A la veille de leur match crucial face à l'Angleterre, le coach français, Gilles Eyquem a réagi en conférence de presse, avec Marion Rey et Maëlle Lakrar, tout comme la coach anglaise, Mo Marley, accompagnée par l'une de ses joueuses, Alessia Russo.

 

 

Journaliste - Alessia, comment appréhendez-vous ce match face à la France ?

Alessia Russo - Il est difficile bien sur de répondre à cette question, mais nous sommes prêtes à répondre à ce match.

 

Journaliste - Comment vous sentez-vous après avoir perdu votre demi-finale et avant d'aller chercher cette 3e place ?

Marion Rey - Il y a encore la déception d'avoir perdu cette demi-finale (contre l'Espagne 1-0), mais on s'est remobilisées et on est très motivées pour aller chercher cette troisième place. C'est important pour nous de bien terminer la compétition. Donc on va tout faire pour battre cette équipe d'Angleterre, on est motivées.

Maëlle Lakrar - Ce qui s'est passé lundi (défaite contre l'Espagne en demi-finales 0-1) fait partie du passé, on ne peut pas revenir en arrière. Maintenant on est dans un état d'esprit positif, on se concentre sur le match de demain et on va tout faire pour décrocher la 3e place.

 

Journaliste - Comment a été votre préparation pour ce match ?

Gilles Eyquem : La préparation après la demi-finale perdue a surtout consisté à évacuer cette déception. On a déconnecté du football durant deux jours et essayé d'oublier un petit peu le terrain. Et là on se reconcentre à partir de ce jeudi. On retrouve le terrain d'entraînement cet après-midi pour entrer dans la préparation de la rencontre de demain qui est très importante. Une médaille ça ne se néglige pas. On a envie de montrer que nos ambitions initiales (de gagner la Coupe du monde) n'étaient pas une utopie.

 

Journaliste - Mo, que pouvez-vous nous dire ? Quelle est votre préparation pour le match de demain ?

Mo Marley - Je ne pense pas que notre préparation ait changé, nous allons faire le maximum pour la médaille. On voulait aller plus loin que la demi-finale, mais nous voulons terminer sur le podium, même si malheureusement nous ne pouvons pas aller en finale. Déjà arriver en demi finale ça a dépassé toutes nos attentes et nous espérons avoir une médaille.

 

Journaliste - Est-ce que l'apport de Georgia Stanway sera important demain pour la victoire ?

Alessia Russo - Georgia est une grande joueuse, elle a marqué 5 buts et en tant qu'équipe nous voulons gagner, c'est notre défi, nous voulons faire le maximum pour remporter la 3e place. Geo est une gagnante, c'est quelqu'un qui se bat et nous ferons du mieux que nous pouvons et nous verrons demain ce qui se passera.

 

Journaliste : Est-ce que ce match contre l'Angleterre peut permettre de faire jouer certaines joueuses qui n'ont pas eu beaucoup de temps de jeu jusqu'ici ou d'en relancer certaines comme Marie-Antoinette Katoto ?

G.E : L'important par rapport à demain sera d'aligner la meilleure équipe possible pour aller chercher la médaille. Et ça restera ma seule motivation.

 

Journaliste : Qu'avez-vous fait durant ces deux jours de coupure que vous avez eus ?

G.E : On en a profité pour visiter le cœur du Golfe du Morbihan, on a été sur l'Ile-d'Arz et je pense que ça a été un très bon moment, notamment par rapport à cette déception qu'ont eue les filles et le staff. On a pu rencontrer des gens qui nous ont montré qu'ils ne nous tenait pas rigueur de cette défaite, et qu'au contraire ils étaient derrière nous pour aller chercher cette médaille. C'était très positif et très agréable de partager ce moment avec ces gens. Et du coup les filles ont pu voir tout l'enthousiasme qu'il y avait derrière elles et qu'elles seront soutenues vendredi après-midi pour cette troisième place.

 

Coeurs de foot : Gilles comment qualifieriez-vous cette équipe d'Angleterre ?

G.E : C'est une très belle équipe, on le sait, on se connaît bien. Elles nous ont fait énormément souffrir aux championnats d'Europe (2017 1-0 pour la France). J'avoue même que durant ces championnats, cette équipe était meilleure que nous. On avait joué contre elles avec nos armes là-bas en Irlande du Nord, et demain on va essayer de faire la même chose, de re-préparer un match pour gagner parce que c'est ce qui nous importe. On veut finir cette compétition sur une bonne note, mais ce sera un match très difficile et très disputé.

 

Journaliste : Est-ce que le jeu de cette équipe anglaise qui aime bien jouer contre des équipes comme la vôtre peut vous inciter à jouer plus bas demain ?

