Avant d'opter pour le sport sur gazon qu'est le football, Sandra fut initiée aux sports de glace. Et plus précisément au patinage artistique. Aussi à 11 ans, elle délaissa les patins pour les baskets. Et ainsi dire un jour avec conviction à ses parents «Je veux faire du foot». Sport qu'elle avait en parallèle toujours pratiqué. La «Sandra footballeuse» était née.

Sandra débute le football à 13 ans au sein du club de Yerville. Une petite commune de Seine Maritime de plus de 2400 âmes. Ainsi quand la mixité ne fut plus possible, Sandra posa ses crampons à 12 kilomètres. Et intégra l'équipe féminine d'Yvetot à l'age de 15 ans.

A 17 ans elle prend avec ses parents la route du Sud Ouest. Un départ de la région normande pour connaître plus tard les trois niveaux nationaux de l'époque : La Division 3, la Division 2 et enfin la Division 1 féminine. Les filets du Sud allaient bientôt accueillir nombre de ses buts.

En 2005, fraîchement arrivée de Normandie, elle débarque dans le Tarn. A l'ASPTT Albi. Et découvre la D3 nationale. Pour enfin monter en D2 en 2007. Stéphanie Caraven qui l'a entraîné lors de son premier passage se souvient : «Sandra est une très bonne joueuse assez complète avec un jeu de tête digne des meilleures. Malheureusement parfois son mental n'était pas à la hauteur de son talent et était un réel frein dans sa progression. Je suis sure qu'elle ferait les beaux jours de beaucoup de clubs de D1 à l'époque, quand elle était en confiance elle avait toutes les qualités requises pour évoluer au haut niveau ».

Sandra inscrira lors de la deuxième journée à Bagneux, son premier but en D2 le 23 septembre 2007. Un premier but qui en appellera beaucoup d'autres.

Lors de la saison 2010-2011, Sandra explose et affiche 15 buts au compteur pour 22 matchs joués. Albi terminera 3e du groupe C. Cependant Sandra a soif de changement. A 24 ans, elle quitte le Tarn une première fois pour rejoindre le voisin du TFC.

La saison 2011-2012 sera la saison de la consécration pour Sandra. Une montée en D1 et un titre de championne de D2 et de meilleure buteuse de D2 viendront couronner une excellente saison. Matthieu Vrilliard, entraîneur des Violettes à l'époque rappelle : "J'ai eu Sandra l'année où nous sommes descendus en D2, nous l'avions fait venir d'Albi. Elle a été une serial buteur cette année là. Je crois me souvenir qu'elle avait scoré 28 fois et avait fini meilleure buteuse de D2. Certainement la joueuse la plus complète à ce poste, elle était capable de marquer de n'importe où, dès qu'elle était à 25 mètres du but. Ces statistiques étaient intéressantes car elle marquait autant du droit, du gauche et de la tête. Cette année là, elle était en totale confiance et notre travail était basé que sur son bien être, nous savions que dans ce cas elle serait performante".

L'accession en D1 est difficile à digérer pour les Violettes. Le TFC finit dernier et redescendra en D2 à L'issue de la saison. Sandra ne plantera que deux fois contre Rodez et Montpellier.

A l'instar d'autres filles, Sandra en profite pour faire son retour à Albi en 2013. Un club qu'elle connaît décidément bien. Et s'offre avec le club albigeois une montée en D1 avec 20 buts inscrits cette saison. David Welferinger qui l'a côtoyé lors cette saison témoigne : « Sandra est une attaquante disposant de qualités intrinsèques hors normes pour ce poste : vitesse, puissance, technique et finition. En améliorant véritablement son volume de jeu elle pourrait être irremplaçable quel que soit le niveau... »

(Sandra Maurice, 2e en partant de la gauche)

Une D1 qu'elle ne verra pas pour la seconde fois. Pour diverses raisons, Sandra choisit de redescendre de plusieurs étages. Une pige à Lescure où elle inscrira la bagatelle de 40 buts. Une envie de ne plus évoluer au haut niveau, garder juste le plaisir intact de jouer. Disparaître des écrans mais pas des mémoires...

Juillet 2015, le FC Rouen réussit à faire revenir l'ancienne normande à la maison. Une envie de changer d'air pour l'attaquante désormais âgée de 28 ans. A l'aube de cette 13e journée contre Bordeaux, le FC Rouen est 5e. Le club normand qui aura besoin de sa «goleador» pour rester au dessus de la zone de flottaison. Sandra qui affiche pour le moment 6 buts en 9 matchs de championnat.

Une confiance que lui accorde Stéphane Arnold : «Sandra est une joueuse dotée d'une bonne expérience du haut niveau, même si cela a été éphémère pour elle. Elle a des stats très intéressantes sur sa carrière et elle est à un âge où la maturité doit lui faire passer un cap encore. Autant dans le jeu et la finition, mais elle doit être aussi un cadre du groupe. Suite à des problèmes personnels, elle a dû stopper pendant presque 1 an et demi le foot de haut niveau, donc cette année est vraiment un gros challenge pour elle et pour nous qui avons su lui témoigner notre confiance en la faisant rapatrier dans sa région d'origine. C'est une bosseuse et elle commence à récolter les fruits de son travail. Je lui ai dit qu'elle ferait une belle 2eme partie de saison (si elle est épargnée par les pépins physiques..). C'est une compétitrice avec un fort caractère sur le terrain, même un peu trop... (Rires) et elle a encore à apprendre sur elle même pour progresser et être une top joueuse. Je lui fais confiance pour porter notre équipe à hauteur de nos ambitions car elle a les épaules pour ».

Râleuse comme elle se définit et avec un caractère bien trempé, Sandra reste également une compétitrice qui s’intègre bien dans un groupe. Un groupe qu'elle espère amener loin en championnat.

Sandra conclut : «Je suis contente du parcours que j’ai fait car quand je vois que je suis partie de la PH, pour ensuite connaître la D3, vivre une montée en D2 et enfin découvrir la D1 ! Il me manque juste un beau parcours en coupe de France ».

Crédits photos : La Depeche du Midi, DR et Paris-Normandie

Dounia MESLI