A la veille du match face à l'Angleterre, Olivier Echouafni est revenu sur ce "test" face à l'une des meilleures nations mondiales. Une rencontre qui entre dans la préparation des Bleues en vue de l'Euro 2017. Retour.

 

Olivier Echoufani, le nouvel entraîneur de l’équipe de France depuis à peine 4 semaines, prend des mesures selon lui primordiales pour la prochaine sélection, il a été présent sur terrain lors de plusieurs matchs afin de découvrir certaines spécificités, « Il faut pouvoir se donner le maximum de possibilités, en tenant compte des filles sélectionnées, en tenant compte de l’adversaire ». Il est important aussi de mener beaucoup de diversités au jeu tout en gardant l’identité de l’équipe de France : jeu, qualité, passes et possession.

 

Pour lui le nombre de rassemblement est important pour pouvoir mettre les choses en place et apprendre à connaitre les joueuses. L’équipe de France a prévu un stage à l’étranger qui débute aujourd’hui matin, il est de courte durée, de 4 jours, mais qui sera très rythmé «…pour prendre nos marques là-bas, pour prévoir l’installation et pour prendre les repères pour les filles » confirme-t-il.

Le but principal de ce stage est de revenir sur le dernier match des bleues, contre l’Albanie et corriger ce qui n’a pas vraiment fonctionné sur le plan offensif et au niveau des aspects défensifs, être rigoureux par rapport aux joueuses qui ont donné beaucoup moins que les autres physiquement « il faut être vigilant là-dessus, c’est ce qu’on essaie de faire au quotidien mais pour l’instant ça répond bien, il y'a de l’intensité, il y a une grande envie, de la motivation de repartir de l’avant » Et aussi se projeter sur le match de demain, vendredi 21 octobre 2016, face à l’Angleterre qui est une équipe de calibre supérieure, qui sera un vrai test athlétique avec les vertus anglaises, de l’agressivité et de la combativité, ce match d’après lui sera révélateur.

Olivier Echouafni est également revenu sur l'aspect de jeu de l'équipe de France, sur ce qui posait encore défaut et les axes de travail : "J'ai envie de parler de progression, c'est à dire qu'il y a des domaines qu'on doit améliorer sur l'alternance des temps forts, des temps faibles. On est très souvent dans les temps forts, et à un moment donner physiquement on peut le payer. Y'a aussi cette efficacité, qui par moment nous fait défaut. Quand on regarde le match contre l'Albanie, on s'est crée beaucoup d'occasions..."

Un effectif qu'Olivier Echouafni fait tourner : "déjà y'a le retour de certaines joueuses qui reviennent de blessures. Si elles sont là c'est qu'elles méritent d'être là. L'idée c'est de continuer à les voir, à les observer, apprendre à les connaitre, mais pas forcément de leur donner trop de temps de jeu...juste qu'elles soient présentes avec le groupe et puis en même temps moi ça me permet de voir un petit peu les comportements, les états d'esprit."

Bousculer le style de l'équipe de France, c'est aussi une façon de proposer autres choses, de changer le système en fonction de l'opposant : "l'idée c'est qu'on a une confrontation face à l'Angleterre, qui fait partie du top 5 mondial, top 3 européen, donc cette équipe est très proche de la nôtre, surtout au niveau des résultats qu'elles ont pu faire face à nous. Maintenant on va véritablement avoir un vrai bon test sur une configuration à l’extérieure, face à une très bonne nation."

Sur son adversaire le sélectionneur trouve que c'est "une équipe qui a énormément progressé, vous avez des éléments comme les deux Scott qui ont un certain nombre de sélections, qui amènent beaucoup d'impact. Y'a de la vitesse, y'a de engagement, y'a du jeu direct. Le match sera très serré, on va voir en terme de résultat donc ça va être très intéressant."

Les bleues disputerons un autre match samedi 26 novembre 2016 contre l’Espagne, Echoufani trouve que l’équipe espagnole est très proche de l’équipe française et c’est une équipe qui progresse rapidement, d’où cette rencontre qui sera bénéfique surtout qu’il y a une forte probabilité de rencontrer l’Espagne en Euro 2017, suite au tirage au sort prévu en début novembre.

Il y aura aussi des dates de matchs programmés contre les 3 meilleures équipes du monde (SheBelieves Cup), prévu prochainement aux Etats-Unis, dans l’ordre d’un match chaque 3 jours, ce qui sera très enrichissant pour l’équipe : "ça va être enrichissant de savoir comment on se comporte avec des matchs tous les 3 jours".

Pour son staff, le quarantenaire confirme la présence de son adjointe Peggy Provost qui est une ex-internationale, plus de 90 sélections avec l’équipe de France et elle a un parcours intéressant d’après lui « c’est quelqu’un que je connais depuis une quinzaine d’années, on a eu beaucoup d’échanges…et depuis on est resté en contact, il y avait toujours un lien avec Peggy. »

En ce qui concerne l’ancienne adjointe, Cécile Locatelli, elle va accompagner l’équipe et elle sera présente lors des observations, mis à part son choix personnel de prendre du recul du staff. Et Frédéric Aubert restera le préparateur physique.

Olivier Echouafni a encore quelques incertitudes pour certains postes, d’après lui il faut bien observer de près « il y a des cas un petit peu particulier, surtout les filles de moins de 20 ans…l’idée c’est de continuer à les voir, à les observer, à les connaître »

Pour la footballeuse milieu de terrain, Delphine Cascarino, l’entraîneur des bleues trouve que malgré son jeune âge, elle a un potentiel international et souhaite la voir dans la sélection, elle, ainsi que Sakina Karchaoui «On discute beaucoup avec son sélectionneur, Delphine a fait un très bon début de saison, j’ai envie de la voir dans notre sélection que ce soit elle ou Sakina »

Le capitanat, et qui portera le brassard, un point très important qu’Olivier Echouafni compte voir avec les joueuses dès qu’il aura l’occasion, Amandine Henry, la capitaine, a été absente suite à des ennuis sur le plan physique, elle est en train de consulter ce qui a poussé le coach à l’écarter surtout selon son état de forme « Pour le capitanat Wendie fait partie de ces filles légitimes qui ont un grand vécu avec l’équipe de France mais aussi en club, mais qui n’ont pas encore gagné en sélection. »

Pour le poste de défense, entre Kelly Gadea, 24 ans, et Wendie Renard, 26 ans, Echouafni préfère la footballeuse lyonnaise « je n’accepte pas les erreurs donc je ne reprends pas Gadea, non (ndlr)…les cas sont un petit peu différent concernant Wendie, elle a joué une mi-temps à la ligue des champions…trois jours après, en sachant qu’elle a des blessures, elle joue un match de 90 minutes…elle mène 6-0, elle fait une erreur de concentration, qui amène ce but, tant mieux pour l'Olympique de Marseille qui espérait marquer un petit but...Wendie doit retrouver un peu de rythme...elle à un gabarie, elle est grande et il nous faut un petit peu de compétition »

Pour ce qui est de l'Euro 2017, Olivier Echouafni veut prendre son temps : "avant de se projeter sur l'Euro, qui sera notre fil rouge tout au long de la saison, on va d'abord mettre les choses en place, se laisser le temps de se connaitre, et à partir de là on pourra se diriger doucement vers cette préparation et dans un second temps vers la compétition."

 

Le plus important pour Olivier Echoufani est le comportement des joueuses, d’ailleurs c’est ce qu’il observe le plus, même dans les rapports des autres sélectionneurs (EDF B, U19) avec les joueuses qui méritent de passer en A.

 

Dounia Mesli & Hend Abdessamad

Dounia MESLI