Club historique de la D1 Feminine et sextuple champion de France, dont le dernier en date remonte à 2006. Le FCF Juvisy a du faire face à des adversaires de taille juste après cette saison, pour laisser peu à peu sa place de leader à Lyon. Depuis la saison dernière notamment, le club essonnien parfait sa stratégie pour revenir au plus haut. Mais le club est légèrement handicapé par sa spécificité 100% club féminin, face à ces adversaires du top 4 rattaché à des clubs masculins de Ligue 1, qui possèdent dès lors plus de moyens pour leur équipe féminine. Cette saison sera un véritable test pour le club de Marie-Christine Terroni.

 

Emmené depuis 2015 par Emmanuel Beauchet, le club a donc décidé de faire confiance à son coach pour sa seconde saison qu'il aborde "tout d'abord avec beaucoup de motivation". Une seconde saison dans l'élite du football féminin qu'il prend avec "un peu plus de recul par rapport au championnat, par rapport au club" après son expérience engrangée en D1 Feminine. Sa première année de fonction lui ayant permis, en effet, de mieux évaluer les points à revoir pour son deuxième exercice. Le coach essonnien qui nous a confié qu'il reste "de très belles choses à faire dans le sens où la direction du club à très bien travaillé à l'inter saison, pour améliorer encore plus les choses au niveau du projet". Cela peut induire une préparation encore plus minutieuse que 2015. Lui qui ne cache pas que le club "a cette envie, cette ambition d'aller se frotter, d'aller défier les grosses cylindrées du championnat et d'être à la lutte avec ces clubs là." S'ils parviennent à accrocher les équipes comme Paris, Lyon ou Montpellier "Ça sera un bon signe pour nous" ajoute-t-il. Pour se faire le club pourra compter sur l'expérimentée Marina Makanza, nouvelle recrue de la formation, tout comme Léa Declercq arrivée cet été au club.

 

 

Elisa De Almeida, Clara Matéo, Elise Legrout, Estelle Cascarino et Théa Gréboval

 

La jeunesse pour parfaire le projet

Le FCF Juvisy n'a pas manqué à intégrer dans son projet, les jeunes joueuses. Pour Emmanuel Beauchet "le recrutement a été judicieux, pertinent avec des jeunes espoirs que l'on accueille pour un double projet. Un projet à la fois sportif, et à la fois de développement personnel à travers les études, à travers les formations et dans ce sens là, je trouve que le recrutement à été très cohérent, très pertinent avec des filles en devenir." Une manière donc de préparer l'avenir pour le club, confirme-t-il.
L'effectif pourra également s'appuyer sur la capitaine de la sélection U19, Théa Greboval, le talent d'Elisa De Almeida, qui a fait de très bonnes prestations - malgré le fait de ne pas avoir participé à tous les matchs suite à une blessure - ou encore la milieu de terrain Elise Legrout ou la récente recrue en provenance de Lyon, Estelle Cascarino.

Les récentes championnes du monde U19, dont la jeune espoir de la D1, Clara Mateo, ont permis au club de se consolider avec des joueuses en progression constante. Le club qui a dû parer au départ de Janice Cayman cette saison, pourra donc s'aligner sur la jeune attaquante, pour remédier à ce manque offensif.

 

Une saison à double tranchant

Avec l'arrivée des trois promus de Ligue 1 si on peut dire, cette saison de D1 Feminine s'annonce donc plus relevée, comme le corrobore Emmanuel Beauchet "je pense que le championnat sera plus homogène et on va assister à des rencontres plus relevées, plus serrées." Pour le coach "c'est une bonne chose pour le football féminin et pour l’attractivité du championnat, avec effectivement des noms prestigieux du football, l'Olympique de Marseille, les Girondins de Bordeaux qui vont venir compléter le championnat," avant d'ajouter également qu'il y a "les très grosses cylindrées que sont Paris et Lyon, qui sont les locomotives du championnat."

Le FCF Juvisy a une identité propre de son jeu, qui est en somme très percutant, basé sur la confiance qu'on les joueuses les unes des autres, ce qui créé une bonne symbiose dans l'équipe, mais qui a parfois ces failles. On a donc demandé comment pallier à cela. Le coach a souligné ce fait également "c'est un peu les réflexions qu'on a eu effectivement sur la fin de saison." Mais l'essonnien nous a aussi rappelé le fait que le club "repart vraiment sur un nouveau cycle, dans le sens où l'an dernier, il y avait des filles emblématiques et importantes dans le groupe, qui amenées toutes leurs expériences (Nelly Guilbert, Amélie Coquet ou encore Janice Cayman), leurs caractères et l'équipe avait ses qualités là." Cette saison donc, le club "repart sur quelque chose de nouveau, avec beaucoup plus de jeunesse" tout en ajoutant qu'il leur revient "de bien préparer tout ça et de mettre en place un projet et une animation de jeu." Une façon donc pour Emmanuel Beauchet de tirer un trait sur l'exercice précédent, tout en conservant les acquis, mais cela reste "quelque chose de nouveau à construire...et à la fois une envie d'être performant assez rapidement".

L'atout majeur de cette équipe essonnienne reste Gaetane Thiney, qui n'a pas caché les ambitions avec son équipe "On veut aller chercher l'Europe, embêter Lyon, le PSG malgré la restructuration du club...". La capitaine a clôturer son intervention sur le fait que "C'est une année pour nous de nous montrer, on a des joueuses de qualités, un staff de qualité." Elle sera également épaulée par une autre attaquante, qui a joué en équipe de France, Kadidiatou Diani.

 

 

 

La performance un point clé des clubs de football, qui a été présentée par la présidente du club ce mardi à la FFF et qu'Emmanuel Beauchet a également tenu à rappeler "ça fait partie des axes de travail de la direction, c'est ce qui a été mis en place au niveau du club et en particulier au niveau des filles du groupe de D1." Il nous a donc détaillé sa nécessité au sein du FCF Juvisy "le pôle performance c'est tout ce qui concerne la gestion de l'entrainement, la gestion du suivi de la joueuse, aussi bien sur le terrain mais aussi sous certains aspects en dehors du terrain." Une façon pour le club "d'être attentif et d'accompagner au mieux" les joueuses.

La préparation de pré-saison à également été soutenue cette saison pour l'équipe mais "s'est très bien passée". Les juvisiennes et le staff ont eu "six semaines avec quatre matchs de préparation," qui ont permis de "développer" leur jeu par rapport à leur "planification". A deux jours de leur entame de saison, le coach a voulu rappeler qu'ils entrent "dans les derniers moments," et que "la vérité [sur leur préparation] sera dimanche à 15h [face à Guingamp]."

Malgré une victoire 7 à 1 face au club breton en match de préparation, Emmanuel Beauchet se méfie et confie que c'est un "match à gérer avec beaucoup d'envie". Pour lui il faut "rentrer dans cette saison" car comme il renchérit "quand on passe six semaines à travailler, on a un objectif en tête c'est le premier match." Il souligne tout autant l'impatience de son équipe : "Quand on est joueuse, c'est toujours la rentrée, toujours l'envie d'y être très vite" confie-t-il. Il faut donc "à la fois gérer cette motivation, cette envie et d'être bien présent face à cet adversaire qui aura à cœur de réussir à domicile son premier match." Il faudra "donc beaucoup d'envie et du sérieux pour réussir l'entrée dans ce championnat." Tout comme l'a souligné Marie-Christine Terroni durant la présentation de la D1 Feminine "Le championnat continue de progresser, on a envie d'aller plus haut."

 

Photos : Franck Perrin créateur d'images et William Morice

Dounia MESLI