Après la défaite cruelle 2-1 de son équipe dans le temps additionnel face au Paris Saint-Germain, le coach de Fleury Fabrice Abriel a réagi aux questions des journalistes, sans langue de bois. Alors que son équipe menée au score, les Floriacumoises vont être renversées en toute fin de partie.

 

Coeurs de Foot - Une défaite dans le temps additionnel c'est frustrant, il n'y a pas plus rageant ?

En causerie on avait dit que pour faire un bon résultat ici il fallait être à 120% de sa concentration et jouer 95 minutes, donc on n'est pas trop loin de ce qu'on souhaitait.

Ensuite on peut être déçus, mais que du résultat, parce que je considère que cette équipe-là quand on la joue, c'est extrêmement compliqué pour nous, il y a une très grosse différence de buts et là on voit qu'on est capable de marquer. On n'a pas l'équipe au complet, mais on ne va pas parler des absentes, c'est juste qu'on a les occasions, on a la possibilité de [marquer] et on se fait contrer deux fois sur nos pertes de balles à nous. Donc je pense qu'il y a des choses à mieux faire, des axes à améliorer, notamment sur le plan technique parfois.

Je pense aussi que sur cette confrontation on est trop rapidement atteint physiquement ou mentalement, parfois. Plutôt que d'être fatiguées à la 90e minutes, j'ai certaines joueuses qui sont fatiguées à la 80e, c'est ce qu'on remarque. Mais on avait la possibilité de quand même maintenir le score ou l'amplifier.

 

"On a fait le maximum de ce qu'on

pouvait utiliser"

 

Journaliste - Vous ouvrez le score, mais vous vous faites renverser. Comment vous l'expliquez ?

On ne fait pas une bonne entame, on marque contre le cours du jeu pour moi, de ce que je ressens. Et à ce moment-là on commence à reprendre confiance, donc ça joue un peu mieux, on commence à ressortir les ballons, à les garder, on rivalise bien et ensuite ils ont commencé à utiliser Diani plus souvent, plus directement, elle a commencé à gagner son duel face à Marie Levasseur, ce qui nous a remis dans le sens du jeu et ils arrivent à marquer sur ça.

Ensuite on arrive à la mi-temps, je pense qu'on a essayé de palier à cela en deuxième mi-temps en changeant de système et des joueuses. On a fait le maximum de ce qu'on pouvait utiliser. Techniquement il faut être un peu mieux, parfois. Les efforts aussi [faut les démontrer], les contre-efforts, parfois on ne les a pas fait au bon moment, on les a fait après. Ce n'est pas très grave, mais ce sont des petits détails, qui font que, on se dit, on cherche toujours ce petit détail pour travailler.

 

Journaliste - Est-ce que c'est un manque de concentration qui a conduit à cette défaite sur le fil ?

Lucidité car on ressort le ballon, donc ça c'est intéressant, mais quand Dominika [Grabowska] reçoit le ballon, elle est à l'arrêt et il est un peu tard, elle n'a pas assez de fraîcheur physique pour le garder face à deux joueuses, ce qui est normal. Ensuite il y a une récupération, une transition, Diani est déjà en avance face à trois de nos défenseures, Piga, Swaby et Dafeur, il y a un décalage sur Lawrence, il y a un centre, à l'arrivée on est à 1 contre 4 avec la gardienne et elle parvient à la prendre toute seule [second poteau]. Donc ça veut dire qu'à moment donné il y a la lucidité [qui joue], il y a la communication et la fatigue. 

 

"Il y a un leadership

qui se dégage"

 

Coeurs de Foot - Julie Piga avait le brassard de capitaine aujourd'hui, elle a fait un très gros match, c'est une joueuse qui s'affirme de saison en saison, on a le sentiment qu'elle a retrouvé la confiance en elle pour être un vrai atout pour Fleury ?

Depuis la saison passée elle a fait tous les matches, l'année d'avant aussi elle avait joué toutes les rencontres. Elle est dans une continuité [actuellement] car c'était une jeune joueuse, qui était en équipe de France U23, là elle commence à passer des paliers dans son jeu, il est beaucoup plus responsable, il y a un leadership qui se dégage, c'est juste une récompense pour elle de récupérer le brassard sur ce match.

 

Coeurs de Foot - Pour ce qui est des gardiennes, vous avez décidé de donner votre confiance à Manon Hein aujourd'hui ?

Moi je ne m'occupe pas des choix des gardiennes, elles ont un entraîneur, c'est à lui de choisir et de construire sa relation avec ses gardiennes dans la progression, dans l'évolution.

Kate [Katriina Talaslahti] est arrivée de l'Euro et en préparation un peu décalée, blessée aussi, donc Manon est revenue cette année, elle a un temps d'avance. Chloé N'gazi travaille bien aussi. On est vigilants sur la performance et puis chacune aura sa chance.

 

"Là on était à 95% de réalisation

[de notre objectif]"

 

Coeurs de Foot - La troisième place c'est un peu votre objectif de la saison ?

Je pense qu'on peut la viser, mais on a un travail [à effectuer], le travail c'est d'avoir la confiance, la même que quand on joue n'importe quelle autre équipe, face au Paris Saint-Germain, face à Lyon, face au Paris FC. On l'a bien vu le week-end dernier, on n'était pas loin de réussir et de réaliser ce qu'on voulait faire [maintenir ou arracher la victoire] (match nul 1-1, ndlr).

Là on était à 95% de réalisation [de notre objectif] on va dire, il nous manquait le résultat final, parce que même à 1 partout, ça aurait été intéressant dans les conditions [d'un match à l'extèrieur]. On est toujours en phase d'apprentissage de toute façon, il ne faut pas aller trop vite non plus, c'est un jeune club.

Dounia MESLI