Une sélection de 18 joueuses et forcément moins d'options que lors de la Coupe du Monde où Philippe Bergeroo pouvait s'appuyer sur un groupe de 23 joueuses. Peut-on déjà tirer des enseignements sur la base de cette liste ? Oui et non, le sélectionneur ayant semblé avoir d'abord fait le choix de la continuité par rapport au Mondial canadien, avec une part belle aux joueuses de l'Olympique Lyonnais. Tour d'horizon...

 

Les Lyonnaises en force, Montpellier en réserve

Commençons par les éléments qui sautent aux yeux. Beaucoup de Lyonnaises dans cette sélection, une impression amplifiée par les récentes signatures de Kenza Dali, Kheira Hamraoui et Jessica Houara D'Hommeaux à l'OL. Au total elles sont 12 sur les 18 joueuses sélectionnées, 13 en comptant les réservistes. On pourrait ajouter Amandine Henry qui vient de débuter sa saison aux États-Unis mais qui jusqu'à récemment jouait dans le Rhône.

Les autres clubs français représentés, Paris et Juvisy s'en tirent respectivement avec trois joueuses (Delannoy, Georges et Delie) et la seule Kadidiatou Diani pour le club de l'Essonne. Trois Montpelliéraines sont présentes parmi les réservistes, mais aucune n'a passé le cut pour Rio.

Parmi les six joueuses qui ne sont ni sélectionnées ni réservistes, on retrouve trois Juvisiennes (Benameur, Butel et Bilbaut) et deux Montpelliéraines (Léger et Toletti) auxquelles on peut rajouter Laure Boulleau, blessée avant l'annonce de la liste finale.

La liste reflète d'abord la domination de Lyon ces derniers années, et en particulier cette saison avec le triplé de l'OL. Elle montre aussi la volonté de Bergeroo de s'appuyer sur les joueuses qui étaient déjà présentes au Mondial 2015 : les 18 pour Rio faisaient déjà partie des 23 pour le Canada.

 

À gauche, Amel Majri plus bas que prévu ?

Sur le plan tactique, la blessure de Laure Boulleau remettait sur le tapis la question du côté gauche. On avait pu observer à plusieurs reprises la volonté de Bergeroo de faire évoluer Amel Majri en position d'ailière sur la gauche avec Laure Boulleau en latérale. Une option testée lors du Mondial 2015 face au Mexique et tentée à quelques reprises depuis. Un choix qui a pour conséquence de pousser Louisa Nécib sur le banc, avec Camille Abily comme seule meneuse de jeu.

Le choix de ne pas doubler le poste d'arrière gauche pourrait signifier que Bergeroo s'est résigné à ranger dans les tiroirs cette option tactique, estimant peut-être que Sakina Karchaoui n'était pas prête à assumer le rôle de titulaire dans le couloir gauche derrière Majri.

C'est peut-être au milieu que Bergeroo s'est ménagé le plus d'options avec 8 joueuses pour 4 ou 5 postes en fonction de la volonté du sélectionneur d'aligner une ou deux attaquantes dans l'axe (sachant qu'elles sont... deux : Le Sommer et Delie).

 

Beaucoup de milieux, moins d'attaquantes

Un secteur de jeu où l'état de forme sera mis rapidement à l'épreuve notamment pour Amandine Henry. La numéro 6 tricolore semble être proche de son meilleur niveau, mais qui aura probablement besoin d'être épaulée à la récupération notamment lors des matches contre les meilleures équipes (à commencer par les États-Unis dès le premier tour).

Cette question de l'état de forme se pose aussi pour Claire Lavogez qui devrait débuter sur le banc, mais dont on attend forcément beaucoup dans ce rôle de joker. Sa sélection est en soi un bon signe sur son état de forme, Bergeroo ayant déclaré qu'il « ne prendrait que des joueuses qui ne sont pas blessées ».

C'est en attaque où l'on pouvait se poser la question si Bergeroo n'allait pas incorporer Clarisse Le Bihan et ainsi ajouter une option offensive dans une équipe qui, ces derniers mois, a parfois peiné au niveau de l'efficacité devant le but.

Le sélectionneur a lui décidé de faire confiance à ses deux attaquantes titulaires. Une manière de les conforter mais aussi de rappeler qu'elles ne sont pas seules impliquées offensivement, d'autant plus dans une équipe dont l'une des principales forces reste la qualité de son jeu collectif.

Toutes ces questions devraient être éclairées à l'issue des deux matches amicaux contre la Chine (16 juillet à Paris) et contre la Canada (23 juillet à Auxerre). Deux rencontres qui pourraient permettre de voir quelles idées Philippe Bergeroo a en tête et s'il tente de nouvelles organisations de jeu sur le terrain d'ici au début des Jeux.

 

La sélection pour Rio (18 joueuses sélectionnées + 4 réservistes)

Gardiennes de but : Sarah Bouhaddi (Olympique Lyonnais), Méline Gérard (Olympique Lyonnais)

Défenseures : Sabrina Delannoy (Paris SG), Jessica Houara d’Hommeaux (Olympique Lyonnais), Laura Georges (Paris SG), Amel Majri (Olympique Lyonnais), Griedge Mbock Bathy (Olympique Lyonnais), Wendie Renard (Olympique Lyonnais)

Milieux de terrain : Camille Abily (Olympique Lyonnais), Élise Bussaglia (VFL Wolfsburg), Kadidiatou Diani (FCF Juvisy), Kheira Hamraoui (Olympique Lyonnais), Amandine Henry (Portland Thorns FC), Claire Lavogez (Olympique Lyonnais), Louisa Necib, Élodie Thomis (Olympique Lyonnais)

Attaquantes : Marie-Laure Delie (Paris SG), Eugénie Le Sommer (Olympique Lyonnais)

Les réservistes

Kenza Dali (Olympique Lyonnais), Sakina Karchaoui (Montpellier HSC), Clarisse Le Bihan (Monptellier HSC), Laëtitia Philippe (Montpellier HSC)

Hichem Djemai