Ce mardi et cela à moins de trois ans du coup d'envoi de la Coupe du Monde 2019 en France, la FFF a diffusé un clip pour poursuivre dans son élan autour de la promotion du football féminin. Pour véhiculer son message, la Fédération a choisi un slogan fort, pour caractériser l'objectif de cette vidéo : "Vis ton rêve". Retour sur cette initiative.
En effet, la Fédération a tourné un court métrage, qui met en scène une jeune fille pratiquant le football, alors que son papa l'a inscrit à un cours de Danse Classique. Un scénario qui peut sembler loufoque, mais que de nombreuses jeunes filles doivent - malheureusement - connaître. Fort de sa popularité, la FFF a également mis dans ce clip, la parisienne Laure Boulleau, qui y fait une apparition en fin de vidéo, cela afin d'encourager l'héroïne de ce court métrage.
Un problème de société
Beaucoup savent que le football est un sport (plutôt) masculin - hormis aux Etats-Unis - et qu'il est de ce fait très difficile pour une jeune fille de se diriger vers la pratique, par peur du regard de sa famille, des garçons, des autres jeunes filles ou du public. C'est une part de féminité qui est ainsi touchée, mis à défaut et qui peut les écarter des groupes, qu'il soit féminin ou masculin. Cela peut en effet jouer un rôle dans leur sociabilité.
Au-delà d'un sentiment personnel que peut éprouver la jeune fille, c'est également un fait sociétal, un fait culturel, qui freine son émancipation dans le sport. Avec notamment la restauration des Jeux Olympiques par Pierre Coubertin, qui était résolument hostile à la participation des femmes à ce tournoi, définissant "les olympiades femelles," comme "inintéressantes, inesthétiques et incorrectes", avant de rappeler qu'aux "Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs." Au fil des années cette misogynie à gagné les mœurs au plus profond, et s'est installée dans les pensées de certains. Le sport féminin passait aux oubliettes, et les femmes n'y avaient donc aucune place. Aujourd'hui, force est de reconnaître que la tendance s'inverse peu à peu, les hommes étant parfois plus favorable à la place de la femme dans le sport qu'avant, encourageant même la pratique de plus en plus. A l'instar du nouveau président de la FIFA, Gianni Infantino. Mais la présence du sport féminin dans les médias restent cependant très faible. L'audience exprime notamment le manque d'implication et de diffusion, comme c'est le cas dans le Football féminin. Un fait qui s'explique par le nombre réduit de téléspectateurs, notamment à l'égard de la D1 Feminine. Un fait qui est également en progression avec l’élévation du niveau et les nouvelles dispositions mises en pratique par la FFF cette année (2 groupes de D2, deux clubs de D1 relégués...). Cela afin de permettre un meilleur équilibre des niveaux entre les clubs de l'élite. De ce fait, cela va conduire à une plus grande attractivité du championnat français.
Encourager la pratique du football par les filles
Les jeunes filles qui pratiquaient le sport étaient souvent mise en défaut, quand venait l'heure de choisir entre son épanouissement sportif ou affectif, par exemple. Un fait difficile à mettre en exergue, mais qui est bien réel. Défini comme un "garçon manqué", la jeune fille ne pouvait donc être intéressée par les garçons. Si on prenait le cas pour un garçon, il serait danseur et donc manquerait de confiance en lui pour abordait les filles ou avec l'âge, de virilité. Des préjugés que la société instaure, et qui sont dès lors difficile à contourner ou à annihiler.
Certains parents tentent alors de cantonner leurs enfants dans des cases, d'un côté les garçons avec des sports physiques (football) et d'un autre les filles dans des sports gracieux (danse).
Faire bouger les mentalités
Aujourd'hui avec ce clip, la FFF a voulu casser ce stéréotype, qui handicap grandement le développement du Football féminin en France. Avec cette nouvelle perspective, la Fédération permet aux jeunes filles de prendre la confiance nécessaire pour sauter le pas, cela dès le plus jeune âge. De faire céder les parents dans leur cantonnement pour l'épanouissement personnel de leurs enfants. De mettre à profit les clubs pour accueillir les jeunes filles dans les meilleures conditions. Enfin de sensibiliser le grand public dans l'importance de soutenir la pratique dans l'intérêt du Football féminin en général. La FFF accompagne ainsi tous ces acteurs, vers la popularisation du football pour les filles.
