Le genre de soirée qu'on aurait souhaité ne jamais vivre. Un texte que l'on aurait préféré ne jamais écrire. Malheureusement, ce vendredi 13 en a décidé autrement. Un vendredi où Paris a saigné comme jamais.

La journée avait pourtant bien démarrée. On vous parlait des 8e de l'UWCL, du Tour Elite des U19, tout en continuant de préparer d'autres choses. On était là insouciants comme tous les autres jours. Le soir, les passionnés de football avaient le droit à un choc au sommet entre la France et l'Allemagne. Les gens devant le match n'ont pas tous réaliser ce qu'il se passait. Trois explosions retentissent en première période, comme si une bombe agricole venait d'exploser. Les Français ont d'ailleurs gagné la rencontre (2-0), mais tout cela est insignifiant et passe vite au second plan quand on apprend le drame qui est en train de se passer.

Cela aurait dû être une belle soirée, mais elle s'est transformée en cauchemar. 80 000 personnes emprisonnées dans le Stade de France en attendant de pouvoir être évacués, alors qu'ils auraient dû être là dans les tribunes à parler du match, du débat entre Giroud et Benzema.

Plus loin au cœur de Paris, des fusillades éclatent. On entend vite parler de morts, de blessés. On reste là, sidérés devant nos écrans, réalisant ce qui est en train de se passer. On commence alors à prendre des nouvelles de nos proches, de ceux qu'on connaît. On pense aux personnes qui sur le moment dans Paris étaient dans la rue ou proches des lieux, et qui pour beaucoup se sont mis à courir, pour échapper à toute cette atrocité.

L'horreur continue en apprenant que le Bataclan, à guichets fermés, est pris en otage. Certains informations filtrent, comme quoi ils sont en train de tuer tout le monde à l'intérieur. Invraisemblable il y a encore une heure plus tôt. Reste alors l'effroi, la peur, l'incompréhension, la colère.

Une soirée que vous comme nous avons passé à rassurer notre proches, amis, certains ayant même la chance de voir ceux présents sur les lieux s'en sortir et revenir. Pour d'autres... La rage monte. Puis les pleurs. C'est alors qu'on voit les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Allemagne et tout le reste du monde en train d'essayer de nous réconforter. Réconfort qui paraît vain et dérisoire et pourtant tellement important.

Cette soirée, malgré l'atrocité observée, n'arrêtera jamais notre passion. Que ce soit le sport ou le journalisme, ce ne sont pas quelques êtres perdus qui vont arrêter la vie ici. Elle ne s'éteindra jamais et finira par reprendre le dessus. Une pensée d'ailleurs aux policiers, aux pompiers, aux médecins et à tous ceux qui sont là pour nous protéger et qui n'ont pas dormi hier pour nous aider.

Certains disent qu'il faut continuer comme avant. "Show must go on" comme d'autres disent aussi. Mais plus rien ne sera pareil après cette soirée et ce sera dur de s'en relever. Plus que d'habitude. Mais jamais on ne les laissera prendre notre envie, notre passion, notre liberté. C'est ce qui nous permettra de repartir de l'avant, unis, ensemble.

Ce vendredi fut sanglant oui. Un vendredi noir que l'on préférerai oublier. Un vendredi noir dont il faudra se relever.

Dounia MESLI