G.E : Non, on va continuer à travailler comme on l'a fait sur les aspects défensifs. Ce qu'on pourrait nous reprocher lors de notre demi-finale, c'est qu'on n'a peut-être pas suffisamment joué. On n'a pas su faire la transition. On a été capables de défendre mais de jouer ça a été un problème. Peut-être que le message n'était pas suffisamment clair de ma part. Non il faudra jouer, pour gagner il faut jouer. Mais l'Angleterre est aussi une équipe qui sait jouer ! Elles ne sont pas habiles que en contre, elles le sont aussi dans le jeu. Il y a eu une évolution dans le jeu anglais. Elles préparent davantage leurs actions. Leur jeu est moins direct, disons qu'il y a moins de jeu direct. C'est vraiment une belle équipe.

 

Jounraliste - Au sujet de la finale

Mo Marley - C'est une belle affiche et nous avons une telle représentation de l'Europe dans ce mondial. Il y avait tellement de questions avant de débuter, comment nous pouvons gagner ce type de championnat, le rythme, comment les choses se passeraient...

 

Coeurs de foot : Est-ce que votre style de jeu ne s'est pas retourné contre vous justement face au Japon ?

Mo Marley - Je pense que nous avons un ADN, tout le monde le sait c'est notre éducation par rapport aux joueuses, nous avons joué à l'anglaise. Nos joueuses jouent dans les équipes nationales, et lorsque nous avons une opposition aussi forte, nous ne pouvons pas faire ce que l'on veut, nous avons fait le maximum pour que nous joueuses puissent faire face à ce fait, que la balle ne venait pas dans notre camp, mais n'avons pas réussi à retourner la situation à notre avantage. C'était quelque chose de positif d'être confronté à un tel adversaire, nous avons essayé de l'analysé pour nous améliorer. 

 

Journaliste : Est-ce qu'il y a des blessées de votre côté ?

Mo Marley - Tout le monde est prêt pour le dernier match et ca c'est une ironie du destin, car nous avions des joueuses blessées au départ.

 

Coeurs de foot : Gilles est-ce que vous avez visionné le match Angleterre – Japon et comment l'avez-vous analysé ? Est-ce que vous ne trouvez pas que la faiblesse de l'Angleterre se situe au niveau du trop plein d'agressivité ? Car on a vu que les Japonaises ont fait preuve de beaucoup de calme pour battre les Anglaises.

G.E : Je ne dirais pas que l'Angleterre ait un jeu agressif. C'est un jeu engagé effectivement, mais comme le dit mon homologue anglaise Mo Marley ça fait partie de leur ADN. C'est un football où le jeu direct est peut-être davantage recherché mais je trouve qu'il progresse énormément dans la construction du jeu. C'est une très bonne équipe. C'est vrai que peut-être les Japonaises, les Espagnoles et même nous avons une approche un peu différente, un peu plus portée vers le jeu technique. Surtout les Japonaises et les Espagnoles. (Il hésite) En fait je ne sais pas comment analyser ce match Angleterre – Japon, je ne suis pas à leur place. Le Japon est une très belle équipe aussi ! On aura sans doute une très belle finale, et je l'espère une belle petite finale pour la médaille de bronze.

Maëlle Lakrar - Comme l'a dit le coach, je ne pense pas qu'elles jouent tant que ça sur l'agressivité. Elles savent poser le ballon, c'est une très bonne équipe et je pense que ça va être un très bon match demain.

 

Journaliste : Ma question s'adresse à tout le monde, vous avez tous vues les joueuses qui ont jouer depuis le début de la compétition, à votre avis qui est favori de la finale entre l'Espagne et le Japon ?

(Long silence, rires dans la salle de conférence) 

G.E : Le pronostic est difficile à faire mais je sais que ce sera une très belle finale. Je serai peut-être un peu chauvin et supporter de l'Europe. Je pense que l'Espagne a les atouts même si elle sera privée d'un élément important en la personne de la n°14 (Aitana Bonmati, expulsée face à la France et donc suspendue pour la finale, ndlr). Je mettrai donc une petite pièce sur l'Espagne.

Mo Marley​ - C'est très difficile de donner le pronostic, nous connaissons les deux équipes mais que le meilleur gagne. J'ai un peu les mêmes principes [que Gilles Eyquem], c'est difficile de se qualifier pour ce mondial, et je pense que le mieux c'est qu'une équipe européenne gagne, mais je respecte le Japon, nous avons été battu parce qu'elles ont été les meilleures.

Alessia Russo - Comme le coach a dit, nous sommes en faveur de l'Europe, et c'est une bonne chose si l'Europe gagne mais c'est le meilleur qui gagnera.

Marion Rey : Je pense que ce sera un match très disputé, ce sont deux très belles équipes. Après l'Espagne nous a battu donc je serai plus supportrice du Japon (rires dans la salle), d'autant plus que l'Espagne a remporté beaucoup de compétitions de jeunes ! Mais c'est vrai aussi que pour le football européen ce serait bien que l'Espagne gagne.

Maëlle Lakrar : L'Espagne nous a sorti et et le Japon est une très très belle équipe avec d'excellentes joueuses qui produisent un très beau jeu. Donc moi je ferais du Japon mon favori.

. La rédaction