En conférence de presse, Gérard Prêcheur nous a longuement livré ses sentiments sur cette victoire 2-1 face au Real Madrid, importante en Ligue des Championnes et synonyme de qualification pour les quarts de finale !

 

Journaliste - Vous avez couru vers les Ultras au coup de sifflet final, était-ce un vrai soulagement pour vous?

C’est une satisfaction. Nous avions le sentiment que nous avions le match en main. A 2-0 j’ai trouvé que l’équipe dégageait beaucoup de sérénité, de maîtrise technique individuellement et collectivement. On a l’opportunité de mettre le troisième et se mettre définitivement à l’abri. Mais ce but madrilène relance tout et forcément, il y a eu des interrogations sur cette fin de match a suspense. C’était bien pour les spectateurs, un peu moins pour mon coeur. Le happy end était beau.

Journaliste - Avez-vous des nouvelles de Kadidiatou Diani?

Je pense qu’il s’agit juste de crampes. Le staff médical ne m’ont pas inquiéter sur une éventuelle grave blessure.

Journaliste - Cette victoire est très importante avec une qualification pour les quarts. Ça peut déclencher du positif pour le début 2023?

Absolument, je dirai également que nous avons eu une période difficile depuis le début de saison avec les planning, les gestions d’effectif, le recrutement tardif. C’était beaucoup de matchs qu’on gagnait souvent à l’arraché avec beaucoup d’efforts, de travail. Nous avons ce soir la satisfaction du devoir bien accompli. Ça fait du bien après des périodes de doutes, d’interrogations. Nous faisons un très beau mois de décembre et je ne cache pas que dans mon esprit, être premier en décembre de la D1 devant l’OL et qualifiés pour les quarts de finale, il s’agit d’une très belle performance du Paris SG. C’est une performance de haut niveau.

Journaliste - Sandy Baltimore monte en puissance. Comment jugez-vous sa prestation?

Elle est montée en puissance. Elle a eu une période de doute. Je lui avais proposé de la faire jouer à droite. Elle y était hostile et puis petit à petit, elle a trouvé ses marques et ce soir elle a produit une très grosse performance. Je suis content pour elle. Elle va continuer a bien évoluer et attirer le regard à nouveau de la sélectionneure.

Journaliste - Cela signifie que votre message passe en voyant vos joueuses aussi performante?

Je le crois bien que je sois tellement exigeant avec tout le monde. Mais elles adhèrent quand même bien à mes principes et à mes exigences. Elles l’ont démontré lors de ces derniers matchs.

Journaliste - Votre équipe a été décisive sur coup de pieds arrêtés avec une nouvelle façon de les tirer, notamment au premier poteau. Que pouvez-vous nous dire la dessus?

Plus des deux tiers des buts sur corner sont marqués au premier poteau. Je ne m’occupe pas des coups de pieds arrêtés, donc je n’y suis absolument pour rien si ce n’est que je valide les orientations qui sont données. Jocelyn a travaillé ces corners au premier poteau, et ça a porté ses fruits. Je suis tellement content que ce soit Elisa de Almeida qui marque ce but de la qualification après le but concédé contre Chelsea où son implication était importante. Alors que ce soit elle qui marque ce soir, je suis vraiment content pour elle.

Journaliste - Dialoguez-vous beaucoup avec les joueuses?

On n’arrête pas. Nous avons préparé ce match avec trente minutes de préparation entre le match de l’OL et de ce soir. Nous n’avons eu que trente minutes de travail tactique. Quelle frustration pour un entraîneur. Moi qui accorde beaucoup d’importance à la tactique et à la stratégie, je n’ai disposé que de vingt minutes mercredi après-midi et dix minutes hier jeudi sur la phase d’opposition et la phase de pressing. C’est tout et c’est peu. On compense tout par du montage vidéo à raison de cinq à six réunions. Le Real a été étudié minutieusement par toutes une équipe. Nous avons ensuite travaillé sur le mental puis en groupe. On a beaucoup discuté et les joueuses ont vraiment bien écouté. Elles ont été super.

Coeurs de Foot - Vous avez réussi a sublimer cette équipe du PSG. Face au Real vous avez connu quelques frayeurs en fin de match. Qu’avez-vous dit à vos joueuses en début de saison et lors de ces derniers mois pour qu’elles reprennent du poil de la bête au fil des matchs et quel bilan tirez-vous après cinq mois à la tête de l’équipe?

Je leur ai présenté leur orientation de jeu. A la DTN, j’ai analysé le football de haut niveau et principalement le football féminin. J’avais le temps et l’envie de le faire. Après avoir coaché et appliqué mes préceptes à Lyon et en Chine, je me posais la question si je pouvais transposer ces principes de jeu au Paris SG où il faut des résultats rapides. Le jeu qu’on a proposé à l’aller contre le Real et celui proposé ce soir marque une belle évolution sur le plan collectif. Je ne lâche pas, le staff ne lâche pas, les joueuses écoutent. Nous avons réussi a créer une belle dynamique. Je prône l’esprit d’équipe. Ça fait peut être has been dans notre société individualiste mais mes joueuses ont prouvé que ce discours était encore porteur avec un bel esprit d’équipe sur le terrain.

 

Propos receuillis par Dounia Mesli