Les exemples étrangers
La Frauen Bundesliga met l'accent sur la médiatisation de la pratique depuis des années, ce qui lui permet d'atteindre le nombre de 746,406 licenciées en 2013.
Aux Etats-Unis l'affaire est tout autre, car si le football féminin se porte à merveille, c'est chez les masculins que la situation est tangible. C'est pourquoi la Fédération privilégie la promotion du sport autant chez les filles que chez les garçons.
Le continent d'Amérique du Nord, n'a pas à pousser pour avoir un nombre suffisant de licenciées, atteignant le nombre de 15 millions !
On peut également parler de la FA WSL ou encore de la Primera Division qui possèdent des sites web propres à leurs ligues, interactifs, qui permettent aux supporters de s'enticher des joueuses en clubs, au-delà des internationales.
Au cœur de la FFF
Depuis 2011, la FFF par l'intermédiaire de Noël Le Graët a lancé un plan de féminisation du football, emmené par Brigitte Henriques et Frederique Jossinet.
-la féminisation du football : davantage de femmes à différents niveaux (joueuses, entraîneurs, agents…). Le succès de l’équipe de France Féminine a indéniablement encouragé ce phénomène.
-la place des femmes supportrices de plus en plus nombreuses dans les stades ou devant les écrans.
La FFF a également mis en place une politique pour l’ouverture du football amateur aux femmes plus largement.
Aujourd'hui 1 club sur 2 accueille les jeunes filles
On passe de 53.372 joueuses en 2011, à plus de 100.000 licenciées en cette année 2016. 26.696 dirigeantes à 33500. Un vrai bond en avant, qui laisse espérer une croissance continue dans ce sens.
En marge de la Coupe du Monde 2019 qui aura lieu en France, la FFF a mis en place un plan de féminisation et de développement du football pour les joueuses.
Il faut savoir que 24 équipes nationales seront présentes, les meilleures du monde. 52 matchs seront disputés, durant 1 mois, de début juin à début juillet. Et pour ce faire 11 villes sont en compétition dans toute la France pour accueillir certains matchs, car 8, 9 ou 10 seront retenues sur les 11.
Dans ce sens, la FFF a donné plusieurs objectifs à ses dirigeants :
1. Organisation d’événements mondiaux
2. Mobilisation des acteurs pour créer un engouement national autour de la CDM 2019
3. Rayonnement international, une diffusion dans plus de 180 pays, 400000 spectateurs étrangers, 1000 journalistes étrangers
4. Développement du football et du sport féminin en France, augmentation des licenciées, nouvelles infrastructures, accès à la formation
Pour ce faire, la Fédération va également mettre en œuvre "le plan ambition 2020" avec 4 axes :
- Accueillir et fidéliser les futures licenciées (accompagner les clubs dans la création de section féminine...)
- Rayonner sur tout le territoire. Action promotionnelles nationales et internationales pour promouvoir la CDM 2019, un plan Football de l'école à l'université
- Devenir l'élite du football mondial (structurer et améliorer le parcours d'excellence sportive, structurer les clubs de D1 et D2 selon "label haut niveau" et valoriser l'élite du football, la D1 féminine
- Permettre aux femmes d'accéder aux postes à responsabilité (recruter, fidéliser et accompagner dans toutes les familles du football, ainsi que former et élever le niveau de compétences
Cela aura pour incidence de rester l'Héritage 2019 par trois points :
- Infrastructures
- Formation
- Promotion
Pour conclure, la FFF passe la seconde vitesse avec la popularité grandissante du football féminin, face aux derniers préjugés à la pratique. La Coupe du Monde 2019 en ligne de mire, est la raison de cette recrudescence, tout comme la ferveur autour de l'équipe de France ! Par ce clip, la Fédération tente donc de pousser les jeunes filles à vivre leur rêve, comme celui de devenir footballeuse, qu'il soit pour le loisir, l'excellente ou l'élite.