est ce que l’OL avait de plus selon vous?

Les Lyonnaises surfent depuis un peu plus d’une saison sur leurs résultats, sur leur réussite. C’est bien. C’est une équipe avec un gros effectif, un gros potentiel offensif bien plus important que le notre. C’est peut être là la différence avec ce gros potentiel offensif. Nous il est intéressant mais il faut le renforcer.

 

Coeurs de Foot - Ce soir, c’était un match très serré mais y-a-t-il quand même de la frustration chez vos joueuses de ne pas avoir réussi à égaliser?

Vraiment, ce n’était pas l’objectif. Bien sûr, il y a le côté prestigieux d’un Trophée des championnes, bien organisé, bien sûr qu’on ne peut pas le nier. Mais je le précise, les joueuses qui ont participé à l’Euro, on les a récupérées il n’y a même pas deux semaines. On a fait un stage, il a fallu recréer un lien. On est en pleine phase de construction et nous n’avons travaillé que les fondations. Et vu ce qu’on a montré là, on est déjà à l’étage au dessus pour rivaliser comme elles l’ont fait contre une équipe de la valeur de l’Olympique lyonnais. Mon seul regret, c’est qu’elle repartent dès demain en sélections et qu’il va falloir attendre la veille du championnat pour pouvoir travailler avec mais vu ce qu’on a montré ce soir je pense que nous serons prêts pour la reprise.

 

Journaliste - Vous sentez beaucoup de progrès même si vous avez eu le retour des internationales tardivement après l’Euro?

Il y a des progrès sur les plus jeunes qui étaient là depuis le début. En milieu de terrain, il y a quand même des reconversions, des joueuses qui n‘ont pas évolué à leurs postes et c’était positif. Je pense avoir bien analysé les caractéristiques de chacune et puis il leur faut un peu de temps. Mais c’est bien, il y a du progrès. Les progrès qui ont été rapides, c’est sur les orientations de jeu, nouvelles. Elles sont capables d’avoir la possession, capables de se projeter vers le but adverse. Offensivement c’est bien. Et défensivement ce qui était nouveau aussi, c’était une autre façon de défendre. Elles ont été capables de défendre à la fois en priorité par rapport au ballon mais aussi de défendre par rapport à l’adversaire, ce qui est un peu nouveau pour elles. Et là il y a déjà des progrès.

 

Journaliste - Espérez-vous encore du renfort ?

On a montré ce soir qu’on peut être présents sur un match. Maintenant, pour faire une saison complète, si je prends septembre avec six adversaires, nous allons enchaîner cinq matchs en quinze jours après les rendez-vous internationaux, il est impératif de renforcer l’effectif, ça c’est sûr.

 

Coeurs de Foot - Ce soir, Sakina Karchaoui a été éblouissante mais les absences de Katoto et Martens ont-elles été préjudiciables et le seront-elles sur la saison à venir?

Bien sûr, quand on perd ou subit l’absence de Marie-Antoinette Katoto, meilleure buteuse du championnat de France l’an passé et l’une de ses meilleures joueuses, bien sûr que c’est préjudiciable. Alors on va compenser sur un match par le collectif, par les partenaires à côté qui vont faire un peu plus, ce qui a été le cas mais sur une saison, non, il va falloir se renforcer. La direction sportive s’y attelle, la mission est difficile mais j’espère qu’ils vont avoir les moyens de nos ambitions du club, des joueuses et des miennes car j’aime gagner.

 

Journaliste - Quelles sont les nouvelles autour de Martens?

C’est une bonne nouvelle. Elle redémarre dans le groupe mardi. On aurait pu accélérer un petit peu mais les problématiques de blessures dans le foot féminin étant nombreuses, je n’ai pris aucun risque. Ce ne sont pas des machines, pas des robots.

 

Coeurs de Foot - Justement, avec la sortie de Elisa de Almeida, vous avez tenté de changer le système de jeu pour trouver la faille (avec l'entrée de Thorvaldsdottir en pointe) mais il a manqué un peu la construction du jeu?

Je suis objectif mais j’étais tellement satisfait du collectif que bon. On n’a pas travaillé le pressing. On avait mis en place un jeu très simple, l’attaquante gère Mbock qui est la joueuse expérimentée à la qualité technique bien supérieure à la moyenne et on laisse la plus jeune, moins expérimentée organiser le jeu. Ça a très bien marché mais on était mené au score. Donc à un moment donné il a fallu aller chercher plus haut faire un pressing. C’est rare que ça marche de changer l’organisation. Ça aurait pu mais voilà c’est ce qu’on a fait mais on ne l’a pas travaillé à l’entraînement. C’est peut être à cause de l’entraîneur ou des calendriers internationaux qui sont quand même démentiels.

 

Journaliste - Pourquoi avoir confié le brassard à Paulina Dudek et sera-t-elle votre capitaine toute la saison?

Déjà elle était là à la reprise. C’était une des rares joueuses internationales présente à la reprise de l’entraînement. Je l’ai découverte. C’est un exemple de professionnalisme au plus haut point. Elle était là puis il y a eu Ashley. Elles étaient là, elles ont cadré les jeunes. Elles nous ont emmené et emmené pour bien travailler avec les U19. On a eu une discussion avec Grace et Paulina, le bon sens l’a emporté d’autant que Grace peut être perturbée par les propositions que peuvent lui faire un club important anglais. Donc le bon sens a fait que Paulina a gardé le brassard. Et on verra après.

 

Propos receuillis par Dounia Mesli à Dunkerque