Née le 8 avril 1993, la milieu de terrain Marina Josserand évolue à Flacé-Mâcon dans le groupe C. Depuis 2006, elle est restée fidèle à son club. Alternant avec le club de Saône-et-Loire la D3, la DH et la D2.

On dit souvent de Marina que c'est une joueuse technique, qu'elle se projette vite vers l'avant et qu'elle a une bonne vision du jeu. «J'ai commencé le foot à l'âge de 5 ans avec les garçons commence Marina, grâce à mon père et à ma sœur car mon père était entraîneur à Tournus, et je voulais faire comme ma sœur, jouer au football. C'est eux qui m'ont transmis cette passion. Et depuis je n'ai jamais arrêté. J'ai joué à Tournus jusqu'à l'âge de 14 ans car je n'avais plus le droit de jouer avec les garçons. J'avais le choix soit de partir à Chatenoy soit au RC Flacé car c'était les deux clubs les plus proches d'où j'habite. Donc j'ai fait le choix de partir au RC Flacé car ma sœur avait déjà joué pour ce club ».

Son ancien entraîneur en D2 et en D3 à Flacé, Pietro de Cata raconte : «J'en garde un excellent souvenir. Elle a démarré très jeune avec moi à 14 ans. Elle avait d'énormes qualités à cet âge. Elle s’entraînait déjà avec les seniors. Je misais de grands espoirs en elle et elle était au dessus du lot. A cause d'une blessure, elle est peut-être passée à côté d'une grande carrière. Depuis mon départ de Flacé, je la suis toujours. Ce n'est pas trop tard pour qu'elle rebondisse ».

 

Marina découvre la D2 à 15 ans lors de la saison 2009-2010. Elle y joue 9 matchs et marque 1 but. « J'ai trouvé qu'elle était technique, qu'elle se projette vite vers l'avant, qu'elle a une bonne vision du jeu. Elle prend très vite les informations » renchérit Pietro de Cata. Flacé s'adapte à la D2 et finit 10e du classement.

Une fidélité qui dure déjà depuis 8 saisons où elle aura tout connu. Des montées comme des descentes. «Ça fait maintenant 8 ans que je joue pour ce club continue Marina. J'ai connu beaucoup de joie mais aussi de la tristesse... De la joie car j'ai eu la chance de connaître deux montées d'affilées de la DH à la D3 (à l'époque) puis de la D3 à la D2. Nous avons fait quelques années en D2 puis nous sommes redescendues au niveau DH car la D3 avait été supprimé... Un coup dur pour tout le club mais avec toute l'équipe on avait vraiment à cœur de tout faire pour pouvoir remonter le plus vite possible en D2. Chose faite l'année dernière car nous avons fini première de notre poule en interrégions et cela a été un moment avec beaucoup d'émotions, de joie ».

 

Ceux qui l'ont rencontré sur le terrain gardent l'image d'une joueuse de qualité. Christophe Cattelain ancien entraîneur de Monteux se rappelle : «J'ai le souvenir d'une bonne buteuse redoutable malgré le fait qu'elle a toujours joué dans une équipe qui joue le maintien ». Jean-Christophe Frédéric, l’entraîneur de Chatenoy, l'autre club de la région qui a déjà évolué en D2 ne dit pas autre chose : «Pour moi Marina est une bonne attaquante capable d'évoluer sur toute la ligne offensive. Rapide. C'est une buteuse. Volontaire et combattante. Elle doit se canaliser dans la difficulté ». Malgré deux blessures importantes (ligaments croisés) à deux saisons d'intervalles, Marina revient plus forte que jamais.

En cette saison 2015-2016, le retour en D2 est difficile pour Marina et ses coéquipières. Actuellement 10e avec deux victoires au compteur dont la dernière à Marseille dimanche dernier, avec à la clé un doublé de Marina. Auteure de 7 buts en 10 matchs cette saison, elle est l'un des atouts du promu de Saône-et-Loire. Un atout qui n'a pas échappé à Mouche Lahouari, l'entraineur qui a fait remonter les mâconnaises en D2 cette saison : «Marina a un jeu offensif. Une vraie numéro 10. Je l'avais fait jouer dans le couloir droit car elle avait des qualités de débordement phénoménal et des qualités de dribble. Elle est intelligente. C'est une joueuse de grande qualité. Je pense qu'elle a le talent pour jouer n'importe où en D2 et pourquoi pas aller jouer en D1. C'est une fille qui a toute ma confiance, avec qui j'aime travailler ».

Une joueuse de qualité qui continue d'exprimer son potentiel au sein de Flacé Mâcon. Avant peut-être de connaître qui sait un autre destin.

Le mot de Cécilia Josserand (sœur de Marina et ancienne championne d'Europe féminine des moins de 19 ans en 2003) :

«Marina a commencé le football à 5 ans dans une équipe de garçons à Tournus. Je pense que c'est en me voyant jouer au foot qu'elle a eu envie de se lancer. Je la sollicitais souvent pour qu'elle joue avec moi. Tournus est le même club où j'ai débuté le foot. C'était déjà à l'époque une très bonne joueuse avec du caractère. Les garçons de son équipe savaient qu'il ne fallait pas l'embêter. Elle sortait déjà du lot. Ensuite elle est partie à Flacé pour jouer dans une équipe de fille, mais malheureusement la 1ère année elle n'a pas pu jouer car elle était trop jeune. Elle pouvait seulement faire les entraînements. Elle a pris son mal en patience et a su s'intégrer parfaitement dans son nouveau club. Depuis qu'elle joue, j'ai toujours dit qu'elle serait meilleure que moi car elle a énormément de qualités. Puis, quand je suis revenue à Flacé pour jouer, nous avons eu la chance de jouer quelques bouts de matchs ensemble. Car lorsque j'étais blessée elle jouait et quand je jouais elle était blessée. Nous nous sommes beaucoup croisées comme ça. Mais ça ne nous a pas empêché de pouvoir jouer quelques fois ensemble. C'est un bonheur. Aujourd'hui j'ai décidé de rechausser les crampons. J'ai dans un coin de ma tête quand même de pouvoir rejouer quelques fois avec elle. Car je pense que ce sera la dernière année où l'on pourra se retrouver ensemble dans la même équipe. Je pense que si l'on n'arrive pas à se maintenir en D2, elle sera beaucoup sollicitée par des clubs plus huppés que le notre et nous quittera. C'est une certitude. Et c'est ce que je lui souhaite. Qu'elle joue dans une grande équipe car je sais qu'elle a les capacités physiques et techniques pour réussir au plus haut niveau. Qu'elle continue comme ça et un grand club je pense fera appel a elle ».

Crédit Photo : Delphine Cresson

Dounia MESLI