Plonger dans le grand bain n’est jamais une chose évidente. Après avoir longuement essayé et à force de persévérance, le Dijon FCO a réussi son pari en accédant à la D1 cette saison pour la première fois de son histoire. Des essais, des questions, un coach, des recrues, un président, on a voulu en savoir plus sur le projet du DFCO.  

   

Après avoir fusionné avec l'Association Sportive et Culturelle Saint-Apollinaire en 2010, le projet était fixé. Mais les Dijonnaises atteignent la D2 en 2007 déjà, alors que la fusion n'est pas encore actée. Huit ans après et par l'intermédiaire du Président du DFCO, Olivier Delcourt qui avait fixé l'objectif de la montée en deux ans dès 2016, le club féminin atteint enfin le Graal et évoluera logiquement cette saison en D1, malgré un groupe B très disputé et quelques accrochages sur la route de la montée.  

  

L’expérience d’un coach  

Avec l’arrivée de Yannick Chandioux à Dijon le pari de la montée n’a pas mis beaucoup de temps à s’exaucer. Le coach fort d'une grosse expérience sur le terrain a pris d'une main de maître le projet. Selon lui son passé de joueur doit "apporter un maximum de confiance et tirer le meilleur des joueuses" mais sait que le football n'est pas "une science établie" et que même la plus grande expérience ne présage pas de résultats évidents.

Pour Yannick Chandioux qui a pris les rênes du club la saison précédente, "il faut trouver un juste milieu entre une certaine proximité et aussi une certaine exigence." Et quand on évoque avec lui les différences entre la D2 et la D1, le coach se veut lucide, en affirmant que "tout va plus vite, l'aspect athlétique est plus pointu que la D2, l'aspect tactique, l'aspect technique".

Le technicien bourguignon se veut aussi être dans une approche pédagogique avec ces joueuses et "essaye de retranscrire" son expérience, tout en sachant aussi "être à l'écoute". L'entraîneur du DFCO, espère beaucoup pour son équipe : "qu'on aura cet état d'esprit [de gagnantes] par rapport à nos objectifs que j'essaie d'inculquer au maximum."  

  

Un effectif réfléchi et intelligent  

Depuis quelques années déjà, le DFCO cherchait à rejoindre l’élite et s’est renforcé avec plusieurs arrivées dont celles de Tatiana Solanet en 2017, ou encore l'apport de Laura Bouillot dès 2014, et entre temps celui d'Alexia Trevisan en 2015 en provenance d'Albi, avec plus de 100 matches de D1 à son actif. Selon le coach, il "faut se servir" de ces joueuses d'expériences "l'idée était d'avoir des joueuses expérimentées" a-t-il ajouté.

Yannick Chandioux compte aussi énormément sur l'une de ses recrues estivales, Kenza Dali et il espère qu'elle va "apporter toute son expérience et ses qualités dans l'effectif." Au total, le club a enregistré l'arrivée de sept joueuses cet été dont Lalia Storti, Mylène Chavas ou encore Lindsey Thomas. Des apports à différents postes au combien important pour consolider le projet du DFCO, comme nous l'a confié Alexia Trevisan cette semaine : "Je pense qu'on s'est bien renforcées". 

Aujourd'hui l'arrivée la plus significative de l'effectif, reste sans conteste celle de Kenza Dali, qui arrive en provenance du LOSC avec la ferme intention de "jouer la Coupe du Monde" selon Chandioux. En tout cas, c'est l'objectif fixé avec la joueuse, tout comme le maintien. Le coach dijonnais compte d'ailleurs sur elle "pour qu'elle tire l'équipe" face aux grosses écuries.

Dijon dispose aussi d'un atout offensif de taille en la personne de Fatoumata Baldé, qui a inscrit pas moins de 8 buts en 12 matches titularisés (15 joués au total). Pour Alexia Trevisan, la "cohésion de groupe" sera aussi importante à créer pour cette saison mais il "va falloir tout prendre, le positif mais aussi le négatif parce qu'on apprend toujours de nos erreurs." La capitaine dijonnaise connaît la difficulté du challenge à relevé et se veut réaliste et préparée mentalement pour toute éventualité, tel que les coups durs à gérer. 

   

La découverte de l’élite  

La saison passée en D2, ce nouveau coaching a aussi permis à Yannick Chandioux de travailler "sur l'intensité qu'il fallait mettre sur les matches." même s'il faudra "s'adapter d'un week-end à l'autre". Cette saison s'annonce comme un vrai défi pour le club promu, ''petit nouveau'' dans l'élite mais avec l'expérience de joueuses qui, individuellement, sont nombreuses à être déjà familiarisées avec la D1.

Le coach "aborde [cette saison] déjà avec beaucoup de confiance, en espérant une continuité de la saison dernière", notamment avec l'apport de la structure professionnelle comme il a tenu à le rappeler. L'arrivée de Canal+ est également un facteur encourageant pour élever le niveau du groupe, car c'est "une grosse source de motivation." selon Chandioux. "Ça veut dire qu'elles vont mieux se préparer." a-t-il ajouté.

L'objectif premier du DFCO, comme pour la plupart des équipes de bas de tableau, c'est le maintien qu'il faudra aller chercher. Pour cela son équipe aura besoin de solidarité mais aussi de "régularité" qui "va être importante tout au long de la saison." Et quand on évoque leur premier rendez-vous contre Montpellier, le tacticien se veut pragmatique et pour lui ce genre de rencontres, restent des "matches de gala".

De son côté, Alexia Trevisan se veut lucide mais ambitieuse pour son club. Pour elle l'objectif "c'est le maintien et pourquoi pas miser la 5e place". Pour le début de saison face à Montpellier, elle aura à cœur de montrer les qualités de l'équipe, et a "hâte surtout de jouer [ce] premier match à domicile". Selon la milieu de terrain dijonnaise, il faut "montrer" que Dijon à sa "place" dans l'élite du football féminin français rapidement pour être plus à l'aise pour la seconde partie de saison, mais c'est là une tâche qui s'annonce difficile comme pour tous les clubs hors du top 3, si on peut dire. 

 

Photo : Dijon Sport News

Dounia MESLI