Avant les choses sérieuses demain avec France/Corée du Nord, Gilles Eyquem et son homologue coréen, Yongbong Hwang ont réagi à cette confrontation, qui rappelle la finale en 2016. Les deux coachs étaient par ailleurs accompagnés de joueuses : Annahita Zamanian et Julie Thibaud côté français et Kum Ju Ok côté coréen.
Quelle est votre attente demain face à la Corée du Nord ?
G. E. - Ecoutez on s'attend à un gros match bien sûr, on oublie pas qu'on affronte l'équipe championne du monde en titre. Effectivement ça va être un match de haut niveau encore je l'espère et on connaît bien cette équipe et ça fait maintenant deux Coupes du Monde qu'on se rencontre (2014 et 2016 ndlr) une fois pour la médaille de bronze et une fois pour la médaille d'or. J'espère que la roue tournera. Il y a un cycle [normalement]. Il y a quatre ans c'était nous [avec la bronze] et il y a deux ans c'était eux [qui ont remporté la médaille d'or] et cette année j'espère que ça sera nous. Et on leur laissera dans deux ans...peut être (sourire).
Julie Thibaud - Il y a de l’excitation. Pour la plupart d’entre nous ce sera le premier quart de finale de notre carrière. On a toutes envie et la détermination de gagner ce match.
Annahita Zamanian - Oui comme Julie l'a dit il y a beaucoup d'excitation pour nous, c'est un match à la maison donc ça va nous donner beaucoup d'énergie pour faire un beau match et comme à dit Julie [Thibaud] c'est un quart de finale, tout le monde aimerait jouer ce mondial et demain faut qu'on montre qu'on a les capacités de gagner.
Est-ce que vous vous êtes parlées avant ce match contre la Corée du Nord ?
J. T. - On se parle toujours entre nous avant les matches, c'est évident, pour s'encourager, se motiver toutes ensemble. Là il n'y a pas a beaucoup parler, on sait que c'est un quart de finale, c'est un match à élimination directe donc faut tout donner sur le terrain, parce que ça peut se terminer sinon.
A. Z. - Pareillement, on a pas fait de réunion avant ce match, on a juste parlé un peu sur notre jeu de demain et on va tout donner, ça c'est le principal.
Ouest France - Gilles vous avez déjà affronté en 2016 cette équipe de Corée du Nord, Mylène Chavas était aussi présente. Est-ce que vous avez échangé avec elle et est-ce que ce match de 2016 vous en avez parlé aux filles ou c'est de l'histoire ancienne et la Corée du Nord n'est plus la même équipe justement ? Est-ce que vous véhiculez cette expérience ou c'est une nouvelle compétition ?
G. E. - Pour moi c'est une nouvelle compétition. J'ai simplement rappelé que c'était l'équipe tenante du titre, malgré tout. Ce sont les championnes du monde. Maintenant effectivement ce sont deux compétitions différentes, des équipes différentes. Nous on a pas beaucoup de joueuses qui était concernées [par 2016], elles découvrent toutes je pense à part Mylène, une compétition mondiale, donc c'est différent, c'est un contexte différent, y'a beaucoup de choses qui font que non je n'utilise pas trop l'expérience de la Papouasie. C'est du passé.
Ouest France - Est-ce que vous voyez ce match comme une revanche ou pas ?
G. E. - Non pas du tout. C'est pour moi un autre passage. En Papouasie, la Corée du Nord avait mérité sa victoire, elles avaient été plus fortes que nous. Aujourd'hui on s'est préparés pour cette Coupe du Monde en France, pour aller au bout de cette belle compétition, et ça passe par la Corée du Nord, donc il va falloir mettre tout en oeuvre pour aller vaincre cette équipe. Ca ne sera pas chose facile parce que c'est encore une très belle équipe, mais on s'est préparés pour ça aussi.
Coeurs de Foot - En 2016 contre la Corée du Nord en finale, les Bleuettes avaient ouvert le score. Est-ce que le mot d'ordre de demain, ça sera de ne pas relâcher les efforts justement ?
G. E. - Les matchs sont souvent différents, c'est difficile de faire référence à ce que l'on a vécu, maintenant si on peut ouvrir le score, on le fera encore, même si effectivement en 2016, on avait pas pu aller jusqu'au bout. L'objectif effectivement est d'essayer de mettre en place notre jeu, de pas trop s'ouvrir pour ne pas laisser les Coréennes développer leur jeu, leur joli jeu, donc tout le travail qui a été fait aujourd'hui et encore tout à l'heure sur le terrain, c'est pour être meilleurs demain et aller chercher cette victoire puisque comme Julie [Thibaud] et Annahita [Zamanian] le disaient, demain ça peut s'arrêter et on a envie que ça continue.
