A la suite de la finale remportée par l'équipe de France militaire, 2 à 1 face au Brésil, Justine Gourvil (qui est sortie par la grande porte pour ce dernier match de sa carrière), Elisabeth Loisel (sélectionneur de l'équipe de France militaire), Faustine Robert (EA Guingamp) et Laura Bourgouin (ASJ Soyaux, meilleure joueuse de la compétition) nous ont confié leurs ressentis sur cette compétition et cette victoire finale.

 

 

 

Coeurs de foot : Que peux-tu nous dire sur cette victoire ? 

Justine Gourvil : Ça a été un peu compliqué, on a commencé le match un petit peu avec la peur au ventre et aujourd’hui gagner le titre de championne du monde c’est une très très grande fierté pour nous. C’est vrai qu’on a rapidement ouvert le score aujourd’hui, mais je pense qu’on s’est un peu fait peur parce qu’on a un petit peu jouer avec la peur au ventre.

 


Une compétition menée de bout en bout, votre sentiment sur cela et cette finale ?

Elisabeth Loisel : Evidemment, je ne connaissais pas le Canada, c’était difficile, on a observé tous nos adversaires, on avait une équipe d’observation et de vidéos sur chacun des matchs. Je connaissais le niveau du Brésil et de la Corée. Le Cameroun on été allé les voir sur des matchs amicaux mais bon, ils ont préparé la compétition depuis plusieurs mois, ils sont arrivés 1 mois avant le début de la compétition en France donc on a vu une belle équipe du Cameroun avec de la puissance,  des qualités athlétiques, de la vitesse. C’était l’équipe la plus difficile pour nous dans le groupe, ce jour là on  a eu 95% d’efficacité, on a eu 7 occasions je crois on a marqué 6 Buts. Donc ça c'est des matchs comme on n'en voit pas toujours, ça nous a souri. La Corée on a eu un match difficile avec des qualités différentes de celle du Cameroun avec des joueuses techniques très mobiles, dans le style asiatique avec du jeu à 2,3. Donc la aussi on a eu plusieurs occasions pour se mettre à l’abri mais malheureusement il a fallu cravacher  jusqu’à la fin du match et puis bah aujourd’hui aussi une première mi temps difficile avec des joueuses quand même très stressées, je trouve et une 2e mi temps où on a d’avantage tenu le ballon, maîtrisé le jeu, et ou on a eu des occasions de contre  qui ont été intéressantes. Si ça veut bien sourire y aurait 2 ou 3 buts d’écarts mais on s’en contentera.

 

Il y avait une vraie effervescence autour de l’équipe ?

E.L : Ah bah oui je crois que c’est le reflet autour du foot féminin actuellement on a vu vendredi soir à Rennes 25000 personnes pour un match des féminines A de l’EDF nous aujourd’hui le stade était pratiquement plein, c’est super. Moi qui ai vécu et lancé comme pionnière à la fédération le foot féminin à l’époque, c’est vraiment un bonheur pour moi d’abord de vivre ça et puis de voir un tel engouement autour du football féminin et je pense que ce n’est pas fini.

 


Une entrée en seconde période, ton ressenti sur ce match ?

Faustine Robert : C’est pas toujours facile de rentrer dans un match mais ça fait partie du jeu. C’est vrai que ça a été difficile parce qu’il n’y avait pas tellement de jeu, ça balançait beaucoup, c’était plus dans l’impact, le duel il fallait plus être présente à ce niveau la et on a su l’être. C’était dur en 1ere mi temps et après on a su faire le break en mettant le 2e même si on en a un pris un de suite après, mais je pense qu’on a su être à la hauteur des demandes du staff. Ça fait plaisir d’être championne du monde.

 

Tu te rappelles de ton but face au Cameroun ? 

F.R : C’est vrai que Laura me fait un superbe centre et que j’ai plus qu’à la mettre au fond des filets, c’est vrai que j’arrive à me démarquer, je me retrouve seule j’ai plus qu’à la placer petit filet.

 

Plus beau but de la compétition ?

F.R : Non non, quand même pas ! (Rires)

 

Tu as confié dans une interview qu'Eugènie Le Sommer avait été l'un de tes modèles dans le foot 

C’est toujours une joueuse que j’aime regarder jouer, parce que c’est une très bonne joueuse pour moi elle a tout, tout ce qu’une footballeuse doit avoir, cette fille l’a. Elle a un jeu qui est très plaisant.

 

Tu as vu sa reprise de volée qui a fini sur le poteau face à la Grèce ? Tu as vu le match ?

F.R : Oui oui on été invitées, on a vu le match c’était super.

 

Ce titre signifie quoi pour toi?

F.R : Pour moi c’est surtout une grande fierté pour toutes ses militaires qui nous ont super bien intégré et qui ont su être la pour nous pour nous apprendre leur valeur, pour nous apprendre tout, parce qu’ [...] elles nous ont appris énormément de choses, elles nous ont fait grandir tout au long de ce séjour et pour moi c’est une très grande fierté pour ses filles là, pour tout mon entourage qui est dans ce monde militaire, et pour moi, mes parents, ma famille et forcément c’est une fierté c’est des mois de travail c’est une saison où on a travaillé pour réussir et aujourd’hui on a réussi.

 

Tu restes à Guingamp cette saison ?

F.R : Oui

 

Que penses-tu du départ de Clarisse Le Bihan :

F.R : Ca fait partie des aléas du football, il y en a qui partent, il y en a qui arrivent. Malheureusement on est amené à tout ça donc ça me fait ni chaud ni froid, même si ça m’embête parce que c’est une fille que j’apprécie j’espère qu’elle va faire bon vent et qu’elle va réussir là où elle va.

 


 

Laura Bourgouin , meilleure joueuse de la CDM, ta réaction ?

Laura Bourgouin : C’est un plaisir une fierté, c’est un prix qui m’est décerné mais c’est toute l’équipe qui aurait pu l’avoir n’importe quelle joueuse. Aujourd’hui c’est moi mais ça aurait pu largement être quelqu’un d’autre. Donc voilà je suis super contente.

 

Retour sur ce match face au Brésil :

Bah disons que c’est une finale déjà. Et puis de 2, il y a les consignes de 1ère mi tps, certes on marque mais on est pas dedans donc oui on est devant au score mais sur le terrain on montre pas grand chose et c’est dommage. Et puis on se fait peur parce qu’on est pas très sereine parce qu’on mène qu’1-0 puis après en 2ème on arrive à marquer ce 2ème but qui nous fait du bien, on prend la réduction du score juste après mais on gagne, et c’est le principal.

 

C’est une belle image pour le football féminin qui est en train de grandir petit à petit ?  

Oui parce que je pense que les militaires, ce qui a été organisé ici en Bretagne c’est quelque chose d’énorme. Nous a chaque fois qu’on a jouer c’était des stades quasi plein. Même si c’était militaire, ça prouve qu’en Bretagne, ils savent recevoir.

 

Bergeroo a dit qu’il pouvait prendre des joueuses d’ici, tu penses en avoir la capacité en tant que meilleure joueuse ? 

Ah ça je ne sais pas, c’est lui qui sait !

 

Propos recueillis par Dounia Mesli et retranscrits par Maya Amrouche

Photo : Centre National des Sports de la Défense

Dounia MESLI