Coeurs de Foot - Gilles, Anna, Julie, le mental va être mis à rude d'épreuve dans cette phase à élimination directe ?
G. E. - Oui oui c'est toujours une nouvelle compétition qui démarre [après les poules]. Si le calcul est possible lors des phases de poule, bien entendu ce n'est plus possible à partir des quarts de finale. Il faut tout donner, ne plus calculer et aller de l'avant pour pouvoir continuer, c'est comme ça, c'est la phase finale. Il n'y a la place que pour une seule équipe, maintenant c'est le terrain et le jeu qui vont décider de celles qui vont continuer [pour le titre].
A. Z. - Oui, comme Gilles l'a dit, demain il n'y aura pas la place pour les erreurs. On va tout donner, parce qu'il n'y a qu'une équipe qui peut gagner et j'espère que ça va être nous.
J. T. - Oui forcément quand c'est un match à élimination directe mentalement on doit mieux se préparer, se préparer différemment plutôt. On sait dès le départ que c'est un match à élimination directe, donc forcément il faut être là, faudra être présentes mentalement et physiquement sur le terrain.
Canal+ - Il y a eu six changements contre les Pays-Bas par rapport à l'équipe qui avait affronté la Nouvelle Zélande, entre les deux matches, à quoi doit-on s'attendre demain ? Est-ce que vous avez déjà une idée ou pas du tout ?
G. E. - Oui bien sûr que j'ai une idée. Il y aura peut être des changements, certainement même. Il y a aussi du temps de jeu à équilibrer, il y a des filles qui ont disputé tous les matches depuis le début. Si on veut avoir l'objectif d'aller au bout, il faut aussi être attentif à tout ça. Une baisse de régime, ça joue aussi, donc il est possible d'avoir effectivement quelques changements.
Coeurs de Foot - Gilles j'imagine qu'il va y avoir beaucoup de consignes demain face à la Corée du Nord ? On a vu qu'elles étaient très fortes de la tête, est-ce que c'est aussi la clé du match ?
G. E. - Je ne sais pas s'il n'y a que dans ce domaine où elles sont fortes. Elles sont très fortes balle au pied aussi, dans le mouvement, collectivement. C'est une belle équipe, il faudra qu'on soit à notre meilleur niveau et qu'on soit dans la détermination et l'engagement, qu'on soit bien prêtes, mais je fais confiance aux filles pour répondre dans ce domaine là et montrer aussi que nous avons des arguments pour aller chercher une victoire, parce que nous avons aussi une belle équipe.
La réaction du coach de la Corée et la gardienne de l'équipe
Sur le fait d'avoir joué à plusieurs reprises la France
Yongbong Hwang - Nous avons déjà joué plusieurs fois contre elles, et nous savons qu'elles sont très fortes. Ce sont des adversaires redoutables, et demain ça sera un très beau match. Les bleues ont été champions en Russie, et ils ont un potentiel extrêmement important chez les féminines. Ca va être un match très important, un match fantastique et spectaculaire.
Kum Ju Ok - En ce qui me concerne, je sais que la France est à la maison, elle est l'équipe hôte, c'est une équipe extrêmement dure et importante. Nous ferons de notre mieux pour le match de demain.
Son impression sur les matches des Françaises en phase de poules
Y. H. - Il y a deux ans, l'équipe de France était extrêmement forte, et ils ont joué comme les années précédentes, et leur gardienne [Mylène Chavas] était très très forte, elle a beaucoup d'expérience et elle a eu cette expérience de Papouasie Nouvelle-Guinnée, elle y a reçu le gand d'or et donc c'est une très bonne gardienne de but. Il faut être prudent, mais le jeu est le jeu et un match est un match et nous verrons bien.
Bien sur en Europe les choses avancent vite et l'expérience est là, on verra bien demain.
K. J. O. - La 7 [Emelyne Laurent] et la gardienne de but [Mylène Chavas] sont des joueuses très expérimentées. La gardienne a une capacité énorme, elle a une capacité de s'adapter et faits de bons arrêts donc ça sera difficile mais on est prêtes.
Est-ce que le fait d'avoir joué contre le Brésil (gagné 2-1 à la 93e minute) à Concarneau c'est un avantage ?
Y. H. - Ce n'est pas une question facile, je crois que dans le match contre le Brésil, notre équipe n'a pas trouvé le rythme nécessaire, on aurait du marquer plus de buts mais on l'a fait à la dernière minute.
Nos joueuses sont encore sous l'effet du décalage horaire, notre match contre le Brésil ne va pas nous encourager, le match de demain est important mais on aurait du avoir plus d'opportunités contre le Brésil, il faudra élever notre niveau [contre la France].